Benoît Raphaël

Portrait 2.0. : la petite start-up qui veut devenir le Uber de la photo de portrait et de l'identité numérique

7 Juillet 2014 , Rédigé par Benoît Raphaël Publié dans #entreprenariat, #photo, #identité numérique, #portrait 2.0.

Vous vous êtes peut-être déjà dit : et je me faisais faire une vraie photo pour mettre sur ma page Twitter, Facebook ou LinkedIn ? Non, parce que poster un selfie rigolo et flou pris dans une soirée ou pendant ses vacances avec sa girlfriend/boyfriend c'est sympa, mais ça ne suffit pas toujours. Surtout quand on a envie de bouger dans sa vie. Selon une étude de Careerbuilder, 79% des digital natives déclarent rechecher des opportunités de carrière, contre 67% des baby boomers, avec un temps passé dans l'entreprise de 3 ans pour les plus jeunes, contre 11 ans avant. Autant dire que la nouvelle génération passe autant de temps, voire plus, à gérer son image à l'extérieur de l'entreprise qu'à l'intérieur.

Et à une époque où il est devenu plus naturel de "googliser" les candidats à un poste, chacun à intérêt à faire attention à ce que les autres pourraient découvrir sur eux en tapant leur nom dans un moteur de recherche. J'ai eu une discussion récemment avec la société Reputation Squad, qui m'expliquait que plus de la moitié de leur clientèle était composée d'individus soucieux de leur e-reputation. Il ne s'agit pas que de photo bien sûr, mais une photo en dit beaucoup sur vous. Ou sur ce que vous pensez de vous.

Ajoutez à cela le fait que chacun est devenu une personnalité publique dans son propre réseau, et vous comprendrez pourquoi Alexis Caradet croit en l'avenir de Portrait 2.0.

Ce jeune diplômé d'école de commerce a commencé sa carrière par une junior entreprise : "sacapluie". Un nom rigolo qui exprime tout le concept : un distributeur de sacs de parapluie en entreprise, pour éviter à vos visiteurs de pourrir la moquette de vos bureaux quand ils viennent vous rendre visite les jours de pluie.

Le projet a cartonné, et continue de le faire, mais Alexis, a eu envie d'aller voir ailleurs. Normal, c'est un digital native.

Et quand Marc Ramos, un jeune photographe, est venu lui parler de son projet de monter un studio photo il a commencé (école de commerce oblige) par une solide étude de marché.

En regardant ça de plus près, "je me suis rendu compte que c'était un business qui était en train de se casser la figure. Il y avait tellement de points négatifs qui auraient dû me pousser à faire demi-tour que je me suis dit : au contraire, il y a quelque chose à faire".

Bonne intuition. "J'ai réfléchi dans mon coin pendant trois semaines, et je suis revenu avec ce concept : une nouvelle vision du portrait photo, centrée sur l'identité numérique".

Alexis Caradet et Marc Ramos, co-fondateurs de Portrait 2.0.

Alexis Caradet et Marc Ramos, co-fondateurs de Portrait 2.0.

L'idée est simple : tout le monde a besoin de soigner son identité numérique sur les réseaux sociaux. Le problème, c'est que ça coûte cher et que les droits sont compliqués à gérer. Logique : avant, cette préoccupation était réservée aux people et aux chefs d'entreprise. Aujourd'hui, tout le monde est la star de son propre réseau d'"amis" (pas juste les vrais amis, vous savez, mais les "amis Facebook"). Portrait 2.0 propose donc une vraie séance photo, par un portraitiste pro, mais avec des tarifs imbattables, et, culture web oblige, des photos libres de droit. De 50€ pour un portrait de base à 350€ pour un vrai portrait d'artiste avec plusieurs séances, il y a de quoi gonfler son égo sans se ruiner.

Mais plus que la prestation photo, l'équipe propose un petit coaching pour révéler la personnalité numérique qui dort en vous. Une séance avec le portraitiste, se rapproche d'une séance de coaching. Une sorte de maïeutique "light", dont on ressort les épaules un peu plus droite, et le moral gonflé à bloc.

Comme j'étais complètement dans la cible, j'ai décidé de tester leur service et de me faire tirer le portrait à l'occasion d'une séance d'une heure. Je suis du genre super pénible à prendre en photo : je m'arrange toujours pour caler le rendez-vous studio le lendemain (matin) d'une grosse soirée, je suis hyper stressé et je n'arrive pas à sourire devant un objectif. Bref, l'enfer.

Là, c'est moi en mode stressé qui essaie d'avoir l'air cool :

Portrait 2.0. : la petite start-up qui veut devenir le Uber de la photo de portrait et de l'identité numérique

Et là, c'est moi à la fin de la séance, beaucoup plus détendu (enfin, c'est ce qu'on m'a dit...) :

Portrait 2.0. : la petite start-up qui veut devenir le Uber de la photo de portrait et de l'identité numérique

Je passe sur la photo avec la main sur le menton, que je trouvais plutôt sympa au début, mais comme tout le monde s'est foutu de ma gueule sur Facebook, je suis passé rapidement à quelque chose qui fasse un peu moins "entrepreneur dynamique qui a une vision"...

Portrait 2.0. : la petite start-up qui veut devenir le Uber de la photo de portrait et de l'identité numérique

Bon, jusque là, on a juste une initiative sympathique sur un marché qui semble porteur. Le problème, c'est que la logistique reste un peu traditionnelle. Il faut un studio, une équipe de portraitistes jeunes et talentueux, difficile de trouver de la scalabilité pour se développer rapidement à grande échelle.

C'est là qu'Alexis tient un concept intéressant. A l'instar de nombreux modèles disruptifs sur leurs marchés comme Uber (taxis) ou Ouicar (location de voitures), Portrait 2.0. va créer une plateforme collaborative qui permettra à des portraitistes indépendants, formés aux process la start-up, de vendre leurs prestations et d'ouvrir des mini-studios un peu partout dans le monde.

Le modèle est le même : une petite touche haut-de-gamme et VIP, prix défiants toute concurrence, et une mise en relation entre des indépendants et des particuliers via Internet.

Portrait 2.0. : la petite start-up qui veut devenir le Uber de la photo de portrait et de l'identité numérique

Lancée en septembre dernier à Paris et à Bruxelles, la petite start-up compte aujourd'hui plus de 900 clients. Et envisage de lancer une campagne de crowdfunding en septembre pour lancer sa uber-plateforme.

Pas mal.

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