Test du Lomo’Instant, l’appareil photo instantané de Lomography

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En 2014, Lomography, société bien connue pour ses appareils photo argentiques en plastique (appelés souvent toy cameras), a fait un pari osé : se lancer dans la photographie instantanée avec un nouveau boîtier, le Lomo’Instant. Pour réaliser ce projet, Lomography a fait un appel de financement participatif sur Kickstarter et la campagne, terminée en juin 2014, aura largement dépassé les 100 000$ nécessaires : plus de 1 100 000 de dollars ont été réunis (principalement en pré-commandes à un tarif préférentiel). L’appareil est disponible actuellement à partir de 99€ seul, ou à partir de 129€ avec le kit de 3 objectifs.

Sorti en novembre 2014, nous avons pu tester le Lomo’Instant durant les fêtes de fin d’année, et voici notre avis.

Prise en main et options

À l’ouverture de la boîte, l’appareil photo Lomo’Instant est imposant et offre un design résolument rétro. L’appareil est relativement épais et a un encombrement similaire à un boîtier reflex numérique sans objectif).

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Il est disponible en plusieurs coloris : blanc, noir et marron (modèle San Remo avec un rêvetement en cuir véritable pour 20€ de plus). La version blanche est minimaliste, et on apprécie le design simple et rectangulaire de l’appareil, un peu comme une boîte. Par contre, le blanc marque vite, et perdra vite de sa blancheur, un peu comme tous les objectifs en plastique blanc d’ailleurs.

Il n’y a pas de lanière proposée dans la boîte et il faudra dépenser 9,90€ pour vous la procurer. La marque aurait pu faire un effort et proposer cet accessoire utile de série. La coque de l’appareil est entièrement en plastique, avec un simili cuir sur l’avant et l’arrière de l’appareil. Ce dernier pèse 407 g (avec ses 4 piles AAA nécessaires au fonctionnement et 10 films Instax Mini).

Des objectifs à visser

Nous avons testé le Lomo’Instant White + 3 objectifs supplémentaires. Le Lomo’Instant dispose d’un objectif intégré grand angle (équivalent 27mm) qui permet de prendre des portraits de groupe ou des gros plans grâce à une mise au point minimale de 0,4m.

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Les 3 objectifs amovibles supplémentaires se vissent sur l’appareil et permettent d’obtenir des angles de vue différents :

  • 1 objectif macro : cet objectif permet de prendre des gros plans d’objets avec une mise au point entre 10 et 15cm
  • 1 objectif fisheye : cet objectif permet de prendre des photos circulaires avec un angle de vue de 170°.
  • 1 objectif portrait : équivalent à un 35mm, cet objectif est idéal pour faire du portrait ou de la photo de rue. C’est un peu large pour un « portrait » mais c’est l’objectif qui permettra de photographier votre sujet dans son environnement plutôt qu’isolé.

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Pour les auto-portraits, un miroir se trouvant à l’avant de l’appareil permettra de cadrer vos photos efficacement.

Pellicules Fujifilm Instax Mini

Le Lomo’Instant utilise les pellicules pour appareils photo instantanés Instax Mini de Fujifilm. Ces pellicules sont aussi utilisées par Fujifilm dans ses appareils instantanées et sont disponibles en ligne ou en magasin pour environ 20 euros les 20 photos. Petite astuce : on trouve de bons prix sur Ebay pour les pellicules.

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Chaque pellicule contient 10 films instantanés qui sont de la taille d’une carte de crédit (zone blanche incluse).

Pour charger la pellicule, il suffit d’ouvrir le dos de l’appareil et de placer la cartouche. Un petit symbole jaune permet de ne pas se tromper, et c’est très rapide. Il faut également se rappeler qu’à chaque nouvelle cartouche, la première photo ne sert à rien, excepté à éjecter le couvercle de la cartouche.

Des modes automatiques et manuels pour expérimenter

Le Lomo’Instant dispose de trois modes de prise de vue : un mode automatique et deux modes manuels (appelés C pour Créatif). Pour choisir le mode de prise de vue, il faut régler le sélecteur qui se trouve sous l’appareil. C’est également ce qui permet d’allumer l’appareil : on passe du mode éteint à un des modes présentés plus haut.

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Un mode automatique simple pour des photos réussies à tous les coups

Le mode automatique (mode A) permet de prendre une photo bien exposée sans se poser de problème : le flash mesure également la luminosité et permet de régler son intensité pour bien exposer la scène. C’est le mode que nous avons principalement utilisé lors du test, car pour nous un appareil instantané doit permettre de prendre rapidement des photos sans trop se poser de questions.

Des modes manuels pour expérimenter et être plus créatifs

Les deux modes manuels, dits créatifs, permettent de tenter des choses un peu plus intéressantes. Le mode C (flash allumé) permet de prendre des photos en utilisant le flash mais en choisissant entre le mode N (vitesse d’obturation de 1/125s) ou le mode B (mode Bulb) pour des poses longues. Il est recommandé d’utiliser un trépied si vous utilisez le mode B, sinon votre image a de forte chance d’être floue.

L’appareil dispose d’un pas de vis standard pour fixer un trépied, mais il se trouve sur le côté de l’appareil, et non en dessous (un choix bizarre). Il faudra donc forcément utiliser une rotule pour pouvoir prendre des photos portraits sur trépied.

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Le mode C (flash éteint) permet de réaliser des photos sans flash, pour deux utilisations : la photo de jour si vous voulez sur-exposer ou sous-exposer votre image, ou en pose longue pour faire des photos de nuit. Pour surexposer ou sous-exposer votre photo, l’appareil ne joue pas sur la vitesse d’obturation en mode N (vitesse fixe à 1/125s) mais sur l’ouverture de l’objectif (de f/8 pour +2 à f/32 pour -2). F/8 est l’ouverture la plus grande sur cet appareil, et c’est également, selon Lomography, l’ouverture la plus grande de tous les appareils instantanés existants sur le marché, permettant d’obtenir ce qu’il faut comme lumière pour bien exposer la scène.

En plus de ces options, il est possible de réaliser des expositions multiples en utilisant le mode MX. Il est ainsi possible de déclencher plusieurs fois, et une fois le nombre d’expositions obtenues, de repasser en mode normal pour que l’image sorte. Pour chaque mode, la mise au point se fait à l’aide d’une languette sur le côté de l’appareil, permettant de choisir entre 0,4m-0,9m (pour du portrait rapproché) ou 1m-infini pour des portraits plus éloignés, de la photo de rue ou de paysage.

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Pour la photo au flash, l’appareil est fourni avec des gels de couleurs à fixer devant le flash. De cette manière, vous pouvez donner une touche artistique ou changer la température de l’atmosphère, selon le filtre utilisé. A noter également que lorsque l’on utilise l’objectif portrait ou fisheye, ce dernier masque une partie du flash, ce qui crée une ombre portée sur l’image finale. Certains aiment et trouvent que cela donne un style à l’image. Nous trouvons que c’est un peu dommage, et certains appareils Lomo ont d’ailleurs un flash amovible se fixant sur le dessus de l’appareil (comme le Lomo Diana) ce qui permet d’éviter cet effet.

De l’aide grâce à des cartes pense-bêtes

Lors de notre test, nous nous sommes souvent demandé quel réglage choisir pour telle ou telle condition, et Lomo a pensé à nous en proposant deux choses avec l’appareil.

Sous l’appareil, il y a une petite grille informative permettant de résumer quel mode utiliser pour quelle condition. D’autre part, un jeu de photos exemples est fourni et au verso de ces cartes on trouve les réglages utilisés pour réaliser ce type de photo. C’est un très bon moyen de tester de nouvelles choses tout en ayant une idée du résultat à obtenir.

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Qualité d’image

Durant notre test, nous avons pris une vingtaine de photos pour tester cet appareil. C’est peu, et surtout cela nous a montré que pour réellement commencer à apprivoiser cet appareil il faudra faire quelques dizaines de photos.

Pour ce test atypique, nous n’allons pas utiliser les mêmes grilles de lecture que pour un reflex numérique, car ce serait absurde. Par exemple, le viseur optique n’est en fait qu’un oeilleton pour passer l’oeil, mais il est vite inutile, surtout qu’en Lomography il est souvent conseillé de déclencher sans viser, ou alors à hauteur de bassin.

Qu’on se le dise, les photos réalisées au Lomo’Instant sont soit réussies, soit complètement ratées. Difficile de trouver un juste milieu lors de notre test, et nous avons souvent eu tendance à sous-exposer nos photos, ou au contraire à les sur-exposer avec des visages brûlés, comme vous pouvez le voir dans les exemples publiés dans cet article. Les conditions de prise de vue étaient un peu difficile : en intérieur avec peu de lumières.

Pour être honnête, nous ne savons pas si c’est nous qui avons eu du mal avec l’appareil, ou si les photos du marketing de Lomography sont savamment travaillées. De manière générale, l’ouverture minimale de l’objectif à f/8 nécessite une bonne source de lumière, et le flash intégré à l’appareil n’est parfois pas suffisant pour éclairer un groupe dans un environnement sombre (ou au contraire, délivre trop de lumière et brûle l’image).

Nous avons encore l’appareil en test et allons essayer de faire quelques photos de rue pour vous donner une idée du rendu en journée.

Les images obtenues, lorsqu’elles sont réussies, sont cependant d’une bonne qualité, avec des couleurs justes et un bon contraste. De toute manière, vu la taille du film obtenu, ces photos ne sont pas destinées à un agrandissement, mais plutôt à partager un moment éphémère avec son entourage, ou bien même un étranger dans la rue ou en voyage.

Synthèse des points forts et des points faibles du Lomo’Instant

Nous avons décidé, pour simplifier la lecture de nos tests et faciliter la comparaison entre les boîtiers, de conclure nos articles par une synthèse des points forts et faibles des appareils testés, puis d’une note sur 10. Certains points sont objectifs, d’autres plus subjectifs : nous n’avons pas LA réponse mais vous proposons notre vision. N’hésitez pas à la compléter dans les commentaires !

Points forts :

  • look rétro et design agréable
  • mode auto simple
  • modes manuels pour s’amuser
  • film Instax Mini facile à trouver

Points faibles :

  • exposition difficile en intérieur
  • le revêtement en faux-cuir marque vite, surtout sur la version blanche
  • flash masqué en partie par les objectifs fisheye et portrait
  • pas de dragonne fournie
  • prix du déclenchement (environ 1 euro la photo)

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Le Lomo’Instant, un appareil instantané design et fun, avec des réglages manuels pour s’amuser

Si vous souhaitez vous mettre à la photo instantanée, le Lomo’Instant de Lomography est un appareil fun, au style rétro agréable et disposant de nombreux contrôles pour réaliser des photos amusantes. Cet appareil est à mettre entre toutes les mains (avec le mode auto) et les photographes les plus aguerris pourront s’amuser avec les fonctions avancées des modes manuels, comme l’expo multiple ou la pose longue.

Malgré tout, lors de notre test, nous avons trouvé quelques petites imperfections, comme le revêtement salissant, l’absence de dragonne (incompréhensible pour un pack complet avec objectifs) et le flash masqué en partie par certains objectifs. Difficiles de donner raison à nos images, mais une chose est sûre : il vous faudra plusieurs packs de films Instax Mini pour réellement apprivoisé cet appareil atypique.

Le Lomo’Instant est disponible à partir de 99€ seul ou à partir de 120€ avec les trois objectifs. C’est un peu plus cher que les autres appareils instantanés sur le marché, mais pour les fonctions manuelles proposées, nous trouvons que le prix est relativement doux. Les consommables (à environ 1 euro la photo) restent cependant chers.