Expo gratuite : à Pontault-Combault, zoom sur le centre photographique d’Ile-de-France

Les photographes ont de la place pour exprimer leurs talents, au Centre photographique d’Ile-de-France, à Pontault-Combault (77). Paul Pouvreau, exposé jusqu’au 14 avril, zoome sur une vision de la pub plus grinçante que la réalité.

 Centre photographique d’IDF, exposition de Paul Pouvreau jusqu’au 14 avril. Accès gratuit.
Centre photographique d’IDF, exposition de Paul Pouvreau jusqu’au 14 avril. Accès gratuit. LP/Valentine Rousseau

    Paul Pouvreau n'est pas seulement un photographe de Montreuil (Seine-Saint-Denis) qui donne des cours à l'école photographique d'Arles (Bouches-du-Rhône). Il est aussi un peu sculpteur (de sacs et de tissus), dessinateur, et surtout créateur. A partir de sacs en plastiques, de publicités de prospectus, de journaux, il triture la réalité pour en tirer des clichés originaux, qui interpellent.

    Son œuvre est exposée au Centre photographique d'Ile-de-France, à Pontault-Combault (77), dans ce qui ressemble à un vaste entrepôt et deux grandes salles. Sur 380 m2, les artistes s'éclatent pour mettre en scène leurs œuvres. Le lieu a ouvert il y a 25 ans, dans la graineterie d'un ancien corps de ferme. Et il est entièrement gratuit. Tous les dimanches à 15 heures, il propose une visite de l'expo en cours. Un samedi par mois, les familles sont invitées après une visite à un atelier (dessin, collages, photo…), gratuit aussi.

    Expo de Paul Pouvreau LP/V.R.
    Expo de Paul Pouvreau LP/V.R. LP/Valentine Rousseau

    « En plus d'être un lieu d'exposition, nous avons une vocation de diffusion artistique et d'accueil d'artistes en résidence », explique Gabrielle Ponthus, chargée de production.

    Pour Paul Pouvreau, le centre a financé le tirage et l'encadrement de deux photos. La plus grande, au fond de l'entrepôt, montre une affiche publicitaire de trois enfants, le visage couvert d'un sac en plastique ou d'un morceau de chiffon. Le rendu est presque inquiétant, sous la lumière crue, comme si on avait étouffé ces enfants. Paul Pouvreau l'a appelé Enfantillage et y dénonce « l'instrumentalisation de l'enfance ».

    « J'aime rendre compte de l'environnement visuel dans lequel on se trouve, explique Paul Pouvreau. Je travaille sur la tension entre la séduction et la réalité, à partir d'éléments proches de nous, comme des sacs en plastique. »

    Exposition de Paul Pouvreau. LP/ Valentine Rousseau
    Exposition de Paul Pouvreau. LP/ Valentine Rousseau LP/Valentine Rousseau

    Sur un mur, des starlettes de pub se retrouvent le visage couvert de punaises, d'un sac à main, de bracelets en plastique. Pour montrer une image moins lisse et formatée que celle des grandes marques. On voit aussi des sacs en plastique orange et rouges, autour de sacs aux visages de femmes. « Ce sont les Furies qui hantent nos esprits face à la destruction de la planète », commente l'artiste, qui expose ici une quarantaine d'œuvres.

    On croise des prospectus publicitaires noircis au stylo-bille, des packs de lait sur lesquels figurent de jolis dessins à la mine de plomb. « Paul Pouvreau crée des sculptures éphémères à partir de déchets sans valeur marchande. Son œuvre ne perdure que grâce à la photo », commente Francesco Biasi, chargé de médiation et d'accueil.

    Centre photographique d'Ile-de-France, 107, avenue de la République, à Pontault-Combault (77), à 10 minutes à pied de la gare RER E. Exposition de Paul Pouvreau jusqu'au 14 avril. Exposition de Barbara Breitenfellner du 2 mai au 13 juillet. Ouvert du mercredi au vendredi de 13 heures à 18 heures, samedi et dimanche de 14 heures à 18 heures Tél. 01.70.05.49.82.