James Nachtwey, en état de guerre
Territoires palestiniens occupés, Cisjordanie, 2000 © James Nachtwey Archive, Hood Museum of Art, Dartmouth

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James Nachtwey, en état de guerre

Icône du photojournalisme, l'Américain a couvert les coins les plus chauds de la planète. A Paris, une exposition lui rend hommage.

Son allure chic et élégante ne laisse en rien penser que James Nachtwey est l'un des plus grands photographes de guerre contemporain. Pourtant, le septuagénaire américain a couvert la plupart des conflits de ces 30 dernières années et s’est imposé comme le successeur naturel de Robert Capa. La Maison européenne de la photographie rend hommage à son travail photojournalistique, à travers l’exposition Memoria, qui ressemble 200 de ses clichés les plus forts.

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Afghanistan, Kaboul, 1996 © James Nachtwey Archive, Hood Museum of Art, Dartmouth

Tous sont issus des reportages les plus significatifs de James Nachtwey, là où se sont écrits les chapitres les plus sombres de l’histoire du XX e siècle. Palestine, Bosnie, Tchétchénie, Irak, Congo, Kosovo, Afghanistan, Rwanda, le photographe s’est rendu sur tous les points chauds pour témoigner de la cruauté des hommes.

Bosnie-Herzégovine, Mostar, 1993 © James Nachtwey Archive, Hood Museum of Art, Dartmouth

Discret, presque invisible derrière son objectif, James Nachtwey veut montrer la guerre pour qu’elle disparaisse, avec l’intime conviction que l’impact de la photo peut changer le cours de l’histoire. Ses images sont vertigineuses, impactantes, presque choquantes, mais ô combien esthétiques et parfaitement cadrées. Il joue avec les ombres et les lumières donnant presque l’impression d’être entre les murs d’un studio. L’humain est toujours au centre de son travail, qu’il soit un combattant palestinien, un orphelin roumain, ou une mère soudanaise au chevet de son enfant blessé.

Les images de James Nachtwey ont donné l’envie à de jeunes photographes de prendre des risques aux quatre coins du monde pour montrer, informer et dénoncer. Mais ces récents reportages démontrent que l’humanité ne se fourvoie pas seulement dans les zones de guerre. Pour preuve, l’exposition s’achève sur une série traitant de l’immigration en Europe.

L’exposition « Memoria » se tient jusqu’au 29 juillet, à la Maison européenne de la photographie : https://www.mep-fr.org/event/memoria/