Pour le dixième épisode de l’émission Une Question / Une Réponse, je fais le point sur le matériel à posséder pour faire de la photographie animalière.


Vous pouvez retrouver les précédents épisodes ici.



Transcription texte de la vidéo

Aujourd’hui, je vais aborder avec vous la question du matériel pour la photo animalière. Celui qu’il vous faut pour être équipé correctement afin d’augmenter vos chances de réussites.

Vous m’avez certainement déjà entendu dire que les débutants et même ceux qui ont déjà de l’expérience ne devaient pas faire du matériel leur priorité. Je maintiens toujours ça ! Sauf que sans matériel, on ne fait rien ! Alors puisqu’il faut s’équiper autant le faire correctement !

La question : « Quel matériel posséder pour bien pratiquer la photo animalière? »

Ma réponse :

Le boitier

Je vais vous parler seulement des reflex. Je mets volontairement de coté les bridges, les compacts et les hybrides. Les compacts et les bridges pour leur incapacité à changer d’objectif et pour la qualité d’image moindre. Les hybrides, car même s’ils ont la possibilité de changer d’objectif et s’ils ont une qualité d’image souvent égale au reflex, ils ont un défaut : leur manque de réactivité.

Venons-en donc au reflex. Quels sont les caractéristiques indispensables que doit posséder un boitier reflex pour l’animalier. Je vous les donne :

Il doit avoir un autofocus rapide, c’est à dire une capacité de mise au point automatique véloce

Il doit posséder un mode de prise de vue en rafale capable de faire au moins 6 images par secondes, pas en dessous

Il doit pouvoir monter en sensibilité sans générer trop de bruit, de grain rapidement. C’est à dire que plus le reflex est capable de monter en ISO et de délivrer des images largement exploitables, plus il est intéressant pour l’animalier car on a souvent besoin de monter en sensibilité pour compenser le manque de lumière fréquent.

Il doit être tropicalisé. Cela signifie qu’il est capable de supporter des gouttes de pluies, une grosse poussière, des grains de sables, bref, de faire face aux conditions extérieurs parfois difficiles. Tous les boitiers pros sont tropicalisés, certains boitiers experts le sont, d’autres non.

Alors là ça n’est pas une obligation, mais c’est un sacré plus.

Il y a 2 types de boitiers reflex :

1- Les pleins formats qui ont un grand capteur numérique

2- Les reflex qui ont un capteur numérique plus petit, les capteurs APS-C.

Sans entrer dans les détails techniques, vous devez savoir qu’il est plus intéressant d’avoir un reflex avec un capteur au format APS-C car vous allez pouvoir multiplier par 1,5 ou 1,6 selon les marques votre focale.

Autrement dit, si vous montez un objectif 300 mm sur un reflex APS-C et bien ce même 300 mm se transforme automatiquement en 450 mm. Vous avez donc un zoom plus puissant pour 0 € !! Et en plus les reflex avec capteur APS-C sont moins chers que ceux avec des capteurs plein format. pensez-y !

Voilà donc pour les caractéristiques, qui à mon sens, devraient être présentes sur les reflex dédiés à la photo animalière. Evidemment, ce type de contraintes a un coup et on ne trouve pas encore tous ces critères dans les entrées de gamme.

Alors que faire maintenant ? Jeter votre reflex actuel s’il n’a pas un de ces critères ? Non bien sur ! Si vous n’avez pas encore acheté de reflex alors ne faites pas d’erreurs et tenez bien compte de ce que je vous ai dit. SI vous avez déjà un reflex, gardez le !

Même si sa rafale est un peu juste ou sa montée en sensibilité pas franchement bonne, c’est certainement un très bon appareil. Simplement, quand vous devrez changer et bien rappelez vous bien de tout ça !

Tiens, un dernier conseil pour l’achat du reflex.

Allez dans un magasin type fnac, darty ou encore mieux un photographe vendeur de matériel, et dites-lui : voilà, je fais de la photo d’animaux sauvages et j’aimerais connaitre les boitiers qui ont ces caractéristiques … et la vous listez les critères que vous connaissez maintenant. Normalement le vendeur doit être capable de vous donner 2 ou 3 références de reflex.

Les objectifs

Vous savez qu’un reflex nu sans objectif ne sert à rien ! 🙂

Déjà, première chose à faire, désolé, il va falloir vous séparer de l’objectif que vous avez eu avec le reflex. Il y a 99 % de chances pour que ce soit un 18-55 mm. Il ne vous sera d’aucune utilité pour l’animalier en plus d’être d’assez mauvaise qualité.

En fait, pour photographier les animaux sauvages, il faut pouvoir se rapprocher d’eux, non pas physiquement car ils ont peur de l’homme, mais « optiquement« . Grâce à votre zoom.

Sachez qu’avec les objectifs des reflex, on ne parle justement plus de zoom x 4, x 12, x quelque chose comme on le voit sur les compact et les bridges. Non. On parle en mm.

Je ne rentrerais pas non plus dans les détails techniques mais vous devez savoir ceci : la vision humaine correspond grosso modo à une focale de 40 mm.

Pour photographier les paysages, comme les couchers de soleil, on utilise ce qu’on appelle des grand angles, tout ce qui tourne à plus ou moins 20 mm. Et pour l’animalier, il faut, à l’inverse des focales grandes voire très grandes : 300, 400, 500 mm. Ce qu’on appelle communément un télé-objectif … télé comme dans télescope ou télévision … pour voir à distance.

Voilà pourquoi je vous disais que le 18-55mm vendu avec votre reflex ne vous servira à rien pour photographier les animaux sauvages.

Alors maintenant, quel objectif précisément il vous faut ! Et bien tout dépend de votre budget car un télé-objectif peut couter très très cher ! Je vais donc vous proposer 2 objectifs : un à moins de 350 € et un autre à moins de 800 €.

Mais juste avant, comme pour les reflex tout à l’heure, je vais vous lister les critères indispensables que doit avoir un objectif pour l’animalier.

Il doit être stabilisé, c’est à dire équipé d’un système qui va annuler dans la limite de ses capacités, les tremblements intempestifs du photographe, c’est à dire vous ! C’est très très pratique.

Il doit posséder un mécanisme de mise au point ultra-rapide et silencieux. Ça, c’est super important. Car si vous êtes bien caché, ce serait dommage de vous faire repérer par le bruit de la mise au point ! C’est ce qu’on appel une mise au point ultra-sonique.

Il doit avoir une ouverture de diaphragme la plus grande possible mais c’est souvent ce facteur là qui va faire exploser le prix.

Et enfin, je vous l’avais dit, une focale de 300 mm est un minimum. Et, souvenez, ce 300 mm équivaut à 450 mm sur un reflex APS-C ! 450 mm c’est déjà une sacrée focale !!

Ceci étant dit, voici maintenant les 2 objectifs que je préconise pour bien débuter. Le premier est le Tamron Objectif SP AF 70-300mm F/4-5,6 Di VC USD. Ouf, pas facile ces références !! 😉 Pas facile mais très utiles car derrière tous ces chiffres et ces sigles se trouvent la carte d’identité de l’objectif :

1- 70-300 mm ce qui signifie que c’est un zoom, vous pouvez passer de 70 mm à 300 mm en zoomant.

2- une ouverture de f/5.6 à 300 mm, à la plus grande focale. Cette ouverture pourra être un peu faible dans certain cas, mais à ce prix là, il n’y a pas le choix.

3- le VC signifie qu’il possède une stabilisation

4- de même que la mise au point ultra-sonique avec le sigle USD.

Pour moins de 350 € vous avez là un super télé-zoom pour commencer.

Si votre budget est plus élevé dans les 900 – 1000 €, il existe le Sigma Téléobjectif 120-400 mm F4,5-5,6 DG APO OS HSM. Une focale plus importante, 400 mm (correspondant à un 600 mm sur un reflex APS-C) ce qui commence à être très sérieux et là encore, la stabilisation ainsi que la mise au point ultra-sonique.

C’est un super télé-zoom avec lequel vous vous ferez vraiment plaisir. Par contre son ouverture maximale à 400 mm (f/5.6) est juste.

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