La question se pose dès le premier développement à bain perdu: que faire du révélateur usagé ? aller hop dans une bouteille, on verra plus tard.

Puis les développements s’accumulent et finallement le fixateur devient saturé et il faut le remplacer. Les bouteilles de déchets de développements s’accumulent dans notre laboratoire argentique assez rapidement.

 
 
Illustration: Déchets de développement et chimies argentiques usagées: Pas dans les toilettes !
 
 

Bien entendu bien que tentant, passer tous ces liquides aux eaux usées ou par les toilettes n’est pas responsable. Selon les produits utilisés le taux de toxicité pour l’environnement peut-être très élevé.

Il est vrai que certains révélateurs  sont peu toxiques, notamment ceux à base d’acide ascorbique (vitamine C) comme le Kodak XTOL (qui contient tout de même quelques additifs à ne pas mettre dans son assiette).

Mais la majeur partie des révélateurs commercialisés, en particulier les célèbres D-76, ID-11 ou Rodinal, très plébicités pour leurs faibles coûts et leurs rendus classiques contiennent des substances révélatrices tels que l’hydroquinone ou le para-aminophénol. Ces produits sont considérés comme hautement toxiques pour l’environement et nous même. Les signes qui les accompagnent sont assez évocateurs:

 

Polluant

Polluant

Corrosif

Corrosif

Toxique

Toxique

Polluant

Polluant

 

Sans oublier celui-ci, vraiment pas bon si on se met à la place de la silhouette: :/

 

Dangereux pour la santé humaine

Dangereux pour la santé humaine

 

Bref, pour éviter de se comporter comme un gros dégueulasse, il est préférable d’envisager des solutions moins nocives que le trou béa des toilettes qui n’attend qu’une mauvaise idée pour chanter son glouglou.

De plus Il ne faut pas négliger le fixateur, dont on doit se débarraser une fois saturé. Il est lui aussi très polluant et toxique. Le révélateur et le fixateur sont les deux principaux produits qui contribuent à l’empreinte toxique, polluante et dangeureuse du laboratoire argentique.

Comment faire :

 

D’abord il faut penser au stockage temporaire! cela évite les problèmes du style « je fais quoi avec ça maintenant ? » qui se termine trop souvent aux toilettes… Donc prévoir des bouteilles ou récipients étanches et vides en quantité suffisante. Je passe sur les précautions d’usages pour ceux qui ont des enfants … bien entendu tout est à tenir hors de leur porté.

Pour ma part j’utilise des bidons de 5 litres d’eau déminéralisée que le fer à repasser de la maison boit comme un trou. Une fois pleins je les entrepose au sec, au frais et hors gel avant de passer à l’étape suivante. Pas besoin d’un trois étoiles pour cette étape.

 
 
Déchets: chimies argentiques
 
 

Au bout d’un moment il faut penser à évacuer tout ça. Et là: miracle! une solution parfaite existe: LA DECHETTERIE. Pas révulutionnaire mais bien plus plus adapté que les toilettes !

Toutes les déchetteries n’acceptent pas les produits dit dangereux. Il faut se renseigner auprès des services municipaux. Mais avant d’y aller, je parle d’expérience: il est préférable de téléphoner pour indiquer son passage et le type de produit ainsi que les quantités déposées si elles sont importantes.

Ceci est gratuit pour tous les particuliers de chaque commune française. En revanche dans ma commune j’ai une limitiation à 20 passages par an sans limitation de quantité. Cela suffit amplement pour un usage non professionnel.

Donc en route pour la déchetterie. Avec un bon coffre ça passe mieux:

 
 
Déchets: chimies argentiques, en route pour la déchetterie
 
 

Arrivé sur place on constate bien souvent que le « bac » réservé à ces produits est relativement limité en taille. On y dépose les liquides avec leur bidon. On ne repart pas avec ses bidons vides.

 
 
Déchets: chimies argentiques, à la déchetterie 1
 
 

On voit bien que la place qui nous est reservée est la plus petite, d’où l’importance d’appeler au préalable. Car si le bac est déjà plein certains opérateurs refuse de prendre les produits … Pas de soucis pour les petites quantités.

 
 
Déchets: chimies argentiques, à la déchetterie 2
 
 

La solution des gros bidons est une bonne idée car ça simplifie le stockage. Le transport est plus sportif et on perd son bidon. Donc je préfère recycler pour ma part. Le désavantage des bouteilles d’eau est qu’elles sont fragiles et peu pratiques à transporter en grande quantité.

Pour moi le bidon de 5 litres est le meilleur compromis pour un travail de labo régulier.