Test Nikon Z 6 : un an avec l’hybride plein format Nikon qui va vous faire switcher

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Annoncés en août 2018, les Nikon Z 6 et Z 7 sont la première incursion de Nikon dans le monde de l’hybride plein format. Vrais faux jumeaux avec deux capteurs différents (24,5 Mpx pour Z 6 contre 45,7 Mpx pour Z 7), ils sont dotés d’une nouvelle monture Z et étaient très attendus par les Nikonistes. Nikon a-t-il réussi sa première incursion dans le monde de l’hybride plein format ? C’est-ce que nous allons voir avec ce test terrain du Nikon Z 6.

Petite précision : possesseur d’un Nikon D800 depuis 2012, je suis passé sur un Nikon Z 6 en janvier 2019. Cela fait donc un peu plus d’un an que le Nikon Z 6 est mon boîtier principal, avec en complément un Fujifilm X-T2. Ce test s’appuie sur mon expérience d’un an avec le Nikon Z 6. Voilà qui est dit.

À propos de la monture Z

Avant d’entrer dans ce test, attardons-nous sur la monture Z qui est le format retenu par Nikon pour ses nouveaux hybrides plein format (et APS-C). Cette monture dispose d’un diamètre bien plus large que la monture F des reflex Nikon (55 mm contre 44mm), pour un tirage mécanique également bien plus réduit (16mm contre 46,5mm).

Ces nouvelles mensurations permettent à Nikon de repenser la façon de concevoir ses objectifs, comme nous avons pu le découvrir avec les premières optiques dévoilées. À ce sujet, nous vous invitons à découvrir notre interview d’ingénieurs de chez Nikon concernant la monture Z. Par contre, cette monture plus large ne signifie pas un boîtier plus large, car le Nikon Z 6 est le plein format le plus compact de Nikon.

Cette monture autorise la construction d’optiques avec un pouvoir de résolution supérieur au centre mais surtout sur les bords de l’image. Elle permet également la fabrication d’optique plus compacte, notamment sur les plages focales très larges. En parallèle, avec 11 contacteurs contre 8 pour la monture F, cette monture Z offre une communication plus rapide entre l’objectif et le boîtier. L’une des premières applications de cette technologie est la réduction du focus breathing.

Par contre, l’un des inconvénients de cette monture à faible tirage est l’exposition plus importante du capteur aux éléments. Il faudra donc faire attention aux poussières lors du changement d’objectifs. Et en parlant d’objectifs, Nikon propose un adaptateur FTZ (F to Z) pour adapter des objectifs en monture F à cette nouvelle monture Z : nous en reparlerons dans ce test.

Pour retrouver les caractéristiques techniques du Nikon Z 6, nous vous proposons de consulter notre article de présentation : 

Nikon Z6 et Z7 : le futur de l’hybride plein format sera-t-il Nikon ?

Prise en main et ergonomie du Nikon Z 6

Le Nikon Z 6 dispose de la même ergonomie que le Z 7 : les deux boîtiers sont jumeaux de l’extérieur, et c’est à l’intérieur que cela change.

Très bon rapport taille / poids pour une prise en main confortable

J’ai pu prendre en main de nombreux boîtiers hybrides, notamment chez Sony avec la gamme Alpha, et le Nikon Z 6 est l’un des hybrides plein format qui offre les meilleures sensations en main (parole de Nikoniste). La poignée est suffisamment creusée et également assez haute (6,5 cm de grip en hauteur) pour permettre de placer facilement les 4 doigts de la main. Bien sûr, les photographes aux grandes mains pourront toujours trouver à redire sur cet hybride, et une poignée additionnelle est désormais disponible – bien qu’un peu décevante à mon goût, car elle ne permet pas de déporter le déclencheur en orientation verticale.

À l’arrière du boîtier, la trappe dédiée à la carte mémoire fait également office de repose pouce, avec un ergo de retour en caoutchouc qui complète la bonne prise en main globale du boîtier. Comme lors de notre prise en main du Nikon Z7, nous avons parfois noté que cette trappe à carte mémoire pouvait s’ouvrir en sortant le boîtier de son sac photo, selon la manière dont on l’attrape.

Le Nikon Z 6 dispose d’une construction en alliage de magnésium qui assure une robustesse et une longévité au boîtier. Il dispose de la même construction que le D850 ou le D5, avec également une construction « tout temps » pour le protéger de la poussière et de l’eau, au même niveau que le D850. Cette tropicalisation se retrouve également sur les premiers objectifs S en monture Z permettant un usage en conditions difficiles.

Cette construction n’empêche pas le boitier d’être compact et relativement léger, avec un poids de 585 g boîtier seul, et 675 g en comptant la batterie et la carte mémoire. Ses dimensions de 134 mm x 100,5 mm x 67,5 mm (largeur x hauteur x épaisseur) ne le placent pas parmi les boîtiers les plus compacts, mais on comprend ici que Nikon a privilégié la bonne préhension à la compacité maximum, et le pari est tenu avec un très bon équilibre taille / poids. Les plus précis diront que face au D750 et ses 840 g, la différence de poids est mince, mais elle existe bel et bien.

Un design et une ergonomie dans la continuité des reflex Nikon

En termes de design, le Nikon Z6 reprend les codes de Nikon, à savoir la griffe rouge sur la poignée, mais aussi le revêtement caoutchouc antidérapant ainsi que le placement de nombreux boutons. Finalement, en passant d’un reflex Nikon comme le D800 au Nikon Z 6, le photographe n’est pas déboussolé et est plutôt rassuré, car il retrouve facilement ses marques.

Nikon a ici cherché à faire de son hybride une continuité de ses boitiers reflex plein format D750 et D850. Tenir un Z 6, c’est avant tout tenir un boîtier Nikon et c’est sûrement ce qui pourrait séduire de nombreux Nikonistes peu convaincus par l’ergonomie des hybrides plein format jusqu’à maintenant.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 68 mm – ¹⁄₆₀ s – ƒ / 5,6 – ISO 1000

À l’avant du boîtier, on retrouve l’imposante monture Z, avec deux boutons Fn1 et Fn2 sur son côté, là où se trouvent le testeur de profondeur de champ et le bouton Fn sur les reflex Nikon. Par défaut, ces boutons sont attribués au choix du mode de mise au point et zone AF ainsi qu’à la balance des blancs. 

Une petite remarque sur la qualité du revêtement de la poignée : ce dernier est déjà un peu usé/abimé juste à côté des boutons Fn1 / Fn2 en raison du frottement avec les doigts/ongles lors de la prise en main du boîtier. On sent qu’ici le revêtement aurait pu être un peu plus dur et épais.

Sur le dessus de la poignée, on retrouve le bouton ON/OFF associé au déclencheur, le bouton d’enregistrement vidéo ainsi qu’un bouton ISO et la correction d’exposition. Sur la partie supérieure gauche, on retrouve le sélecteur de modes PASM ainsi que trois positions U1, U2 et U3 pour des réglages personnalisés, mais également un mode Auto pour les plus néophytes. À noter que cette molette dispose d’un verrou automatique pour ne pas changer de mode par erreur.

À l’arrière du boîtier, on retrouve les boutons classiques pour un boîtier Nikon, mais organisés d’une manière différente : finie la colonne de bouton sur la gauche, tous les boutons se retrouvent sur la droite, notamment dans la partie inférieure, pour laisser plus de place à l’écran inclinable arrière de 3,2 pouces. Comme sur les reflex Nikon, le passage du mode photo au mode vidéo se fait à l’aide d’un interrupteur, qui permet également de choisir les éléments affichés à l’écran (Disp).

Petit détail également : en changeant du mode Photo ou Vidéo, les informations présentes dans le menu rapide (le “i”) changent pour offrir des paramètres plus cohérents avec le mode choisi. Et ces paramètres sont entièrement personnalisables, comme une grande partie des boutons de l’appareil : il est ainsi possible d’ajouter ses propres réglages à ce menu rapide.

Un bouton AF-ON (très pratique, voire indispensable), un joystick et les boutons info, zoom, menu, sélection du mode de déclenchement ainsi qu’un sélecteur multidirectionnel sont également accessibles à l’arrière du boîtier.

Par rapport aux reflex plein format Nikon récents, on retrouve tous les boutons arrière ou presque : le bouton pour sécuriser une photo (la petite clé) disparaît, ainsi que la fonction pour verrouiller le collimateur AF (le L sur le sélecteur multidirectionnel). On notera cependant qu’il y a un peu moins de boutons que sur un reflex, encombrement plus restreint oblige. Ainsi, le sélecteur de mode n’est plus doublé par la sélection du mode de déclenchement, qui est remplacé par un bouton supplémentaire qui permet de régler également le retardateur et les différents niveaux de rafale, avec une granularité supplémentaire sur la vitesse de la rafale basse (entre 1 et 5 i/s).

Une double molette avant/arrière permet d’effectuer les réglages du boîtier. Ces molettes sont bien entendu personnalisables, tout comme la grande partie des boutons du boîtier, offrant une personnalisation appréciable.

Un écran OLED de contrôle se trouve également sur le dessus du boîtier pour afficher les informations importantes : vitesse, ouverture, niveau de batterie, nombre de vues restantes, mode de déclenchement, sensibilité ISO, etc. Absent sur les hybrides Sony jusqu’à maintenant, ce type d’écran est vraiment bienvenu. Il est rétroéclairé et peut se désactiver pour économiser de la batterie ou si vous ne l’utilisez pas – une caractéristique que l’on retrouve également sur le Canon EOS R. Malheureusement, lorsque le boîtier est éteint, aucune information n’est affichée sur cet écran de contrôle, même pas l’espace restant sur la carte mémoire par exemple.

Qui dit appareil photo hybride dit également la présence d’un mode « silencieux » qui permet de déclencher en utilisant un obturateur électronique. Ce mode est très utile pour photographier en toute discrétion, puisque l’appareil n’émet pas le moindre bruit. Par contre, il faut se rappeler les limites de ce mode, notamment en photographiant en intérieur avec un éclairage artificiel : des bandes peuvent apparaitre à l’écran selon la vitesse d’obturation choisie, et le mode anti-flickering pour réduire le scintillement tout comme le déclenchement du flash sont désactivés. Si vous photographiez un sujet qui se déplace rapidement dans le champ, des déformations peuvent également apparaitre avec ce mode « silencieux ». C’est pour cette raison que l’obturateur électronique est à manier avec prudence.

Écran orientable tactile et viseur électronique de haut vol

Le Nikon Z 6 dispose d’un écran tactile multipoint et orientable de 3,2 pouces (8 cm) avec une résolution de 2,1 millions de points. Cet écran est entièrement tactile : il est possible de toucher l’écran pour faire la mise au point seulement, ou bien la mise au point + déclencheur.

En mode visualisation, on peut zoomer dans une image avec deux doigts, ou faire défiler les images comme sur un smartphone. La partie tactile est (presque) sans compromis : il n’est seulement pas possible de définir le collimateur de mise au point du doigt lorsque l’on a l’oeil dans le viseur, comme le font certains hybrides. Mais finalement, c’est le rôle du joystick et cette fonctionnalité, présente sur d’autres boîtiers, vient souvent compenser l’absence de joystick.

Le tactile permet également de naviguer dans les menus. L’écran s’oriente à 170°. On ne peut pas tout avoir… comme également un écran sur rotule qui aurait été plus pratique à utiliser, notamment pour de la vidéo.

Viseur électronique avec verres optiques Nikon

Du côté du viseur, Nikon a misé sur un viseur électronique Quad VGA OLED de 3,69 millions de points utilisant un jeu de lentilles Nikon pour offrir un grossissement de 0,8x très confortable et un dégagement oculaire de 21mm. Ce bloc optique signé Nikon permet de réduire les aberrations et d’offrir une visée électronique très précise. La couverture est bien entendu de 100% (comme la majorité des EVF) et Nikon indique un lag réduit grâce à un taux de rafraichissement à 60 fps. À ce niveau-là, de nombreux boitiers montent jusqu’à 120 fps avec une absence de blackout. Sur ce point, le viseur du Nikon Z 6 saccade un peu lors des rafales, mais le résultat est assez honorable tout de même.

Bien sûr, venant du reflex, vous pourrez voir dans le viseur de ce boîtier toutes les informations de réglages, ainsi que les photos ou vidéos prises, un plus non négligeable offert par le viseur électronique face à la visée reflex.

Est-ce que l’EVF du Nikon Z 6 nous fait oublier le viseur optique des reflex plein format de la marque ? Oui, je crois que l’on peut maintenant le dire, le viseur optique a bien vécu et aujourd’hui la technologie de viseur OLED, notamment celle de Nikon, permet d’envisager le passage avec sérénité.

D’autant plus que l’EVF offre une plus grande flexibilité grâce à l’affichage de toutes les informations, des menus et des images prises sans quitter l’oeil du viseur, sans parler du rendu en temps réel de l’exposition de la photo finale, un véritable gain de temps pour qui vient du monde du reflex et de la visée optique.

Et ce viseur électronique permet également d’intégrer le niveau ou l’histogramme directement dans le viseur, une belle avancée pour les Nikonistes venant du reflex, même si cette option est monnaie courante depuis quelques années dans le monde de l’hybride.

Un capteur de proximité très réactif permet d’activer en quasi temps réel le viseur électronique en portant l’oeil au viseur. Le réglage de la dioptrie se fait sur le côté du viseur, grâce à un bouton-poussoir. De l’autre côté de l’écran, un bouton permet de choisir le mode de moniteur : viseur seul, écran seul, sélection automatique et priorité au viseur. Il est également possible de limiter les options de ce bouton dans les menus.

Personnellement, le mode priorité au viseur est mon favori : le viseur électronique est activé en priorité, mais il reste possible d’utiliser l’écran pour par exemple accéder aux menus ou regarder ses images. Mais en ôtant l’oeil du viseur, l’écran ne prend pas la relève, et le viseur se désactive également, permettant de gagner de l’autonomie.

NIKON Z 6 avec le NIKKOR Z 35 mm f/1.8 S

Autre option : il est possible de choisir entre la visualisation des réglages de prise de vue dans le viseur EVF (ce que je vois est le résultat final) ou l’affichage de la scène avec une luminosité et couleur optimisée pour la visibilité – un point notamment utile en faible condition d’éclairage ou pour voir tous les détails de l’image, indépendamment des réglages sélectionnés.

Stabilisation 5 axes du capteur

L’autre belle évolution est l’arrivée de la stabilisation capteur sur un boîtier plein format Nikon. Doté d’une stabilisation 5 axes intégrée au capteur, le Z6 (et le Z7) peuvent récupérer jusqu’à 5 stops de lumière. Pourquoi « jusqu’à » ? Parce que cette stabilisation 5 axes (lacet, tangage, roulis, X et Y) n’est pas automatique sur ce boîtier. Elle s’obtient uniquement avec les optiques natives en monture Z.

En utilisant un adaptateur (comme le Nikon FTZ), on descend à une stabilisation jusqu’à 3 axes avec les optiques en monture F. Ce petit détail n’était pas vraiment expliqué par Nikon lors du lancement de ce boîtier. Si vous utilisez une optique Nikon stabilisée, c’est la stabilisation de l’optique qui prendra le pas sur celle du capteur, jugée plus efficace.

Dans tous les cas, cette stabilisation du capteur permet deux choses :

  • de gagner la stabilisation 3 axes avec d’anciens objectifs en monture F avec l’adaptateur FTZ (ou d’autres optiques avec d’autres adaptateurs)
  • de disposer d’objectifs Nikon Z qui n’ont pas besoin de stabilisation optique, permettant une construction plus simple, plus légère et plus compacte

Dans les faits, cette stabilisation 5 axes permet de réaliser des photos avec une vitesse très lente à main levée sans se poser de question, comme par exemple sur ces photos réalisées avec avec le Nikkor Z 24-70mm f/4 S :

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 24 mm – ⅓ s – ƒ / 7,1 – ISO 100
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 24 mm – 0,4 s – ƒ / 5,6 – ISO 400
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 24 mm – ⅛ s – ƒ / 4,0 – ISO 720

Connectiques du Nikon Z6

Sur le côté gauche, on retrouve toutes les connectiques du boîtier : entrée micro et prise casque, prise USB 3.0 Type C et port mini-HDMI ainsi qu’un connecteur pour télécommande filaire. Contrairement aux boîtiers reflex plein format de Nikon comme le D850, ce boîtier ne dispose pas de prise synchro flash, mais il faut dire que de moins en moins de photographes l’utilisent, notamment avec l’essor des systèmes radio sans fil.

Les trappes en caoutchouc qui permettent de brancher des accessoires ou prises sont pratiques, car elles peuvent être ouvertes à moitié. Ainsi, les connecteurs micro et casque sont placés ensemble, avec la prise micro accessible en premier, sans dévoiler le connecteur casque. Les prises télécommande, mini-HDMI et USB-C sont ensuite groupées, avec la prise télécommande la plus accessible. Une fois le cache en caoutchouc soulevé, il est possible de le faire pivoter pour libérer complètement l’accès.

De l’autre côté du boîtier, on retrouve la trappe pour carte mémoire, avec un slot unique pour carte XQD, compatible avec le prochain standard CF Express par une mise à jour du boîtier. Nous n’allons pas refaire le débat sur l’intérêt ou non d’avoir un double slot mémoire. Pour notre test, nous avons utilisé une carte XQD 64 Go de chez Sony, de la gamme G, qui permet des vitesses d’écriture jusqu’à 400 Mb/s et jusqu’à 440 Mb/s en lecture. Cette carte est suffisamment rapide pour gérer tous les flux du boîtier, qu’il s’agisse de la rafale ou de la vidéo 4K. Comparé à une carte SD, la carte XQD s’avère bien plus solide et résistante, ce qui est un bon point pour ce format.

Le boîtier dispose du Bluetooth et du Wifi pour se connecter à un appareil mobile ou une tablette grâce à l’application SnapBridge, qui fonctionne correctement et permet le contrôle à distance du boîtier ainsi que le transfert des images en pleine définition, y compris au format RAW pour un workflow complet en mobilité. Sur ordinateur, vous pouvez installer l’application méconnue Wireless Transmitter Utility de Nikon pour envoyer très simplement vos images en Wifi. 

Performances et qualité d’image du Nikon Z 6

Passons maintenant aux performances et à la qualité d’image du Nikon Z 6. Les boitiers Z 6 et Z 7 partagent de nombreuses similarités, mais disposent de capteurs différents. Le Nikon Z 6 dispose d’un capteur CMOS plein format rétroéclairé (BSI) de 24,5 Mpx. C’est bien moins que le Nikon Z 7 qui monte à 45,7 Mpx et c’est l’une des principales différences entre les deux boîtiers. D’ailleurs, les différences sont tellement minimes que le manuel d’utilisation est le même pour le Z 6 et Z 7.

Qualité d’image du Nikon Z 6

Comme expliqué en introduction, cela fait plus d’un an que je dispose du Nikon Z 6 (achat personnel) et j’ai pu le tester avec plusieurs optiques : le Z 24-70mm f/4 S, le Z 24-70mm f/2.8 S, le Z 35mm f/1.8 S, mais aussi des optiques à monture Nikon F – Tamron 24-70mm f/2.8 G2, Tamron 15-30mm f/2.8 G2 – grâce à l’adaptateur FTZ qui a le mérite de très bien fonctionner en photo, un peu moins en vidéo, mais le problème est davantage lié aux optiques utilisées avec par exemple le Nikkor 50mm f/1.4 G qui n’est pas adapté à la vidéo en raison de son autofocus très bruyant.

NIKON Z 6 avec le NIKKOR Z 35 mm f/1.8 S

Voici une sélection de photos réalisées avec le Z 6 et ces différents objectifs. Les fichiers ont été obtenus à partir du fichier RAW passé dans Lightroom puis exporté en JPEG. Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en plus grand.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 52 mm – ¹⁄₅₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 560
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 52 mm – ¹⁄₅₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 110
NIKON Z 6 – 50.0 mm f/1.4 – 50 mm – ¹⁄₅₀ s – ƒ / 7,1 – ISO 720
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 70 mm – ¹⁄₂₅₀ s – ƒ / 8,0 – ISO 100

Avant toute chose, la qualité des images produites par le Nikon Z 6 est selon moi sans défaut – comme la majorité des boîtiers sortis ces dernières années. Le rendu des images du Z 6 est très bon, avec une bonne restitution des détails, des couleurs chaudes – comme les Nikonistes les aiment – et une bonne plage dynamique, légèrement supérieure à celle du Nikon D750 qui avait déjà un très bon score sur ce point.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 35mm f/1.8 S – 35 mm – ¹⁄₄₀ s – ƒ / 1,8 – ISO 1400

Le niveau de détails dans les images réalisées avec ce boîtier est vraiment très bon, notamment avec le Z 24-70mm f/4 S fourni en kit avec le boîtier. Avec le Z 35mm f/1.8 et les Z 50mm f/1.8 S, le bokeh est doux et très agréable, avec également un très bon piqué.

On pourrait dire que le rendu et la qualité d’image du Z 6 se rapprochent vraiment ce que l’on peut obtenir avec le Nikon D750, avec toutes les innovations apportées par le système hybride (EVF, silence, rafale, vidéo, etc.)

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 53 mm – ⅕ s – ƒ / 4,0 – ISO 640

Pour améliorer encore la qualité des images, l’obturation électronique au premier rideau est intéressante à activer sur le boîtier, afin de réduire les vibrations provoquées par le mouvement de l’obturateur mécanique, sans pour autant passer à l’obturateur électronique dont les inconvénients peuvent être nombreux sous certains éclairages ou pour certains sujets à mouvement rapide. Attention, à ne pas utiliser avec des vitesses très rapides, car cela peut causer une mauvaise exposition. La limite de vitesse passe d’ailleurs de 1/8 000 s à 1/2 000 s en utilisant cette fonctionnalité.

Un objectif Tamron monture F monté sur le Nikon Z6 avec bague FTZ

Un dernier mot sur l’adaptateur FTZ qui permet d’utiliser des objectifs en monture F : ce dernier ne dégrade pas la qualité d’image – il n’y a aucun élément optique supplémentaire – et permet simplement de compenser le tirage mécanique pour que les objectifs puissent fonctionner correctement avec la monture Z. Il conserve ainsi l’autofocus – sauf avec les optiques AF et AF-D – et permet d’ajouter la stabilisation du capteur à des optiques qui en étaient dépourvues.

Montée en sensibilité du Nikon Z6

Qui dit moins de mégapixels (à taille de capteur égal) signifie que les photosites sont plus grands, ce qui permet un meilleur rapport signal/bruit du Z6 par rapport au Z7. Les photosites du Z 6 sont plus gros : 5,94 µm contre 4,29 µm pour le Z 7.

Le Nikon Z6 dispose d’ailleurs d’une sensibilité plus élevée que le Z7, avec la possibilité d’aller jusqu’à 51 200 ISO contre 25 600 ISO sur le Z7. Cette sensibilité est extensible jusqu’à 204 800 ISO.

Dans la pratique, comment se comporte ce boîtier en termes de sensibilité ISO ? C’est ce que nous avons analysé en réalisant une série d’images en basse lumière.

Nous avons ainsi testé le boîtier dans des conditions terrain et en très faible lumière et les résultats sont très bons. À 3 200 ISO, le bruit numérique est peu visible.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 50 mm – ¹⁄₁₂₅ s – ƒ / 4,0 – ISO 3200

À 6 400 ISO, on remarque un peu plus précisément le bruit numérique, en zoomant à 100% sur l’image. Mais de manière générale, le niveau de qualité est encore très acceptable, avec notamment des détails très présents.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 27.5 mm – ¹⁄₃₀ s – ƒ / 7,1 – ISO 6400

À 12 800 ISO, la qualité se dégrade bien entendu, notamment sur le rendu de la peau, et le bruit se fait bien plus présent, avec notamment un bruit chromatique un peu plus présent et un grain un peu plus gros.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 24 mm – ¹⁄₂₅ s – ƒ / 4,0 – ISO 12800

Mais globalement, et c’est la même remarque que nous faisions sur le Nikon D750 : ici encore, le bruit numérique est traité de manière très fine et pourrait presque être « agréable ». Sur le Nikon Z 6, l’image conserve une grande quantité de détails et on observe peu de bruit chromatique qui vienne changer radicalement la colorimétrie de l’image.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 70 mm – ¹⁄₈₀ s – ƒ / 6,3 – ISO 14400
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 35 mm – ¹⁄₄₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 25600
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 70 mm – ¹⁄₈₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 11400
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 24-70mm f/4 S – 70 mm – ¹⁄₈₀ s – ƒ / 4,5 – ISO 11400
Test Nikon Z 6 : un an avec l’hybride plein format Nikon qui va vous faire switcher
Fabrication / finitions
8.5
Qualité d'image
9.5
Ergonomie
9
Réactivité
8.5
Points forts
Excellente qualité d'image
Construction tout temps et ergonomie réussie
Ecran de contrôle OLED
Viseur électronique très agréable
Stabilisation capteur 5 axes efficace
Qualité vidéo 4K
Autofocus en basse lumière
Snapbridge enfin mature
Points faibles
Suivi AF compliqué à mettre en place, et pas de 3D Tracking
Parc optique natif encore limité et coûteux
Pas de connecteur pour grip vertical
Fréquence EVF 60 Hz en-deçà de la concurrence
Trappe carte mémoire qui peut s'ouvrir en sortant l'appareil d'un sac
8.9
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  1. Bonjour,
    Je possède un « vieux » D600 et souhaitant passer à l’hybride, j’avais acquis un Fuji XT2 mais je n’arrive pas à m’y faire complètement. Le Z6 semble donc pouvoir être l’idéal pour moi. J’ai vu que vous possédiez également un XT2. Outre la compatibilité de mes objectifs Nikon F et le plein format, quels sont les avantages/avancées du Z6 par rapport au XT2 ? merci

    1. Bonjour Michel.
      J’utilisais un Nikon D800 avant, puis j’ai fait l’acquisition d’un X-T2 car les boîtiers Fujifilm sont parfaits pour voyager léger sans franchement compromettre la qualité d’image grâce à leurs capteurs X-Trans et leurs superbes optiques. Avec l’annonce du Z 6/ Z 7, j’ai décidé de passer à l’hybride Nikon et toutes les raisons sont dans ce test 😉 Je n’ai pas choisi le Z 7 en raison de ses fichiers trop lourds pour mes usages.

      Ensuite, Z 6 vs X-T2 : c’est une question de goût et surtout d’usages : le X-T2 est pour moi un boîtier plus compact et plus léger qui peut me suivre partout avec une petite focale fixe, alors que le Z 6 reste un boîtier plein format, surtout s’il est équipé d’optiques pro, et est davantage utilisé pour des images pro.

      En espérant t’avoir éclairé.

  2. Je découvre ce boitier et l’utilise pour des photos de sports et sa me change de mon D500 mais c’est vrai j’utilise maintenant un 200-400f4 avec bien sur la monture FTZ. Petite question pour des photos de cirque il faut monter à cmbien d’ISO pour que les photos soient correct ? Je vais utiliser un 70-200f2,8. Et sinon superbe article.