Appareils photo compacts
Comme son nom l’indique, le compact mise avant tout sur un critère précis : l’encombrement. Son intérêt, c’est d’être dans votre poche en permanence. Traditionnellement, il se contentait donc du minimum : un écran, un petit capteur, juste assez de zoom pour couvrir les situations les plus courantes, et les commandes essentielles.
Cependant, le compact a souffert de l’arrivée d’un autre appareil photo que nous avons toujours dans la poche : le smartphone. Les compacts d’entrée de gamme, dont les capacités n’étaient guère meilleures, ont donc quasiment disparu. Le darwinisme photographique a faire croître deux espèces de compacts capables de résister au nouveau prédateur : le gros zoom et l’expert.
Compact à gros zoom
Le compact à gros zoom est ultra-polyvalent. Le paysage lui convient, grâce à son grand-angle souvent proche de 24 mm ; la photographie animalière aussi, grâce à son téléobjectif supérieur à 400 mm. Pour rester svelte, il conserve un capteur 1/2,3″ et une ouverture réduite. Sa qualité d’image est donc moyenne, surtout en basse lumière. Il est ainsi capable de tout faire, mais impose des compromis.
Compact expert
Le compact expert ne mise pas autant sur le zoom. Son argument numéro 1 : la qualité d’image d’un capteur plus grand et d’un objectif lumineux. Il propose également une ergonomie permettant aux utilisateurs avancés d’en profiter au mieux. Les plus courants intègrent des capteurs 1 pouce et des zooms 3× à 5×.
Les plus avancés utilisent des capteurs APS-C, voire 24 × 36 mm, associés à des focales fixes. Dans tous les cas, les optiques de grande qualité permettent d’obtenir des images détaillées, les capteurs offrent une sensibilité suffisante pour photographier en basse lumière, et les réglages avancés autorisent toutes les fantaisies.
Notons également certains modèles intermédiaires, tels que le Panasonic TZ200, qui associe capteur 1″ et zoom 24-360 mm. Leur optique moins lumineuse limite la liberté d’exposition, mais ils offrent une meilleure qualité d’image que les « purs » compacts à gros zoom.
Appareils photo bridges
Traditionnellement, les bridges font le pont entre les compacts et les reflex. Ils abandonnent le critère d’encombrement mais conservent l’exigence de polyvalence. Sur le plan technique, ils se rapprochent des compacts, avec des capteurs 1 pouce au maximum. En revanche, leurs optiques plus encombrantes assurent une meilleure qualité d’image ou un zoom plus important. Leur forme de « mini-reflex » assure une excellente prise en main, particulièrement utile avec des téléobjectifs approchant voire dépassant les 1000 mm.
Quelques bridges poursuivent la course au zoom extrême : ainsi, le Nikon P1000 propose un zoom 125×, avec une focale maximale équivalente à un 3000 mm ! Cependant, comme pour les compacts, la pression évolutive a surtout favorisé les modèles dotés de la meilleure qualité d’image. Des optiques haut de gamme, raisonnablement lumineuses, associées à un capteur 1 pouce, sont le standard de ce type d’appareil. Les zooms sont alors plus limités, mais déjà bien supérieurs à ceux des compacts équivalents.
Traditionnellement, les bridges intégraient un viseur électronique. Certains modèles plus récents n’ont plus que l’écran. Cela réduit légèrement leur hauteur et leur coût, mais ce ne sont pas des critères essentiels sur ce marché : la plupart conservent donc un viseur. Les LCD basse définition laissent peu à peu la place à de beaux viseurs OLED, plus grands et plus précis, en particulier en haut de gamme.
Appareils photo hybrides
Nouveau venu dans l’univers des appareils photo, le compact à objectifs interchangeables est aussi plus souvent appelé « hybride ». Il repose sur un grand capteur, 4/3″ au minimum, et une monture permettant de fixer diverses optiques. Passés ces points communs, les hybrides sont extrêmement variés. Leurs prix vont de moins de 500 € à plus de 10000 €, leurs poids varient du simple au triple, la taille de leurs capteurs du simple au sextuple, certains sont épurés et d’autres grouillent de touches et de molettes…
Du plus petit au plus gros
L’hybride reprend donc le principal avantage des reflex : vous pouvez changer d’objectif selon vos besoins du jour. En revanche, la visée est purement électronique (à l’exception de la série X-Pro de Fujifilm, dotée d’un viseur optique à côté de l’objectif). Sur ce point, les hybrides se rapprochent donc des bridges. Et, comme eux, certains modèles font l’impasse sur le viseur. Cela permet de créer des « hybrides de poche », à peine plus gros qu’un compact expert lorsqu’ils sont dotés d’un objectif « pancake », mais capables de recevoir un super-téléobjectif ou une focale à portrait lumineuse lorsque le besoin s’en fait sentir.
À l’autre extrémité de l’échelle, les hybrides professionnels reprennent les dimensions des reflex. Ils disposent de viseurs OLED de très haute définition au fort grossissement, de poignées assurant une excellente préhension, de molettes et de touches personnalisables à volonté… Certains intègrent même une poignée verticale, comme les reflex professionnels. Ils peuvent ainsi héberger une batterie énorme, nécessaire pour assurer une autonomie correcte tout en alimentant en permanence capteur et processeur d’image.
Des systèmes en évolution
L’arrivée récente des hybrides implique des gammes optiques très inégales. Certaines sont en pleine construction, d’autres sont déjà très étendues. La diversité des objectifs disponibles favorise le système Micro 4/3 (Olympus et Panasonic), les Sony et les Fujifilm. La monture L (Leica, Panasonic et Sigma) est prometteuse mais reste à développer. Les systèmes Canon RF et Nikon Z ont encore tout à prouver.
Pour vous y retrouver, nous vous expliquons ici comment bien choisir un appareil hybride.
Appareils photo reflex
Depuis les années 1970, les reflex (plus précisément les reflex mono-objectifs à baïonnette) sont les rois de la jungle des appareils photo. Leurs arguments : un choix d’optiques pour s’adapter à toutes les situations ; un viseur à travers l’objectif afin de cadrer et de faire la mise au point d’un seul geste ; un déclenchement mécanique pour survivre des jours loin de toute prise électrique.
Ils profitent également d’organes dédiés à l’exposition et à la mise au point. Leur autofocus en particulier est extrêmement efficace en photo d’action, permettant de corriger très rapidement d’énormes variations de mise au point. Les reflex restent ainsi les outils idéaux pour la photographie sportive ou naturaliste.
La discrétion de l’éléphant
En revanche, leur mécanique plus complexe les rend naturellement lourds et encombrants. La place prise par le miroir complique la création d’objectifs grands-angles, ce qui les rend eux-mêmes imposants et coûteux. Il n’y a donc pas de reflex ultra-compact, au contraire des hybrides. Dans l’ensemble, la discrétion n’est d’ailleurs pas leur fort : le claquement caractéristique du miroir et de l’obturateur est très audible.
En outre, la visée reflex rend le capteur aveugle. Pour permettre de cadrer sur l’écran, les reflex doivent donc peu ou prou passer en mode prise de vue, occultant le viseur et changeant de fonctionnement. Ils perdent les avantages de leur autofocus dédié pour revenir à un système plus proche des hybrides. Ils ont donc deux comportements distincts, selon que vous utilisez le viseur ou l’écran.
Un large héritage optique
Les trois systèmes reflex actuels ont en revanche un avantage notable sur les hybrides : leur gamme optique. Construite patiemment au fil des décennies, elle propose un choix d’objectifs inégalé. C’est en particulier le cas des chineurs qui n’ont pas peur de l’occasion : des optiques des années 60 (Nikon F), 70 (Pentax K) et 80 (Canon EF) restent parfaitement utilisables. Et même en vous contentant du catalogue actuel, vous trouverez des objectifs à bascule et décentrement, des focales fixes ultra-lumineuses, des pancakes de longueurs diverses… Même le Micro 4/3 n’offre pas la même variété.
Pour plus de détails, nous vous proposons de consulter notre article Bien choisir son reflex.
Appareils photo : à chacun sa tâche
Il peut être délicat de s’y retrouver, mais chacune de ces quatre grandes rubriques correspond à des cibles différentes.
Le compact est le canif que vous gardez dans la poche. Il immortalise vos voyages (gros zoom, un petit couteau suisse) ou vous permet de travailler un peu vos images (expert, un Laguiole bien affûté) sans vous encombrer.
Le bridge est le gros couteau suisse ultra-polyvalent. Il vous permet de tout faire, au prix d’un encombrement et d’un tarif plus élevés, et sans atteindre la qualité ultime d’outils dédiés.
L’hybride et le reflex sont des mallettes de cuisine, que vous compléterez selon vos goûts et vos besoins. Similaires à première vue, ils ont des applications assez différentes. L’appareil hybride est idéal pour une cuisine de campagne : d’encombrement plus divers et donc adaptable à votre sac, il est un peu moins polyvalent et plus attaché au réseau électrique. Le reflex est la valise de cuisine ultime : plus baroudeur, il offre un choix d’objectifs plus large, mais il est plus encombrant, à transporter comme à utiliser.
À vous donc de trouver le couteau qui correspond à votre cuisine…[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
1 Commentaire
Je veux bien acheter le nouveau Canon 1dx mark III, mais les gens ne voient pas souvent la difference entre reflex et iphone sur instagram. La question est ça vaut du coup ?
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Alex