Les tendances de la photo en 2019 : une soif d’apprentissage et une pratique très liée au partage

Comme chaque année, le cabinet d’étude Sociovision vient de dévoiler son baromètre des pratiques photo des Français, à l’occasion du Salon de la Photo 2019. Retour sur les différentes tendances du marché français de la photographie en cette fin d’année.

Matériel photo : la légèreté largement plébiscitée

Cette enquête de Sociovision, basée sur un panel de 1500 personnes âgées de 15 à 65 ans, vise à dresser un état des lieux des tendances et des pratiques photo en France. Du côté du matériel photo, l’étude met en avant un réel souhait des consommateurs de disposer d’un matériel plus léger et plus compact (environ 14 % des participants ayant exprimé ce souhait).

Cela étant, les intentions d’achat dans les 6 mois à venir montrent que les reflex continuent de faire de la résistance face aux appareils hybrides : ainsi, 12 % des personnes ayant répondu à cette enquête souhaitent acquérir un appareil de type reflex, contre 9 % pour les hybrides et 9 % pour les appareils compacts. Les bridges, quant à eux, ne sont cités qu’à 8 %, suivis par les appareils instantanés (7 %).

Prise en main de l’A6600, le plus sportif des hybrides APS-C Sony

Parmi les axes d’amélioration cités par les participants, la qualité de l’image demeure majoritaire (37 %) mais diminue nettement par rapport aux années précédentes – signe d’une arrivée à maturité des différents appareils dans ce domaine. De même, si la légèreté et le zoom sont toujours largement mentionnés par les participants à cette enquête (33 %), ces deux critères sont en net recul.

Ces chiffres sont toutefois à relativiser : la plupart des indicateurs de vente d’appareils photo au niveau mondial montrent une très nette progression des hybrides (au détriment des appareils de type reflex). De même, le chiffre de 12 % de répondants souhaitant acquérir un reflex dans les 6 mois à venir est à prendre avec des pincettes : la faiblesse de ce nombre indique à la fois que 88 % des répondants n’envisagent pas d’acheter un reflex, soit parce qu’il sont déjà équipés, soit parce qu’ils préfèrent photoggaphier avec leur smartphone…

La prépondérance des réseaux sociaux

D’une manière assez peu surprenante, l’utilisation des réseaux sociaux continue d’être largement plébiscitée par les participants à cette enquête : 51 % d’entre eux publient du contenu sur les différentes plateforme chaque semaine et 74 % déclarent liker des posts (commentaires, vidéos, photos, etc.). L’enquête note un lien très fort entre photo et réseaux sociaux : 44 % des participants déclarent utiliser Instagram. Whatsapp, de son côté, recueille 38 % des suffrages, tandis que Snapchat est utilisé par 36 % des personnes interrogées. Pinterest, quant à lui, ferme la marche avec 22 % des participants.

Les photos de paysage ou de nature semblent être les plus partagées sur les réseaux sociaux (31 %), suivis de près par les images de famille ou d’amis (28 %) et les selfies (19 %).

En termes d’usages, la pratique de la photographie est une passion pour 58 % des participants à cette enquête, et 77 % d’entre eux indiquent vouloir accroître leurs connaissances : un indicateur qui ravira les différents organismes de formation photo, aussi bien en ligne qu’en présentiel.

Cela étant, on observe que seuls 16 % indiquent faire de la photo « un véritable passe-temps » (un chiffre en hausse de 5 points par rapport à 2015). De même, 46 % des répondants estiment encore qu’une photo ne vaut pas la peine d’être prise si elle n’est pas partagée. Un chiffre qui demeure très élevé et qui montre le lien étroit entre le fait de publier ses images sur les réseaux sociaux et la pratique de la photographie.

Enfin, notons la nette démocratisation de la vidéo : 19 % des participants indiquent capturer des vidéos tous les jours (+4 points par rapport à 2018). Chez les jeunes, ce chiffre monte d’ailleurs à 27 %. Là encore, l’importance des smartphones est à relier directement à cette donnée.

De même, plus de la moitié des personnes ayant participé à cette enquête plébiscitent la vidéo comme média « léger, facile à faire » (53 %). À l’inverse, 47 % des participants y voient « quelque chose de sérieux, qui demande une réelle maîtrise ».

Sécurité et confidentialité des données : le Cloud en questions

Dernier point mis en exergue par cette étude, la confiance assez relative accordée aux espaces de stockage en ligne. 53 % des participants à cette étude déclarent « avoir confiance dans le Cloud » pour préserver la confidentialité de leurs données, mais ce chiffre recule de 6 points en un an.

En outre, la pérennité du stockage en ligne semble être légèrement remise en question par les personnes ayant répondu à cette enquête. Elles demeurent 58 % à affirmer « avoir confiance dans le cloud pour conserver leurs photos dans le temps » ; toutefois, cette donnée est elle aussi en recul de 3 points par rapport à l’année dernière.

Bien sauvegarder ses photos : le livre

« Ces évolutions traduisent la montée d’une inquiétude au sujet des données personnelles parmi les pratiquants photo », déclare Sociovision. La question de la sécurité numérique semble davantage présente à l’esprit du panel interrogé par l’institut ; pour les acteurs de ce secteur, l’enjeu est donc de pouvoir rassurer les utilisateurs.

À la veille du Salon de la Photo, cette enquête met donc en lumière l’évolution des pratiques et des usages de la photo. Si l’utilisation des réseaux sociaux – et des smartphones – demeure prépondérante, on assiste à un retour progressif de la photo « pour le plaisir », qui n’est pas directement associé au partage sur les plateformes sociales. En parallèle, la vidéo semble se démocratiser de plus en plus largement : là encore, l’influence des smartphones et des fonctionnalités liées aux réseaux sociaux (Instagram, Snapchat) est particulièrement forte.

Enfin, si la photo est une passion pour 58 % des participants, bon nombre d’entre eux souhaitent améliorer leur pratique de la photographie. Un point qui démontre l’appétence du grand public à aller plus loin avec leur matériel et à s’ouvrir à de nouveaux horizons photographiques.