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Benjamin Petit : un photographe français à l'assaut de New York

Rétrospective Benjamin Petit

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EN IMAGES - À trente ans, il est la nouvelle coqueluche du milieu de la photo new yorkaise. À partir du 11 Septembre prochain, ces œuvres sont exposées au Andrew Freedman Home, qui met en lumière les expressions artistiques du Bronx. Portrait d'un artiste engagé.

Pour lui, l'aventure a vraiment commencé au Bronx Documentary Center, un laboratoire d'artistes prolifiques, un antre brut du photojournalisme. Débarquant dans la ville de tous les possibles, c'est en plein cœur du Bronx, le quartier populaire de l'extrême nord de Central Park, que Benjamin Petit a choisi de poser ses valises. Entouré de ses acolytes et amis photographes, il collabore à la rentrée à une exposition dédiée à l'œuvre artistique du borough («quartier») à la méchante réputation . Dans quelques jours, il sera également au grand maëlstrom du photojournalisme, le festival international Visa pour l'image, qui lui a forgé sa culture visuelle.

Un passeur d'images impromptu

Parisien de naissance, ayant fait ses armes à l'International Center of Photography (ICP), le photographe de l'agence Haytham s'est progressivement orienté vers le photojournalisme, une profession mythique et tourmentée. Un travail à la fois journalistique, introspectif et artistique pour conter et capturer le quotidien qui l'entoure. Dans le Bronx, le fils d'avocat et de mère institutrice s'est rapidement épanoui. Le terrain des minorités sensibles est devenu sa famille d'accueil et la matière première de son inspiration. «Ce qui m'intéresse dans le photojournalisme, c'est de rentrer dans des communautés, qui me sont tout à fait étrangères. Grâce à mon métier, j'ai la chance de vivre ces moments d'une rare intensité.», dit-il.

Rien ne le prédestinait à fixer les images du monde, pourtant lorsqu'on l'observe sous tous les angles, Benjamin Petit possédait, dès ses débuts, le goût des voyages et la précision presque chirurgicale que nécessite la photographie. Grâce à sa mère réunionnaise, le photojournaliste découvre enfant, l'océan Indien et sillonne les cinq continents. Plus tard, son passage sur les bancs d'une école ingénieur, lui transmet une rigeur quasi-scientifique qu'il applique à son travail.

Discret, Lauréat de la prestigieuse bourse d'études Fulbright, coup de cœur du jury au concours de photo-reportage Paris-Match et récompensé par le New York Times, l'artiste au regard droit et d'une grande simplicité, fait l'unanimité et son succès ne doit rien au hasard.

Benjamin Petit. Kyla Woods

Un artiste engagé

De fait, Benjamin Petit est un pur produit de l'American Dream. Avec son appareil photo en bandoulière, le photographe d'une rare pudeur collabore avec le New York Times quand il ne capture pas le quotidien des New Yorkais pour des projets long formats, plus personnels. Alors qu'il était toujours étudiant, il décide d'effectuer un reportage sur les ramasseurs de canettes, qu'il croisait sur sa route, tous les matins à Brooklyn. «En 2010, j'ai rencontré Wesley Thompson et son histoire m'a bouleversé. Ancien chauffeur de taxi, Wesley avait perdu son boulot et s'est mis à collectionner les canettes dans sa voiture car il ne voulait pas mendier, j'étais honoré de pouvoir le suivre», dit-il.

En 2013, le photographe signe une exposition Les nouveaux artisans de l'Amérique exposé au , une initiative du think tank américain, The New American Foundation . À travers une série de clichés en noirs et blanc, l'artiste a immortalisé le portrait de ces Américains, qui ont décidé de quitter leur métier d'origine pour se réorienter notamment vers la joaillerie ou la céramique. Au Bronx à New York où il enseigne bénévolement la photographie à des gamins du quartier, il souhaite démocratiser l'accès à la culture et sensibiliser la population à l'approche documentaire. «Mon métier remplit ma vie et me rend plus libre», dit-il.

Ses photos - de la série de portraits d'habitants de Medellin en Colombie jusqu'au reportage sur les conséquences du printemps Arabe au Yémen - traduisent toujours une grande humanité et des instants de vies partagés, nées au gré de ses aventures au 614 Courtlandt Avenue, un espace précieux sans artifice créé par son mentor, le photographe de guerre Michael Kamber. Avec une grande créativité et maturité, les photos de Benjamin pourraient encore avoir beaucoup de choses à dire.

Le photographe Benjamin Petit ( à gauche) avec le photographe Pepe lors de son reportage au Yémen. Benjamin Petit/Benjamin Petit

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