Pourquoi l’appli Frontback, créée par un Belge, s’arrête

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Un temps plébiscitée par les internautes et les observateurs de la planète techno, l’application Frontback lancée par un Belge annonce sa disparition à peine deux ans après son lancement. Une (mauvaise) surprise pour une start-up qui aurait levé 4 millions de dollars et refusé une offre de rachat par Twitter.

Déception dans l’univers techno belge : l’application Frontback, lancée aux Etats-Unis par le Belge Frédéric Della Faille, disparaît. Elle fermera définitivement d’ici le 15 août mais les données resteront accessibles jusqu’à la mi-septembre.

Une surprise alors que Frontback, lancée en 2013, semblait prometteuse. Elle avait rapidement enregistré un vif succès dépassant, dit-on, les 3 millions de downloads. Le concept de Frontback ? Utiliser les deux appareils photo d’un smartphone pour combiner le selfie de l’utilisateur et la vue qu’il a au même moment.

Une idée simple qui n’a visiblement pas réussi à s’imposer. “Même si les chiffres sont encourageants, ils ne sont pas suffisants pour ce que nous voulions faire, nous confie Frédéric Della Faille. Nous devions être le réflexe photo de l’utilisateur aux moments importants de sa vie, mais ce n’était pas assez le cas. On essayait de développer la viralité de l’appli pour faire grandir la communauté mais le format n’était pas si simple. Il fallait que les nouveaux utilisateurs comprennent la différence de Frontback par rapport aux autres applications. Et au final, on s’est rendu compte qu’il fallait beaucoup plus d’usage.”

Autrement dit : Frontback n’a pas réussi à s’imposer alors qu’Instagram ou Snapchat se nichent confortablement dans de plus en plus de téléphones. De fait, Instagram rachetée par Facebook revendique 300 millions d’utilisateurs actifs chaque mois, tandis que Snapchat en compterait 100 millions. Frontback était vraiment loin du compte et n’a pas su garder la traction de ses débuts.

Et si, comme nous le confiait Frederic Della Faille en décembre 2014, les investisseurs laissaient du temps à la start-up avant de monétiser son audience, il a néanmoins fallu arrêter les frais. L’application n’avait pas encore de modèle business ni de rentrées. Et ne prévoyait pas d’en avoir avant quelque temps. Or, les coûts liés à Frontback sont élevés, notamment pour assurer la modération des photos postées sur le réseau, la maintenance technique et l’activation de la communauté via une équipe de curation de contenus.

Un sacré revers pour une start-up qui aurait levé un total 4 millions de dollars pour se développer. Surtout que, selon diverses sources dont Business Insider, Frontback aurait osé décliner une offre de rachat par Twitter (on évoque 40 millions de dollars) au moment où elle était sous tous les projecteurs. Les créateurs de Frontback, Frederic Della Faille et Melvyn Hills, boostés par le buzz autour de Frontback, ont semble-t-il pensé que Frontback pouvait devenir, seul, un acteur de poids dans l’univers du mobile…

Frédéric Della Faille refuse de commenter cette information d’offre de rachat, assurant plutôt que Checkthis, la société derrière l’application, garde le soutien des investisseurs et cherche de nouveaux projets…

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