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Mort de Marcel Imsand, la Suisse éternelle dans l'objectif

DISPARITION - Le Musée de l'Élysée, à Lausanne, annonce le décès, samedi 11 novembre 2017, du photographe romand Marcel Imsand, autodidacte passionné, documentariste des traditions populaires vaudoises dont il avait hérité du fonds en 2012.

C'est logiquement le Musée de l'Élysée, le temple de la photographie à Lausanne, qui annonce la disparition, samedi 11 novembre, de Marcel Imsand, «figure majeure et attachante de la scène photographique suisse». Né le 15 septembre 1929, ce vétéran de l'image et du terroir a, souligne son musée, «marqué son époque de son empreinte sensible dans de nombreux genres: portraitiste, il pratiquait également le reportage social et journalistique, et collaborait régulièrement avec de nombreux artistes suisses et internationaux».

Autodidacte, il s'initie seul, en passionné, à la photographie. Dès les années 1960, son talent et sa ténacité lui permettent de vivre sa passion. Il s'impose rapidement, à tel point qu'il est nommé responsable de la photographie dans le grand projet d'Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud en douze volumes (1970-1987). Il pratique alors un style documentaire très vivant.

Cela donne des images larges comme l'horizon entre deux vallées, des scènes rupestres qui semblent éternelles, des gestes de métiers venus de la nuit des temps. Un profond humanisme et une joie de vivre belle et simple.

Fêtes et carnavals

Il photographie les fêtes et carnavals, les régions en marge des grandes villes, la vie et la mort des traditions populaires (Les métiers qui s'en vont), mais aussi le monde de l'enfance. Il est, souligne le communiqué vibrant du Musée de l'Élysée, «unanimement reconnu pour ses séries Luigi le Berger, Paul et Clémence, Les Frères qui sont emblématiques de son approche et de son regard».

Marcel Imsand ne se contente pas d'être le témoin attentif de la vie et des traditions populaires de son terroir. Également paysagiste, le photographe se distingue par ses publications sur la ville de Lausanne et le monde du spectacle (le Grand Théâtre de Genève). Il révèle une grande sensibilité dans l'art du portrait, comme l'atteste son travail sur Maurice Béjart, Jacques Brel et la chanteuse Barbara.

Au total, Marcel Imsand aura réalisé une vingtaine d'ouvrages sur des sujets très divers multipliant les collaborations avec des auteurs respectés (Emilers, Gardaz, Jacques Chessex, Bertil Galland, Jean-Pierre Pastori...).

Usage fréquent du virage

Le Fonds Marcel Imsand a déjà été officiellement donné au Musée de l'Élysée par l'Association Marcel Imsand le 13 février 2012.

Les archives du photographe comprennent la matrice de son œuvre - négatifs et diapositives - ainsi que de nombreuses épreuves témoignant de son travail de photographe mais aussi de tireur. Marcel Imsand est connu pour sa virtuosité dans la chambre noire et son usage fréquent du virage.

D'autres documents (correspondance, albums, Polaroid, tirages de travail) viennent compléter cet ensemble et «offrent une vision globale de l'œuvre du photographe romand et de nombreux champs de recherche et de valorisation possibles».

Le Musée de l'Élysée a bénéficié d'un soutien de Memoriav en 2012 et 2013 afin de restaurer et numériser une partie du Fonds Marcel Imsand. Après le tri, l'inventaire, le conditionnement et le catalogage des archives, le musée, pourra montrer au public une sélection de ce travail riche et sensible dans ses espaces d'exposition dédiés aux collections, à PLATEFORME 10.

En juin dernier, la grande photographe humaniste Sabine Weiss choisissait, à 93 ans, le Musée de l'Élysée à Lausanne pour conserver son œuvre photographique. Ses archives iront donc dans son nouveau site, PLATEFORME 10.

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