Concrètement combien de temps est-il nécessaire au minimum pour « archiver » un cliché argentique noir et blanc ?

 
Notre Dame de Versailles Horloge photo argentique
 

Je ne considère pas ici l’étape d’édition ni celle du tirage argentique sous agrandisseur car c’est extrèmement variable (en dehors de la planche contact). Je m’intéresse seulement au temps minimum qu’il faut pour passer d’une pellicule qui sort de l’appareil à un négatif rangé sous pergamine et l’obtention d’un scan de référence qui fera office de planche contact.

Pas plus, le minimum à faire pour pouvoir envisager le travail d’édition.

Mon flux de production n’a pas valeur de référence mais j’en indique les temps clés simplement comme exemples. Ces valeurs varient d’une personne à l’autre mais on reste tout de même dans le même ordre de grandeur.

Au niveau du développement je travaille en grande cuve afin de maximiser les économies d’échelles. J’en utilise 2 qui contiennent chacune 8 spires donc 8 films. Cela me permet de faire des sessions de développement par groupe de 16 films. Mais compte tenu de ma procédure actuelle, je ne fais pas beaucoup plus d’économie d’échelle en utilisant une seconde cuve. Car je les développe l’une après l’autre.

 

Mes temps de référence en 135

 

  1. Préparer les films, mise sur spire puis en cuve (16 films): 54 min
  2. Développement et mise en séchage des films (16 films): 1H 47 min
  3. Découpe des films en bandes et mise sous feuillet de pergamine (16 films): 55 min
  4. Etiquettage des feuillets avec infos de prise de vue et développement (16 feuillets): 25 min
  5. Scan d’archivage – Epson V750 – mise sous passe vue et ajustements (1 film): 18 min

Graphique: flux de production photo argentique: répartition du temps

On constate bien entendu que le goulet d’étranglement se situe au niveau du scan, rien d’étonnant.

Le temps nécessaire pour obtenir un négatif sous feuillet pergamine étiquetté est de: 15 minutes par pellicule.

Développer « à la mano » ce n’est pas très chronophage.

Cela est bien entendu le fait des économies d’échelle. On gagne un temps absolument considérable en travaillant avec des grandes cuves. Pour moi la question ne se pose même pas. Si on avait utilisé une cuve contenant une seule spire cela revient à passer bien plus de 35 minutes par pellicule, pour la mise sous pergamine. Le gain de temps est de plus de 130%!

Le traitement complet y compris le scan est de: 33 minutes par pellicule.

Pour mettre tout cela en perspective: avec une petite consommation annuelle d’une centaine de pellicules il faut donc compter passer 7 jours pleins (8 heures/jour) entre le travail au labo et le scan. De plus on gagne 4 jours de travail par rapport aux cuves à spire unique !

C’est bien entendu plus long que le même travail en numérique pur. Mais l’est-ce vraiment pour avoir l’assurance qu’une carabistouille informatique n’ait aucune chance de ruiner nos archives ? sans parler du rendu argentique inégalable! Avec tout ce que demande le numérique comme assistance à photo en danger, le différentiel de temps passé à l’archivage n’est certainement pas aussi important qu’on se l’imagine par rapport au flux de production argentique.

Et puis il faut savoir ce qu’on veut faire: de la photographie ou de la « phototronique »…

Bon, ok, pas fun ce post, mais rassurant! Quand je passe une journée aux chimies je sais qu’au final je traite une pelloche en 15 minutes! pas mal.