Annie Leibovitz, du "photojournalisme à la photographie conceptuelle" à Arles

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Annie Leibovitz, du
Annie Leibovitz, du "photojournalisme à la photographie conceptuelle" à Arles © AFP/Archives

Temps de lecture : 3 min

Connue pour ses portraits de célébrités, la photographe américaine Annie Leibovitz a débuté sa carrière par le photojournalisme: une exposition de quelque 8.000 clichés, acquis par la fondation Luma, à Arles, vient justement le rappeler.

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L'exposition, s'inscrit dans un "programme d'archives vivantes" lancé par la mécène Maja Hoffmann. C'est la première d'une longue série qui retracera 50 années de travail de l'artiste. Deux décennies y sont présentées, de la fin des années 1960 aux années 1980 notamment au travers des reportages faits pour le magazine Rolling Stone. Annie Leibovitz y a débuté sa carrière, en parallèle avec ses études de photographie, avant d'en devenir la responsable photo.

La photographe américaine Annie Leibovitz, entourée de photos de son exposition à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, le 24 mai 2017 © BORIS HORVAT AFP

Pour Rolling Stone, Annie Leibovitz couche sur la pellicule des icônes de la musique (Beatles, Rolling Stones, Joan Baez.....) mais aussi les politiques. Elle sera ainsi la seule photographe à prendre Richard Nixon quittant la Maison Blanche en hélicoptère après sa démission en 1974. "On avait parqué les autres journalistes dans un coin, j'étais au bon endroit", se remémore-t-elle. Sa tactique : "Chercher la photo que personne ne prenait".

"Le journal avait donné 16 pages au journaliste, Hunter S. Thompson, mais il n'a rien écrit alors ils ont publié mes photos en grand. C'était la première fois", se souvient-elle.

La photographe américaine Annie Leibovitz, entourée de photos de son exposition à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, le 24 mai 2017 © BORIS HORVAT AFP

La photojournaliste fera ensuite, à de nombreuses reprises, la Une du magazine. Avec son objectif, elle pénètre dans l'intimité de ses sujets, qu'ils appartiennent à la sphère amicale et familiale, comme sa grand-mère dont elle filme la fin de vie, ou à l'univers des "people" comme les Rolling Stones qu'elle suit dans leur tournée mondiale en 1975, immortalisant le spectacle sur scène mais aussi celui des coulisses, jusque dans leurs chambres d'hôtel.

Elle fait aussi le tour du monde avec la photo de John Lennon nu enlaçant sa compagne Yoko Ono, la dernière de l'ex-Beatles, prise quelques heures avant son assassinat, en 1980.   

'L'obsession d'un jeune photographe'

Les artistes sont omniprésents mais ses photos témoignent plus largement de l'atmosphère des années 1970 et 1980: manifestations contre la guerre du Vietnam, campagnes électorales...

Annie Leibovitz, appareil toujours à portée de main, a pris des milliers de photos depuis son premier appareil, offert par sa mère. Celles qui sont présentées dans le parc des Ateliers, à Arles, sont en grande majorité en noir et blanc, des photos agrandies à partir de planches contact, non recadrées.  

Deux personnes participent à la préparation de l'exposition "Annie Leibovitz", à Arles, le 24 mai 2017 © BORIS HORVAT AFP/Archives

"Il y a un important volume de travail, quand on est jeune on a beaucoup d'énergie", explique Annie Leibovitz pour laquelle "l'idée est moins de regarder les photos une par une que de monter, comme dans un petit film, l'énergie et l'obsession d'un jeune photographe". 

"Je les ai présentées de manière très libre", ajoute la photographe. Les photos sont disséminées sur neuf panneaux, en respectant un ordre chronologique, depuis les premières photos de famille, jusqu'à l'année charnière de 1983 quand Annie Leibovitz quitte Rolling Stone pour le magazine Vanity Fair.

Depuis, "je suis passée du photojournalisme à la photographie conceptuelle", car "comme journaliste, on doit être objectif, comme portraitiste je peux donner mon point de vue, mes photos sont plus fortes".

C'est elle qu'a choisie à deux reprises la reine d'Angleterre Elizabeth II, en 2007 puis 2017, pour faire des portraits officiels. Elle a aussi fait des portraits de famille du président des Etats-Unis Barack Obama, des mises en scène d'artistes, dont un cliché de Keith Haring, nu, le corps peint comme intégré à l'une de ses oeuvres, jusqu'aux récentes photos des acteurs du film culte Star Wars.   

"Photographe toujours en vie et en activité, j'adore l'idée d'archives vivantes, c'est la première fois que j'explore les miennes", conclut Annie Leibovitz rendant hommage à "l'engagement" de la fondation Luma "non seulement pour la photographie mais pour l'art en général".

Exposition "Annie Leibovitz, Archive project, the early years", fondation Luma, Arles, du 27 mai au 24 septembre.

26/05/2017 16:08:04 -          Arles (AFP) -          © 2017 AFP