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Test Labo du Panasonic Lumix DMC-GH5 : machine à tout faire (12-60 mm)

22 mai 2017
Par Romain Challand
Test Labo du Panasonic Lumix DMC-GH5 : machine à tout faire (12-60 mm)

En résumé

Note LABOFNAC

Bien qu’il se soit forgé une réputation autour de son appétence et ses compétences dans le domaine de la vidéo, le Panasonic Lumix GH-5 fait aussi un excellent appareil photo. Même s’il ne casse pas la baraque dans un domaine en particulier, le boîtier bénéficie d’un autofocus très performant et se montre extrêmement rapide. La fidélité des couleurs aurait pu être meilleure, mais elle est dans la fourchette très haute, tout comme la sensibilité. Bref, le GH5 succède avec brio au GH4, apportant de nouvelles fonctions vidéo, des réglages ergonomiques, et se montrant homogène dans la performance, en plus d’être ultra-polyvalent. À moins de 2000 euros, c’est un package efficace.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Excellent duo avec le 12-60mm (f/2,8-4)
  • Mode vidéo du tonnerre
  • Joli piqué, bonne sensibilité, colorimétrie fidèle
  • Autofocus efficace
Les moins
  • La photo 6K est efficace, mais reste anecdotique

Notre test détaillé

En offrant une multitude de fonctions dédiées aux vidéastes sur le nouveau GH5, Panasonic bouscule les autres constructeurs et les boîtiers qui n’évoluent pas tellement en vidéo. Dans un boîtier à un prix contenu, difficile de trouver mieux, sur le papier en tour cas. Mais en matière de photographie, cet appareil vaut-il également le coup ? Faisons parler nos sondes pour le vérifier.

Le GH5 était très attendu, et son officialisation a fait l’effet d’une petite bombe. Le boîtier s’équipe désormais d’un capteur de 20,3 mégapixels, d’un tout nouveau processeur Venus Engine, de la double stabilisation 5+2 axes, d’un système autofocus DFD 225 zones, d’un viseur de 3,6 millions de points, ou encore d’un écran LCD HDR de 1,6 million de points. L’appareil est capable d’enregistrements vidéo 4K à 60 images par seconde, et une récente mise à jour lui accorde la compatibilité avec la 4K 4:2:2 10 bits. Physiquement, il s’offre désormais deux slots SD compatibles UHS-II, il est tropicalisé, et il opte pour un système anti-arrachement pour la prise HDMI. Des caractéristiques de haut vol, notamment en vidéo.

L’ergonomie et le design

Le GH5 ne fait pas dans le renouveau esthétique. Physiquement, le produit ne profite que de minces évolutions par rapport au GH4. Et c’est tant mieux. Le boîtier fait toujours aussi qualitatif et robuste, et son look est facilement reconnaissable avec ses fines courbes. La grosse « innovation » dans la construction de l’engin, c’est tout de même l’intégration d’un second port pour cartes SD, tandis que le flash rétractable a de son côté disparu. Bon point, mauvais point. D’un autre côté, la réputation de plus en plus professionnelle et pointue qui accompagne la gamme explique en partie l’utilisation d’un flash de meilleure qualité, et la disparition de celui de secours.

Panasonic Lumix GH5

En matière d’ergonomie, quelques détails attirent tout de même notre attention. À commencer par le bouton vidéo qui quitte l’arrière du boîtier pour venir se positionner sur le dessus, dans l’amas de boutons de réglages (ISO, Balance des blancs, Fn1, Correction d’exposition…). Du coup, cela a permis au constructeur d’intégrer un joystick qui prend place juste en dessous du bouton dédié à la mise au point. Autrement, le GH5 embarque deux molettes sur le dessus. Celle de gauche permet de régler le mode de prise de vue (rafale, prise unique, 6K, retardateur…), tandis que celle de droite se charge des réglages (auto, manuel, priorité ouverture, personnalisé, etc…). Voilà pour le tour du propriétaire.

Panasonic Lumix GH5

Le GH5 gagne tout de même en confort avec un viseur OLED de 3,68 millions de points, couvrant 100 % du champ de vision. Pour rappel, le GH4 n’affichait quant à lui « que » 2,36 millions de points. Sur le nouveau venu, Panasonic a opté pour un écran LCD de 3,2 pouces et 1 620 000 points en lieu et place de l’écran OLED du GH4 aux 1 036 000 points.

Panasonic Lumix GH5

Enfin, en ce qui concerne la connectique, le fabricant a répondu à une demande des vidéastes en offrant un « bloque câble » à proximité des prises USB-C et HDMI. Cela empêche notamment les arrachages accidentels lors de tournages. On y trouve également une entrée et une sortie mini-jack 3,5 mm, et le boîtier intègre puces Wi-Fi et Bluetooth. Lorsque la connexion est établie avec un smartphone – et l’application Image App de Panasonic -, une petite LED bleue s’allume.

L’optique

Quand on opte pour un GH5, autant prendre une optique qui le met en valeur. Et le zoom 12-60mm (équivalent 24-120mm sur capteur 24×36) proposé en kit, avec son ouverture f/2.8-4, s’avère être un bon acolyte pour lui.

Hormis une légère distorsion en tonneau sur la plus courte focale, qui ne sera finalement dérangeante que sur des situations où la symétrie est reine (et de toute façon facilement corrigeable), les qualités optiques de ce caillou sont bien au rendez-vous. Pour chipoter, signalons tout de même l’apparition d’un petit effet de vignettage en grand-angle sur des clichés très sombres. Il n’y a donc vraiment pas grand-chose à lui reprocher.

L’objectif obtient également d’excellents résultats sur nos tests cherchant à déceler les aberrations chromatiques, ainsi que le vignettage et la distorsion donc. D’ailleurs, le produit fait carrément un sans-faute sur ces mesures en téléobjectif. Notons enfin que cet objectif est équipé d’une stabilisation optique, dont le bouton se situe en dessous de celui dédié à l’autofocus.

La colorimétrie

Panasonic a pris la bonne habitude de proposer de très bons boîtiers lorsqu’il s’agit fidélité colorimétrique. Un récent exemple qui nous vient à l’esprit concerne le G7, qui avait obtenu de très beaux résultats dans cet exercice en lumière du jour (dE 3,77). Même le GH4, l’ancêtre de notre produit, a fait bonne figure dans cet exercice (dE 4,21). Globalement, le GH 5 est dans la lignée de son prédécesseur, avec un delta E mesuré à 4,10 en lumière du jour. On observe un maigre écart négatif de luminance, qui vous poussera peut-être à rajouter un poil de luminosité en post-production. Mais c’est infime.

colorimetrie panasonic gh5

Panasonic Lumix GH5 : fidélité des couleurs

Le boîtier offre également de très belles performances sous éclairages artificiels. On mesure, sous les sondes de notre labo, un delta E de 5,9 en lumière fluo et de 6,88 en tungstène. L’appareil ne fait donc pas de caprices en intérieur.

balance des blancs panasonic gh5

Panasonic Lumix GH5 : balance automatique des blancs

Quant à la balance automatique des blancs, elle est très satisfaisante et efficace, hormis sur des scènes à dominante jaune clair, où des dérives peuvent être constatées. Notons tout de même que le GH4 se montrait du coup plus homogène sur cette mesure.

La sensibilité

Le Panasonic GH5 ne peut pas espérer lutter avec les cadors du domaine, la faute à son capteur de « petite » taille. Mais l’appareil est loin de démériter pour autant, et nos essais photo de nuit sont même plutôt probants. Le piqué reste très convenable en environnement sombre, pour peu qu’on pense à désactiver le stabilisateur lorsqu’on est au trépied, évidemment.

Les mesures labo sont également assez convaincantes. Il semble que les ingénieurs de la marque aient fait en sorte que le produit soit très sensible entre 200 et 1600 ISO, avec des niveaux de 34,7 à 32,4 dB. Au-delà de 3200 ISO, le boîtier se montre de moins en moins performant dans ce domaine. Ce qui est tout à fait logique.

Panasonic GH5 Bruit6400Iso

En matière de préservation de la texture, le GH5 est encore plus impressionnant. À 200 ISO, la retranscription du signal est parfaite et la texture est préservée à 100%. La perte s’engage à partir de 400 ISO seulement, et on relève seulement 15% d’altération à 1600 ISO, 21% à 3200 ISO, et 23% à 6400 ISO. La perte commence à être palpable à 12800 ISO (32%) et devient plus dérangeante encore à 25600 ISO (44%).

Panasonic GH5 Texture6400Iso

Panasonic Lumix GH5 : préservation des textures

À titre de comparaison, le Sony A7SII parvient à conserver 73% de la texture à 25600 ISO, pour une perte de 27% donc. On voit bien qu’on ne joue pas tout à fait dans la même cour. Mais les GH ne se sont jamais vantés d’être des oiseaux de nuit.

L’autofocus

Rappelons une nouvelle fois que le GH5 est équipé d’un système AF à détection de contraste DFD avec 225 collimateurs. Cet AF se montre également à détection de visage, pour permettre le suivi de sujet. On contrôle le tout du bout du doigt sur l’écran tactile du boîtier. Un joystick prend place juste en dessous de la molette qui permet de switcher entre les différentes fonctions AF, ce qui s’avère très pratique pour sélectionner un collimateur.

En plus d’être simple d’utilisation, l’autofocus de ce boîtier s’avère performant. Sur notre mesure de sensibilité en faible contraste, qui consiste à faire la mise au point sur des barres grises de plus en plus claires sur un fond blanc, notre produit parvient à shooter sur une ligne de gris à 4 %.

Enfin, rappelons que le boîtier est capable de faire la mise au point et le déclenchement en seulement 0,12 seconde, ce qui témoigne bien de sa dextérité dans cet exercice.

La rapidité

Le GH5 est assez long au démarrage, mais il a par contre la gâchette facile. Mais cette pseudo-lenteur pour passer « on-off » ne vaut que si on la compare aux meilleurs boîtiers du marché. Parce que les 0,99s qu’il enregistre restent une valeur extrêmement faible !

On mesure également un temps de déclenchement de 0,12 seconde, ainsi qu’un temps inter-images (c’est-à-dire entre deux déclenchements) de seulement 0,35 seconde.

La résolution

Est-ce que le GH5 possède un des meilleurs piqués que l’on ait croisé ? Non, pas tout à fait. Mais il est clairement dans la fourchette haute. Et surtout, l’association avec le 12-60mm lui offre autant d’habileté au grand angle qu’au téléobjectif.

On mesure en effet 1750 paires de lignes par la hauteur de l’image (LP/PH) au 12mm et 1762 LP/PH au 60mm. C’est un gain très significatif par rapport au GH4, pour lequel nous avions mesuré 1574 LP/PH au grand-angle, et 1264 LP/PH au téléobjectif. Notons toutefois que sur ce modèle, l’optique n’était pas aussi bonne.

Photo 6K et vidéo

Un des gros point mis en avant par Panasonic lorsqu’il s’agit d’évoquer ce boîtier, c’est la photo 6K. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? En fait, c’est un mode permettant de capturer 30 images par seconde (1 déclenchement), et d’en extraire la photo de notre choix en 18 mégapixels. Panasonic décrit ce mode ainsi : « La fonction photo 6K est un mode rafale haute vitesse qui extrait une image à partir d’une vidéo 4:3 ou 3:2, à environ 18 mégapixels, gérée par l’image 6K ». À l’utilisation, cette fonction est efficace et assez impressionnante, mais on a vu plus pratique que la sélection à partir d’un écran de 3,2 pouces.

Concernant la vidéo, nous sommes toujours en train de peaufiner notre nouveau protocole de test labo. Nous n’allons donc pas vous livrer ici des mesures aussi précises dans ce domaine que pour le reste. Mais voilà ce qu’on peut en dire :pour cette gamme de prix, il s’agit de l’appareil le plus complet du marché. Il est parfait pour des créations de type clip ou vidéo institutionnelle. Trois choses nous ont particulièrement convaincues : le fait de pouvoir filmer en 4:2:2 10 bits où l’on voit clairement la différence en post prod, le fait de pouvoir tourner à 180 images par seconde en Full HD ou 60 images par seconde en 4K, et la double stabilisation capteur-objectif.

Conclusion

Note LABOFNAC

Bien qu’il se soit forgé une réputation autour de son appétence et ses compétences dans le domaine de la vidéo, le Panasonic Lumix GH-5 fait aussi un excellent appareil photo. Même s’il ne casse pas la baraque dans un domaine en particulier, le boîtier bénéficie d’un autofocus très performant et se montre extrêmement rapide. La fidélité des couleurs aurait pu être meilleure, mais elle est dans la fourchette très haute, tout comme la sensibilité. Bref, le GH5 succède avec brio au GH4, apportant de nouvelles fonctions vidéo, des réglages ergonomiques, et se montrant homogène dans la performance, en plus d’être ultra-polyvalent. À moins de 2000 euros, c’est un package efficace.

L’avis des clients Fnac

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La note des clients Fnac 4.5 (20 avis)
Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
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