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Hasselblad, PhaseOne, Pentax : le moyen-format passe au Cmos

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07/03/2014 | Franck Mée

Jadis technologie pas chère pour les petits capteurs de webcams, le Cmos a peu à peu trouvé sa place jusque sur les appareils les plus évolués. Dernier bastion du CCD, c’est au tour des reflex moyen-formats de franchir le pas : PhaseOne et Hasselblad ont présenté leurs modèles et Ricoh-Pentax devrait faire rapidement de même.

Voici une quinzaine d’années, le Cmos était encore considéré comme un capteur médiocre mais pas cher, capable de concurrencer le CCD sur les segments low-cost. Puis, Canon montra que ce type de capteur pouvait être utilisé sur les reflex, notamment pour gagner en vitesse de lecture — Nikon tenta d’ailleurs l’éphémère aventure du capteur Jfet, au principe similaire, pour pousser son D2H à 8 images par seconde. Plus récemment, Casio défricha l’utilisation du Cmos sur les compacts pour la vidéo haute définition et les ralentis fluides. Enfin, sous l’impulsion de Sony, les coûteux Cmos BSI sont devenus plus efficaces que les CCD en basse lumière, au point qu’aujourd’hui les CCD sont réservés aux appareils compacts d’entrée de gamme.

Restait un bastion aux tenants du CCD : celui où règne la qualité d’image pure, où une différence de 1 IL dans la plage dynamique change tout, où vitesse et consommation électrique n’ont aucune importance et où on aime comparer la finesse du grain à 100 Iso. J’ai nommé : le moyen-format.

C’est ce bastion qui tombe en ce début d’année, avec l’annonce quasiment simultanée de deux moyens-formats équipés de capteurs Cmos, chez PhaseOne et Hasselblad. Ricoh a également présenté dans une vitrine du CP+ une évolution de son Pentax 645D, et c’est un secret de Polichinelle que cet appareil devrait également recevoir ce type de capteur.

Selon leurs habitudes, les deux constructeurs ont adopté des solutions différentes : PhaseOne propose un dos numérique, le IQ250, susceptible d’être utilisé avec une grande variété d’appareils, tandis que Hasselblad fait dans le reflex intégré avec le H5D-50c. Cependant, les solutions techniques sont proches : selon toute probabilité, le capteur serait identique — Sony en serait en fait le constructeur.

Le Cmos moyen-format fait 33 x 44 mm pour une définition de 50 Mpxl. Les photosites font donc 5,3 µm de côté : ils sont plus petits que ceux de reflex 24 x 36 mm courants (6 µm pour un D610, 6,4 µm pour un EOS 6D par exemple). La gestion du bruit numérique devrait donc rester similaire ; Hasselblad et PhaseOne limitent d’ailleurs tous deux la sensibilité à 6 400 Iso, ce qui reste spectaculaire pour un moyen-format. La dynamique est annoncée à 14 IL, mettant toujours l’appareil dans la même cour que les D800, D610, Alpha 7 et consorts, et serait en léger progrès face aux précédents modèles.

Restent deux inconnues : le rendu des couleurs, traditionnel point fort des CCD mais domaine où les dernières générations de Cmos ont énormément progressé (le D800E est réputé très proche des moyens-formats), et la maîtrise du bruit en basse sensibilité. Dans ce dernier domaine, l’amplification pixel par pixel des Cmos entraîne traditionnellement une plus grande disparité que celle, homogène sur l’ensemble de l’image, des CCD, et il sera intéressant de voir comment les nouveaux venus s’en sortiront à 100 Iso.

Le dos PhaseOne IQ250, sans appareil photo, devrait coûter environ 24 990 € ; le boîtier Hasselblad H5D-50c est pour sa part annoncé à 20 900 €.

- Le site de Hasselblad
- Le site de PhaseOne

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