Au festival de La Gacilly, Coline Jourdan photographie l'intoxication de notre environnement

Pour l'exposition au Festival Photo La Gacilly, Coline Jourdan a opté pour une scénographie innovante - Coline Jourdan
Pour l'exposition au Festival Photo La Gacilly, Coline Jourdan a opté pour une scénographie innovante - Coline Jourdan
Pour l'exposition au Festival Photo La Gacilly, Coline Jourdan a opté pour une scénographie innovante - Coline Jourdan
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Après une exposition personnelle en 2019, la photographe plasticienne expose "Les noirceurs du fleuve rouge" dans le cadre du Festival Photo La Gacilly. Ce projet photographique autour d'un fleuve pollué se fait révélateur des traces imperceptibles de l'intoxication de la nature environnante.

Avec
  • Coline Jourdan Photographe plasticienne

Affaire à suivre La Gacilly, dans le Morbihan, où se tient pour la 17ème fois un festival de photographie. L'édition 2020 a débuté le 1er juillet et se tiendra jusqu’au 31 octobre prochain. Cette année, il s'agit d'un festival entièrement en extérieur et en libre accès avec trois parcours d’expositions pensés pour s’adapter aux restrictions sanitaires  aussi bien qu'aux engagements de solidarité du festival envers l’environnement aussi bien que les photographes. Ainsi, un premier volet porte sur des photographes latino-américains (Salgado, Honorato Vasquez, De Souza…), un autre porte sur la thématique du vivant et de la biodiversité, et un troisième (en partenariat avec le magazine Fisheye) expose des nouveaux talents de la photo. 

Parmi eux, la photographe plasticienne Coline Jourdan et son projet photographique intitulé Les noirceurs du fleuve rouge. Exposé pour la première fois à la galerie Full B1 de Rouen en 2019, soutenu par la ville de Rouen, ce travail est maintenant visible au Festival Photo La Gacilly. Il s'agit de photographies réalisées dans le bassin du Rio Tinto, en Espagne, un fleuve qui doit sa teinte rouge à la pollution causée par l’activité minière aux alentours. 

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C'est un travail fidèle à la méthode particulière de Coline Jourdan ainsi qu'à son engagement contre la dégradation environnementale. En premier lieu, la photographe se rend sur le terrain, aux abords de ce fleuve contaminé, avant de réfléchir à une manière de le représenter et d'en altérer, par l'image, la perception commune. C'est alors qu'elle récupère une portion de l'eau polluée du fleuve, qu'elle ajoute ensuite au procédé chimique de développement des pellicules. Une technique originale qui représente concrètement les effets de la pollution et de la toxicité non seulement sur la nature mais sur les images que nous nous en faisons, qu'on retrouve, entre autres, dans la série réalisée entre 2015 et 2017 intitulée L'agent blanc, où elle avait utilisé du pesticide RoundUp lors du développement de photos d'arbres et de forêts. 

Le nouveau projet de Coline Jourdan s'expose donc au Festival Photo La Gacilly (à La Gacilly, Morbihan, Bretagne) qui est en accès libre, jusqu'au 31 octobre, avec une scénographie repensée pour l'occasion, constituée notamment autour d'un bloc géométrique sur lequel se superposent différentes photographies. Par cet effet de collage, les effets du toxique sur l'environnement sembleraient presque s'intoxiquer eux-mêmes, d'une couleur et d'un détail à l'autre. 

L'équipe