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    Sommaire
      1. Accueil
      2. Photo
      3. Appareils photo numériques
      4. Compact / Bridge

      Test Lytro Illum, bienvenue dans le futur de la photographie

      Nécessite aussi un ordinateur venu du futur
      Marque : Lytro
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      Résumé

      Historique de la notation

      Points forts
      • Technologie plénoptique.
      • Qualité de construction.
      • Zoom 30-250 mm f/2 constant.
      • Bonne autonomie de la batterie.
      • Écran orientable et tactile.
      Points faibles
      • Lenteur pénalisante lors de l'importation des photos sur "Lytro Desktop".
      • Logiciel "Lytro Desktop" très exigeant en ressources processeur.
      • Ergonomie perfectible.
      • Pas de pilotage à distance via la Wi-Fi.
      • Pas de vidéo.
      • Manque de piqué.
      • Manque de dynamique.
      • Couleurs tirant vers le magenta.
      • Obligation d'exporter ses images via le site de Lytro.
      • Pas de flash intégré.
      • Pas de diodes intégrées pour la macro.
      Fiche technique / caractéristiques
      Capteur NC NC, 1"
      Objectif 8.3x 30-250 mm f/2 -2
      Stabilisation NC
      Viseur NC
      Ecran 10.2 cm, TN, , 16/9, Multitouch
      Sensibilité (plage ISO) 80 - 3200 ISO
      Mode vidéo NA
      Support Externe SDHC SDXC
      Connexions USB Griffe flash
      Étanche NC
      Résistant au choc NC
      Dimensions / Poids / NC
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      Présentation

      Pensez à un bridge. Plus précisément, à un bridge pourvu d'un zoom 30-250 mm f/2 constant — une première ! — capable de macros à 0 cm du sujet, d'un capteur 1", d'un écran orientable et tactile de 4" (10,2 cm de diagonale) d'une définition de 400x840 pixels, d'une interface réduite au strict minimum, le tout enrobé dans un design résolument tourné vers le XXIe siècle. Il y a déjà de quoi attiser la curiosité des plus blasés. Mais quand, en plus, cet appareil photographique s'avère être signé Lytro, qui rime avec photographie plénoptique, il y a de quoi être excité. Découvrons ensemble cet appareil tout droit venu du futur, qui promet de révolutionner notre pratique photographique... ou pas.

      Note de la rédaction: 4 sur 5

      Prise en main

      Lytro Illum LesNumeriques right

      Le Lytro premier du nom était mignon. En tous cas, minimaliste par sa forme : un tube carré mi-métal anodisé, mi-caoutchouc, très iPodesque par sa forme et son interface. Vous voyez la bête ? Très bien. Maintenant, oubliez tout cela. Pour son Illum, Lytro est reparti d'une feuille blanche. Le nouveau venu est toujours animé par un capteur plénoptique, mais ce dernier est autrement plus grand et plus défini : avec ses 40 Megarays, c'est plus de 5 fois plus qu'avant ! Megarays ? Nous y reviendrons plus loin dans cet article. Pour le moment, concentrons-nous sur cet imposant objet photographique non identifié. Le Lytro premier du nom, donc, ressemblait aux amours psychédéliques entre une lampe torche et un baladeur numérique californien. Le nouveau ressemble à un véritable appareil photo, même si, plus précisément, avec son écran exagérément incliné, il se pose à mi-chemin entre une Blackmagic Cinema Camera etun scanner semi-rotatif Hasselblad Flextight. Impossible à nier, le Lytro Illum en impose, fait aisément passer les bridges Panasonic Lumix FZ1000 et Sony RX10 pour des demi-portions. Heureusement que son objectif a le bon goût d'être à zoom interne, ce qui fait qu'il ne s'allonge pas lorsqu'il passe de 30 mm à 250 mm.

      Lytro Illum LesNumeriques (7)

      Lytro a bien compris qu'un appareil beau et bien fini était toujours plus agréable à utiliser. La qualité de construction de l'Illum se révèle donc irréprochable, les joints sont parfaits, l'intégration des commandes exemplaires. Nous apprécierons le clapet à ressort protégeant la prise USB 3.0 et la carte SDXC (mais non compatible UHS-II), l'élégance de la batterie (3760 mAh !) et de son chargeur. Le toucher est agréable, la masse perceptible mais pas dérangeante. Les designers ont pleinement exploité leur carte blanche... mais un peu trop. En effet, tout léché soit-il, l'Illum manque de bon sens sur de nombreux aspects. Sur la tranche gauche, l'attache de la courroie gêne l'accès à la trappe SD/USB. Sur le capot, l'attache droite de cette même courroie perturbe l'accès au déclencheur et empêche une prise en main sereine. Celle-ci, d'ailleurs, semble totalement ignorer les mains de petit gabarit, pour lesquelles le maniement sera déséquilibré. Il ne faut pas compter sur un flash intégré, il faut encore moins rêver d'un viseur.

      Lytro Illum LesNumeriques (8)

      Si le Lytro Illum comporte aussi peu de touches physiques, c'est que la plus grande partie des réglages s'effectue via le large écran tactile. Exit l'affreux écran TN au format timbre-poste  du premier Lytro, ici nous avons droit à une vraie diagonale et une vraie définition, toutefois encore trop faible pour bien se rendre compte des transitions net/flou en mode lecture — un comble, pour un appareil plénoptique. Les angles de vision sont corrects, tout comme la réactivité tactile. C'est un processeur Snapdragon 800 qui anime la bête et nous ne sommes donc pas étonnés de découvrir une interface fluide, épurée, très "smartphonesque". Les premiers contacts sont assez perturbants, le rendu magenta de l'image est troublant, mais un guide vidéo intégré permet de se familiariser avec l'appareil (Réglages > Général > Aide > Visite de l'Appareil Photo). C'est ainsi que vous découvrirez l'utilité de la touche Lytro, juste devant le déclencheur, frappé du logo de la marque (impossible de le manquer), qui très rapidement deviendra votre meilleur ami. Pourquoi ? Parce qu'il permet de visualiser les zones de votre photo sur lesquelles vous pourrez refaire la mise au point a posteriori. Il agit comme un super focus peaking : tout ce qui est surligné en bleu et orange pourra être net, vous disposez même d'un histogramme vertical pour vous aider à bien caler votre mise au point. Délicat à appréhender au début, il devient redoutable et indispensable par la suite.

      Lytro Illum LytroButton 2

      Avec la visée classique, seule la partie nette est visible, mais impossible de prédire la zone de re-focus.

      Lytro Illum LytroButton 1

      En "visée Lytro", les zones de re-focus sont nettement marquées par le surlignage bleu à orange. L'histogramme vertical, à droite, vient en aide pour encore plus de précision.

      Lytro Illum LesNumeriques (4)

      Nous avons-vous dit que le Lytro s'appréciait mieux en mise au point manuelle, en tournant la bague caoutchouc à l'extrémité de l'objectif ? En effet, c'est ce mode de mise au point qui vous offrira le meilleur contrôle, parce que l'autofocus ne dispose que d'un collimateur central. Certes, vous pouvez sélectionner votre zone de netteté en cliquant n'importe où sur l'écran, mais en appuyant sur le déclencheur, l'Illum n'en fera qu'à sa tête et basculera malgré vos injonctions sur le collimateur central. Agaçant. Surtout qu'il est possible de verrouiller l'exposition, mais pas la mise au point. Étrange. Tout comme le mode PASM. Ah, non, d'ailleurs, il n'est ici pas question de PASM mais de PISM : puisque le Lytro Illum photographie, en toutes circonstances, à la pleine ouverture, la priorité ouverture a été remplacée par une priorité sensibilité. C'est plutôt bien vu. Autre trouvaille bien pratique, la touche ("infini") permet de positionner la mise au point sur l'hyperfocale, quelle que soit la focale considérée. Le genre de fonction que nous aimerions croiser un peu plus souvent. Au final, la manipulation du Lytro Illum se révèle plutôt agréable, nettement plus photographique que son prédécesseur, pas complètement intuitive non plus, puisque le sentiment que le design prend souvent le pas sur le bon sens, mais c'est le prix à payer pour mettre un pied dans le futur.

      Lytro Illum LesNumeriques (9)

      L'expérience Lytro Illum va au-delà du boîtier et de la très belle boîte dans laquelle il est livré. En effet, l'APN est indissociable du logiciel Lytro Desktop que vous pouvez télécharger sur le site de Lytro (version OS X ou Windows). Le programme est gratuit, très léger et épuré. Il offre de nombreuses fonctionnalités : notation des photos, création d'albums, génération d'images animées et, surtout, réglages des RAW Lytro — qui sont, forcément, des RAW propriétaires. Vous pouvez donc modifier le point de netteté, simuler une profondeur de champ allant de f/1 à f/16, corriger la balance des blancs, l'exposition, la saturation, l'accentuation et même simuler la bascule et le décentrement ; même si, dans la version française, ils sont traduits par "inclinaison" et "rotation" !

      Tout irait pour le mieux, et nous serions même prêts à pardonner l'absence d'une pipette pour effectuer rapidement la balance des blancs s'il n'y avait deux faits horripilants. Le premier, c'est que pour partager votre photo, il faut absolument passer par le site de Lytro et créer un compte. Le second, le pire, est que le traitement des images est affreusement long. C'est bien simple : l'importation de 150 photos (de 53 Mo chacune au format RAW Lytro) nous a pris 2 heures sur notre PC de bureau (Core i5-4440 + 16 Go de RAM + AMD Radeon HD7870 + SSD Samsung 840 EVO 256 Go). Le même exercice a demandé 3 heures sur notre MacBook Pro Retina datant de juin 2014 (Core i 2,6 GHz + 8 Go de RAM + SSD PCI de 512 Go) ! Sans compter le fait que, par défaut, le logiciel ne vous demande pas dans quel emplacement de votre (vos) disque(s) dur(s) vous voulez importer vos clichés et que l'exercice chargeait notre processeur entre 90 % et 100 %... Attention, donc : l'usage du Lytro Illum, très gourmand en ressources processeur, nécessite une configuration musclée. Un gros Core i7 à quatre cœurs + hyperthreading ne sera pas du luxe, d'autant plus qu'il ne semble pas que l'accélération graphique soit prise en charge. Ce qui signifie une chose : il est absolument inenvisageable, pour un photographe professionnel, de partir en prise de vue (studio ou reportage) puis montrer dans la foulée à son client le fruit de son travail sur son ordinateur portable, aussi puissant soit-il.

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      Note de la rédaction: 1 sur 5

      Réactivité

      Le Lytro Illum est le premier appareil plénoptique à passer en test complet sur Les Numériques. Pas de chance : c'est aussi le premier appareil depuis le Polaroid Z340 dont la réactivité se voit infliger une seule et unique étoile. Pourquoi tant de haine ? En réalité, la réactivité intrinsèque de l'Illum, en tant que boîtier, est plutôt bonne. Mais s'il faut attendre des heures avant de visualiser ses clichés sur un ordinateur, alors que pour un APN classique l'opération ne demande que quelques minutes, à quoi bon ? Certains prétexteront que le plaisir est dans l'attente, mais pas ici. Le Lytro Illum serait donc trop en avance sur son temps, il faudra s'armer de patience ou d'un ordinateur de compétition.

      Lytro chargeCPU

      Oui, 97 % de charge sur le CPU, qui tourne depuis plus de 2 heures, rien que pour importer des photos. Même les Nikon D810 ou Sony Alpha 7R ne sont pas aussi gourmands en ressources !

      Mais sinon, qu'en est-il de la réactivité de l'autofocus ? D'ailleurs, à quoi ça sert, un autofocus, sur un appareil photographique censé permettre de faire la mise au point après avoir déclenché ? Aussi plénoptique et révolutionnaire soit-il, l'Illum doit encore se plier aux lois de l'optique, qui racontent que la profondeur de champ (donc la zone dans laquelle vous pourrez jouer à modifier le point de netteté) dépend de trois paramètres : l'ouverture (figée à f/2 sur un Lytro Illum), la focale et la distance de mise au point. Plus vous zoomerez et/ou plus votre sujet sera proche, plus la profondeur de champ sera faible, donc plus la zone de flou (le "no focus land") importante. Concrètement, et pour caricaturer, cela signifie que si vous prenez en photo un sujet très proche, les lois de l'optique feront qu'un sujet très éloigné ne pourra pas être net simultanément. Il faut donc, a minima, préparer son coup, d'où l'intérêt d'un autofocus sur l'Illum, lequel autofocus fonctionne d'ailleurs plutôt bien, la rafale s'établissant quant à elle à 2,6 images par seconde, sur un maximum de 10 vues consécutives.

      Note de la rédaction: 3 sur 5

      Qualité des images

      Avec son capteur de 40 Megarays, le Lytro Illum sort des fichiers exploitables de 1936x1290 pixels. C'est peu, par rapport aux définitions auxquelles nous sommes habitués, mais c'est également beaucoup par rapport au premier Lytro, aux photos inexploitables. C'est aussi largement suffisant pour un écran Full HD, la norme actuelle, puisque les clichés de l'Illum ont pour vocation d'être partagés en ligne et visualisés sur un écran, et certainement pas à être imprimés sur du papier.

      La sensibilité peut être réglée de 80 ISO à 3200 ISO (voir album ci-dessous), avec une plage exploitable s'arrêtant à 400 ISO. Dès 800 ISO, le magenta grimpe dans les ombres, mais il faut noter que, étant donné la faible définition à laquelle l'Illum travaille, la perte de détails est finalement assez peu visible, et même imperceptible sur du noir et blanc. Le zoom, sur l'ensemble de sa plage focale, s'en sort avec les honneurs en termes de piqué et d'homogénéité. Par contre, les aberrations chromatiques sont bien visibles, d'autant plus dans les zones de fort contraste, ce que ne vient pas arranger une dynamique du capteur plutôt faible malgré une sérieuse tendance à la sous-exposition.

       

      Bien sûr, il est possible de sélectionner son point de netteté après avoir pris la photo. C'est par cet aspect ludique que le plénoptique séduira le plus, même si, dans l'absolu, le point "net" n'est jamais parfaitement net et manque de micro-contraste pour totalement convaincre. Néanmoins, l'une des forces du Lytro est ailleurs : puisqu'il photographie toujours à la pleine ouverture, cela signifie aussi qu'il expose toujours pour la pleine ouverture. Or, nous avons écrit un peu plus haut qu'il était possible de simuler jusqu'à une ouverture de f/16 sur le logiciel. Cela signifie donc que, pour la profondeur de champ de f/16, vous n'exposez plus pour f/16 mais pour f/2, ce qui fait gagner 6 diaphragmes ! Concrètement, cela signifie qu'à temps de pose équivalent, vous pouvez photographier à 50 ISO (en fait, 80 ISO) plutôt que 3200 ISO ou que, à sensibilité équivalente, vous pouvez saisir l'instant au 1/4000e de seconde (vitesse maximale de l'obturateur) plutôt qu'au1/60e de seconde, réduisant par la même occasion le flou de bouger. L'autre point fort du plénoptique, nous l'avons déjà évoqué, c'est la simulation de la bascule et du décentrement. Les photographes de produit et même une certaine photographie d'architecture apprécieront la simplicité du geste, qui permettra de se dispenser d'onéreux objectifs à bascule et décentrement ("Tilt/Shift"). Notons enfin que, puisque l'Illum descend à 0 mm en macro, le fait de pouvoir jouer sur le point de netteté, et donc de s'affranchir de la problématique de la profondeur de champ, devrait faire des émules aussi bien du côté des macrophotographes naturalistes — pour lesquels le flou de bouger est un véritable problème — tout en révolutionnant la photographie de produits complexes, tels les montres. Le champ des possibilités est vraiment immense et, définitivement, la photographie plénoptique ne tuera pas la photographie classique : elle l'enrichit.

      ISO 80, 1/12, 100mm

      ISO 80, 1/50, 31mm, +0,7 EV

      ISO 400, 1/250, 98mm, +0,7 EV

      ISO 80, 1/160, 38mm

      ISO 80, 1/240, 73mm, +0,3 EV

      ISO 80, 1/80, 84mm, +0,3 EV

      ISO 80, 1/8, 73mm

      Sur un sujet mobile, il ne faut pas oublier d'anticiper l'action — ISO 500, 1/250, 243mm, +0,7 EV

      Cas extrême avec un premier plan et un arrière-plan très éloignés — ISO 400, 1/200, 189mm

      Vidéo

      Le Lytro Illum ne fait pas de vidéo à proprement parler. Par contre, il est possible d'animer les images, mais cela ressemble plus à un diaporama dynamique qu'à une véritable vidéo.

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      Points forts

      • Technologie plénoptique.

      • Qualité de construction.

      • Zoom 30-250 mm f/2 constant.

      • Bonne autonomie de la batterie.

      • Écran orientable et tactile.

      Points faibles

      • Lenteur pénalisante lors de l'importation des photos sur "Lytro Desktop".

      • Logiciel "Lytro Desktop" très exigeant en ressources processeur.

      • Ergonomie perfectible.

      • Pas de pilotage à distance via la Wi-Fi.

      • Pas de vidéo.

      • Manque de piqué.

      • Manque de dynamique.

      • Couleurs tirant vers le magenta.

      • Obligation d'exporter ses images via le site de Lytro.

      • Pas de flash intégré.

      • Pas de diodes intégrées pour la macro.

      Conclusion

      Note globale
      Note de la rédaction: 2 sur 5
      Comment fonctionne la notation ?

      Le Lytro Illum, c'est tout un concept. Mieux, c'est tout un art de vivre. Surtout, le Lytro Illum vient totalement chambouler votre perception de la photographie, votre rapport au cadrage, à la profondeur de champ. Il vous obligera à être encore plus exigeant dans la construction de vos images, l'assemblage entre les différents plans. Le champ des possibles est immense et c'est une technologie (presque) nouvelle qui ne demande qu'à s'épanouir et à explorer de nouveaux usages. Il n'y a qu'un seul impératif : être équipé d'un ordinateur très, très, très musclé. Sans quoi la fête se transformera en calvaire.

      Sous-Notes
      • Prise en main
        Note de la rédaction: 4 sur 5
      • Réactivité
        Note de la rédaction: 1 sur 5
      • Qualité des images
        Note de la rédaction: 3 sur 5
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