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Photographie : Lille célèbre le sport en images

Une série d’expositions tente de faire venir la population dans les musées par le biais de la thématique sportive.

Par  (Lille)

Publié le 19 septembre 2018 à 10h54, modifié le 19 septembre 2018 à 17h26

Temps de Lecture 3 min.

Visuel utilisé pour l’affiche de la manifestation « Sportfoto » à Lille, jusqu’au 4 novembre.

Faire venir les habitants à la culture grâce au sport : l’intention est louable ; la réalisation, plus compliquée. A Lille, une nouvelle manifestation nommée « Sportfoto », organisée jusqu’au 4 novembre par Lille 3000, vise à élargir l’horizon de tous les sportifs – en herbe ou à la retraite, les pratiquants et ceux du canapé. « Notre politique culturelle parvient à toucher beaucoup de monde, résume la maire de Lille, Martine Aubry. Mais il reste un échec, les jeunes des quartiers qui ne viennent pas. On s’est dit qu’avec ce projet, on pouvait à la fois amener ces gamins à la culture et valoriser le sport. »

Début septembre, un week-end rempli d’animations sportives a permis aux Lillois (maire comprise !) de traverser les hauts lieux de la culture, de l’Opéra à l’Hospice Comtesse, baskets aux pieds, lors d’un trail nocturne. Mais l’essentiel de la manifestation consiste en des expositions gratuites de photos, jusqu’au 4 novembre, dans trois lieux phares de la ville – Tripostal, Hospice Comtesse et gare Saint-Sauveur –, conçues par Jean-Denis Walter, ex-rédacteur en chef à L’Equipe magazine et désormais directeur d’une galerie de photos de sport à Paris.

Ambitions trop nombreuses

Sans doute les ambitions de départ étaient-elles trop nombreuses pour cette première édition, qui vise à la fois à célébrer les trois sports rois de la région – cyclisme, football et boxe –, à mettre en valeur les clubs et les bénévoles locaux, à prôner « les valeurs du sport » et à faire découvrir des auteurs à l’approche originale. Sans doute aussi la passion et la communion propres à l’amour du sport ne se marient-elles pas toujours bien avec l’esprit critique propre à la démarche artistique.

Toujours est-il que les expositions, tiraillées entre toutes ces exigences, au lieu de se limiter à quelques projets bien choisis, tournent souvent au pot-pourri foutraque. On aurait aimé ainsi en apprendre plus sur Georges Charpentier (1894-1975) : ce premier champion du monde français de boxe, originaire de Liévin, a fini sa carrière comme… danseur de claquettes. Il est représenté ici à travers une seule reproduction à l’Hospice Comtesse qui réunit autour d’un ring nombre de travaux divers sur le thème de la boxe.

L’aventure de l’équipe de France 1998 valait bien d’être rappelée grâce au fameux documentaire Les Yeux dans les Bleus et les images prises par son auteur Stéphane Meunier dans l’intimité des joueurs. L’évocation de la victoire de 2018 laisse, elle, sur sa faim. Alors qu’il y aurait tant à faire sur le contrôle des images par les joueurs actuels, il faudra se contenter des meilleurs moments et des portraits des joueurs par l’AFP. L’exposition consacrée à l’un des maîtres de la photo sportive, le Britannique Bob Martin, champion du geste saisi en plein vol, aurait mérité une présentation plus ample et non pas répartie sur deux lieux.

Célébration des héros

Bien souvent, la célébration sans recul des héros, petits ou grands, l’emporte sur tout le reste. Même Pauce, embauché pour photographier les mini-champions des clubs locaux, réussit à leur faire perdre toute leur part d’enfance et de spontanéité. Pour obtenir une photo « parfaite », il a photographié chaque enfant un par un, avant de coller le tout dans de fausses images collectives où les petits posent comme des guerriers, auréolés d’une lumière de star et prêts à en découdre.

Il y a pourtant, au Tripostal, des travaux pas toujours bien mis en valeur, mais qui méritent le détour. Ken Grant, en noir et blanc, photographie le foot à Liverpool sans jamais aller sur un stade, en témoignant de la vie des « Scouseurs », les habitants de sa ville, supporteurs des deux grands clubs. A Berlin, Harald Hauswald suit dans des images très vivantes, depuis les années 1980, la destinée du club du FC Union. Club rebelle avant la chute du Mur, un temps repaire de hooligans, il réunit aujourd’hui les « Ostalgiques ». Chaque Noël, les supporteurs viennent entonner des chants de Noël dans le stade vide. Ils ont récemment passé des week-ends à rénover le stade pour sauver le club de la disparition. Des images qui racontent, au-delà du sport, un pays et une histoire.

Sur le Web : lille3000.eu/sportfoto

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