Rencontres d'Arles 2016 : demandez le programme !

Opération grand angle pour les Rencontres d’Arles 2016 : sous la houlette de Sam Stourdzé, le festival élargit ses horizons en investissant de nouveaux lieux. Éclectique et ouverte sur l’ailleurs, cette 47ème édition se déroulera du 4 juillet au 25 septembre. Mêlant grands noms et jeune création, photo documentaire et fantaisies inattendues.

Par Joséphine Bindé

Publié le 25 mars 2016 à 13h37

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 02h34

Une prise de bec pop et mordante : les Rencontres d’Arles annoncent la couleur avec cette nouvelle affiche signée Toilet Paper, magazine surréaliste fondé en 2010 par Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari. Cent trente-sept artistes, 32 expositions et sept associées : le festival, qui réaffirme son soutien à la jeune création, s’annonce touffu. Pas de thème global, mais plusieurs séquences, chacune composée d’une poignée d’expositions. Histoire de proposer « une radioscopie de la création contemporaine », explique le directeur Sam Stourdzé, aux manettes depuis l’an dernier. 

Signe de bonne santé, le festival (dédié cette année à l’écrivain Michel Tournier, son co-fondateur décédé en janvier) s’élargit avec cinq nouveaux lieux arlésiens dont l’ancien collège Mistral (devenu le fief de Cosmos Arles Books, Salon du livre de la photo), la fondation LUMA au Parc des Ateliers qui présentera plusieurs expositions, et la Fondation Manuel Rivera-Ortiz. Mais aussi trois lieux hors les murs : le Carré d’Art de Nîmes, la fondation Lambert d’Avignon et la Villa Méditerranée de Marseille accueilleront chacun une exposition, dans le cadre du projet « Grand Arles express ». 

Au programme : éclectisme et regard neuf. Loin de tout misérabilisme, la séquence « Africa Pop » célébrera le dynamisme de l’Afrique. Avec notamment « Swinging Bamako » : l’exposition, rassemblant des artistes maliens dont Malick Sidibé, retrace l’aventure des Maravillas du Mali, musiciens partis à la Havane dans les années 1960 et symboles de toute une jeunesse en ébullition. Ou encore « Tear my  bra », une exposition inspirée de Nollywood, le Hollywood nigérian, revisitant à l’africaine les pépites du septième art. 

L’idée ? Sortir des sentiers battus. A travers plusieurs séquences, on découvrira d’« étranges collectionneurs », des photographes singuliers qui « sortent du cadre » ou embrassent l’art du « hasard et de l’erreur ». Et de l’humour avec la séquence « Hara-Kiri », en hommage au magazine éponyme, ancêtre potache de Charlie Hebdo. Quelques fantaisies aussi : « Western stories », avec un zoom sur le western camarguais. Ou encore « Monstres & Co », proposant un panorama des monstres du cinéma, une série sur les rites folkloriques japonais signée Charles Fréger, et même un trio de photographes danois parti, entre l’enquête et le road-movie, sur la trace des extraterrestres de l’affaire Roswell. 

Plus sérieux, tout un pan sera consacré à la photo documentaire. Un regard « nécessaire en ces temps difficiles », rappelle Sam Stourdzé. « Après la guerre » réunira quatre expositions, dont une collective consacrée au 11 septembre, ainsi qu’une exploration des restes de champs de bataille à travers le monde, par le photojournaliste Yan Morvan. Avortement (Laia Abril), modes de vie radicaux (Piero Martinello), disparition d’opposants politiques en Amérique du Sud (Joao Pina): « Plateformes du visible » proposera de « nouvelles approches du documentaire ». Enfin, la plus grande séquence célèbrera la photo de rue avec cinq expositions. Parmi elles, une rétrospective du remuant Sid Grossman (1913-1955), ou encore un dialogue inattendu entre Garry Winogrand (1928-1984) et le quadra new-yorkais Ethan Levitas. Mais aussi des vintage signés William Klein, maître quasi-nonagénaire de la street-photography. A découvrir le 4 juillet !

Les Rencontres de la photographie, Arles. Semaine d’ouverture du 4 au 10 juillet. Expositions du 4 juillet au 25 septembre.

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