Test Leica Q2 Monochrom : la magie du noir et blanc au format compact

Au printemps 2019, Leica présentait son Q2, compact à capteur 24x36 de 47,3 Mpx et à l'ergonomie sobre, pour ne pas dire minimaliste. L'appareil, équipé d'une optique stabilisée Summilux 28mm F/1,7 ASPH, alliait une excellente qualité d'image à des finitions exemplaires dans un design compact et passe-partout. Un peu plus d'un an après, la firme germanique décline son boîtier dans une version Monochrom. En retirant la matrice de Bayer du capteur, ce nouveau Q2 ne peut plus prendre des clichés en couleur. Seules des images en noir et blanc sortiront de l'appareil. Notez que ce changement de capteur est la seule modification opérée sur le boîtier.

Leica ou la culture de la différence

Si cette démarche peut paraître surprenante dans le monde de la photographie moderne, elle n'est pas totalement inédite de la part de Leica. En effet, plus tôt en 2020, la société de Wetzlar avait déjà lancé un boîtier au capteur tout en nuances de gris : l'hybride M10 Monochrom. Ce modèle, dépourvu d'autofocus et au viseur télémétrique, est donc un dérivé du M10 classique. À l'époque comme aujourd'hui, Leica a expliqué que, en sus de vouloir séduire les plus puristes d'entre nous, installer un capteur noir et blanc permettait de faire ressortir davantage de détails dans les clichés et d'étendre la plage dynamique. Et il est vrai que la qualité des images proposées par le M10 Monochrom nous a séduit.

Commercialisé à partir de 5590 €, le Leica Q2 Monochrom n'est pas un appareil accessible à toutes les bourses. De plus, sur ce marché des compacts experts à grand capteur, les concurrents ne se bousculent pas. Les amateurs de Leica pourront toujours se tourner vers le Q2 V1, avec un capteur couleur vendu “seulement” 4990 €. Sony avait essayé il y a quelque temps de se placer sur un segment similaire et il est encore possible de trouver le RX1R II, compact au capteur 24x36 de 42,4 Mpx avec une optique de 35 mm, moyennant 3999 €. Si vous préférez l'APS-C, le Fujifilm X100V est un appareil très performant, plus polyvalent et affiché au tarif plus raisonnable de 1399 €. Enfin, pour les adeptes du noir et blanc, il est aussi possible de se procurer le Leica M10 Monochrom : vous pourrez alors changer d'objectifs, mais il faudra se passer de l'autofocus et se délester de 8200 € !

Un quasi-clone du Q2

Écrire que le Leica Q2 et le Q2 Monochrom se ressemblent relève de l'euphémisme. C'est bien simple, vous aurez beau retourner les boîtiers sous tous les angles, vous ne remarquerez que deux différences notables. Ainsi, sur le Q2 Monochrom, la pastille rouge floquée du logo de Leica a disparu. Idem, la texture du grip recouvrant l'avant de l'appareil a été quelque peu modifiée. Deux changements mineurs qui ne modifient en rien la prise en main du Q2 Monochrom. Dernière subtilité, les diverses touches de couleurs présentes sur les molettes ou l'objectif sont grises ou noires. Bref, la sobriété poussée à son paroxysme.

Le Q2 B&W est donc un boîtier à l'ergonomie minimaliste (certains diront austère), mais efficace, exactement calquée sur le Q2. Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter la section Prise en main dans notre test du Q2 “couleur”, qui couvre l'ensemble des caractéristiques du Q2 Monochrom.

À l'instar de sa prise en main, le segment Réactivité est identique entre le Q2 et le Q2 Monochrom. Les deux appareils embarquent le même processeur Maestro et offrent des performances similaires. Nous avons donc un appareil très réactif de jour, qui ralentit quand la lumière vient à manquer, et qui aurait pu se montrer plus vif au démarrage. Quant à la rafale, elle atteint presque 20 i/s avec l'obturateur électronique. Une très bonne performance à rapprocher des boîtiers tels que le Canon EOS R6 et le Sony Alpha 9 II (A9 II). Revers de la médaille, cette cadence de prise de vues se fera sans suivi autofocus.

Retrouvez ci-dessous les données du Leica Q2

Pour ses images, le Leica Q2 Monochrom se repose donc sur un capteur 24x36 de 47,3 Mpx dépourvu de matrice de Bayer, et sur une optique stabilisée Summilux 28mm F1,7 ASPH. Nous avons déjà décortiqué les qualités de ce capteur dans un article dédié. Il en résulte des clichés noir et blanc de très bonne facture et une montée en ISO particulièrement réussie.

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Une optique avec un excellent piqué

Un bon capteur ne serait pas grand-chose sans un objectif de qualité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Summilux 28mm F1,7 ASPH est une optique au fort piqué.

Les résultats sont assez corrects à la pleine ouverture f/1,7 et atteignent leur meilleur niveau à f/4. C'est un très bon piqué que l'on croise assez rarement. Aux meilleures ouvertures f/2,8-f/4 ou encore f/5,6, on déplorera toutefois un manque d'homogénéité assez prononcé entre les coins et le centre de l'image.

Un zoom numérique 28-75 mm satisfaisant ?

À l'instar du Q2, le Q2 Monochrom autorise un recadrage numérique via la pression d'une touche. Cela permet de simuler un zoom allant de 28 à 75 mm. Ce recadrage ne fonctionne que sur les fichiers jpeg (les raw conservent le format initial), dont la définition va bien sûr décroissante, partant de 47,3 Mpx pour atteindre à “75 mm” seulement 6,5 Mpx.

Si la fonction est attrayante pour quelques situations, comme vous pouvez le constater à 50 mm, et surtout à 75 mm, la perte de définition est assez importante. Veuillez toutefois noter que dans notre cas de figure ci-dessus, nous avons réajusté le cadrage (donc en nous éloignant) de notre scène à chaque fois que l'on zoomait. Si on ne bouge jamais l'appareil et que l'on se contente de zoomer dans la scène, l'image à fond de zoom aura finalement un assez bon piqué, comme on peut l'observer dans les images ci-dessous.

Le Leica Q2 Monochrom n'est pas exempt de fonction vidéo. Il peut filmer jusqu'en 4K DCI à 24 images par seconde (i/s), moyennant un léger recadrage. On peut atteindre 30 i/s en 4K UHD (sans recadrage). Pour une fréquence d'enregistrement supérieure, il faudra passer en Full HD où il est possible d'enregistrer en 60 i/s, et même 120 i/s pour la réalisation de ralentis.

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À l'instar des photos, le Q2 Monochrom propose une qualité vidéo très honorable, mais il pèche un peu par son manque d'options et sa connectique plus que limitée. En effet, le boîtier ne dispose d'aucun port (pas d'USB, de micro, de HDMI) ; des prises qui manqueront aux vidéastes en herbe. Reste qu'aucun autre appareil ne peut proposer nativement un joli noir et blanc et un autofocus.

Un autofocus en vidéo qui manque de vivacité

Parlons-en justement, de l'autofocus. Autant en photo il s'avère assez réactif, détecte et suit bien les visages, autant il est un peu mou en vidéo. Les plus optimistes diront plutôt qu'il est très doux… Il n'empêche qu'un peu plus de rapidité, notamment dans la détection des visages, aurait été un plus. Il est important de noter également que l'optique dispose d'un mode macro. Si le facteur de reproduction n'est pas vraiment de 1:1, ce mode, qui s'active par un mouvement de bague sur l'objectif, autorise une mise au point rapprochée à 17 cm, au lieu de 30 cm d'ordinaire. En vidéo, il faudra prendre en compte ce système lorsqu'un objet ou une personne s'approchera de l'appareil, sous peine de rater la mise au point.

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