GoPro, nouvelle étoile du Nasdaq
Le fabricant de caméras a gagné près de 50 % depuis son entrée en Bourse jeudi.
Par Sandrine Cassini
Après seulement deux journées en Bourse, GoPro a fait taire tous les sceptiques. Le fabricants de caméras vidéo a enchaîné deux séances de hausse : après un bond de 30,6 % pour son premier jour sur le Nasdaq, le titre a encore grimpé de 14,10 % vendredi, à 35,76 dollars à la clôture. Un cours qui valorise l’entreprise 4,4milliards de dollars. Introduit dans le haut de sa fourchette de prix à 24 dollars, GoPro a levé sur le marché 427 millions de dollars.
Un premier trimestre plombé par les coûts de R&D
Pourtant, les résultats du premier trimestre, révélés dans le prospectus d’introduction, avaient de quoi alimenter les doutes. Sur la période janvier-mars, le chiffre d’affaires a baissé de 7,6 % à 235 millions de dollars, tandis que le résultat net a chuté de 52 % à 11 millions de dollars. En cause : l’explosion des coûts de recherche et développement, qui ont doublé en un an. Jusque là, GoPro était sur un sans faute. En 2013, ses recettes avaient bondi de 87 %, à 985 millions de dollars.
Nick Woodman, l’amateur de surf invétéré qui a créé il y a une décennie les premières GoPro, ces minicaméras étanches et résistantes rapidement adoptées par les amateurs de sports extrêmes, s’est félicité de sa mise en Bourse. « Il y a un karma magique qui se produit quand vous aidez le monde à s’exprimer. Nous voyons GoPro comme une plate-forme capable de célébrer les passions humaines », s’est enflammé le fondateur dans la presse anglo-saxonne. Lui-même a cédé pour 3,6 millions de titres et encaissé 85,5 millions de dollars.
Un succès qui reste à transformer
Pour GoPro, l’avenir n’est pas encore tout tracé. Certains analystes s’interrogent sur le niveau de valorisation de la société dans un univers où GoPro est certes dominant, avec près de 90 % des ventes d’« action cameras », mais où la concurrence pourrait s’intensifier, étant donné le nombre important de concurrents (Sony, Canon...). De fait, il est très difficile de maintenir des prix et des marges dans l’électronique grand public. Par rapport aux acteurs classiques, GoPro a su se développer différemment. La société a créé une véritable communauté sur Internet et les réseaux sociaux, où les propriétaires de GoPro publient et partagent leurs vidéos. Sur YouTube, la chaîne GoPro revendique 2 millions d’abonnés et 450 millions de vidéos publiées. S’y ajoutent 2 millions d’abonnés sur Instagram.
Un succès que Nick Woodman rêve de transformer en chiffre d’affaires publicitaire. L’entrepreneur de San Francisco âgé de 39 ans se plaît donc à dire que GoPro est une entreprise de médias.
Sandrine Cassini