Test du Panasonic Lumix CM1, entre smartphone et compact expert

Annoncé à la Photokina 2014, le Panasonic Lumix CM1 a surpris le public pour son parti pris ambitieux : réussir à mêler smartphone et compact.

Côté pile, le Lumix CM1 semble être un téléphone Android haut de gamme mais tout à fait classique, tournant sur Android et avec un bel écran tactile de 4,7″ Full HD (1920 x 1080). De ce côté là, il est impossible de détecter une différence avec les autres smartphones.

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Côté face, on remarque le petit L de la gamme Lumix, mais aussi et surtout la présence d’une véritable focale fixe 28mm Leica ouvrant à f/2,8. L’objectif est cerclé d’une bague de réglage manuelle et d’une petite diode pour le flash. Nous semblons être en présence d’un compact au design simple et épuré.

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Si Panasonic a choisi de le vendre en tant qu’appareil photo (marché plus facile à pénétrer que celui des smartphones et des opérateurs), la marque présente clairement son produit comme le meilleur des deux mondes. Une promesse déjà faite par Samsung avec son Galaxy Camera et par Nikon avec le Coolpix S800c que nous avions testé, sans réel succès jusque-là. Alors, pari réussi ?

Prise en main et ergonomie

La première impression que nous avons eu en prenant l’appareil en main est la qualité se dégageant de l’ensemble. Mais c’est ensuite une autre sensation qui a pris le dessus et qui est restée tout au long de notre test : ce CM1 est à la fois trop petit et trop gros, selon l’idée que l’on se fait de cet appareil au moment de son utilisation. Allons plus en détails pour mieux comprendre cette position.

Encombrement et préhension

Tout d’abord, le poids de l’appareil n’est pas négligeable. 204g pour un smartphone, c’est lourd : un iPhone 6 ayant la même taille d’écran fait 129g. Mais 204g pour un compact expert, c’est léger : le Sony RX100 Mark II fait figure de référence et il pèse 278g, quand son grand frère le RX100 Mark III atteint les 300g.

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iPhone 5s à gauche, Panasonic CM1 au centre et iPhone 6 à droite

De même, l’épaisseur est déroutante : trop épais ou trop fin ? Un peu les deux : si vous êtes habitué à la finesse d’un smartphone moderne, il faut avouer que ce nouvel entrant ne peut rivaliser. On lui pardonnera son épaisseur au niveau de l’objectif, mais le reste du boîtier est 2x plus épais qu’un mobile. En revanche, le volume est particulièrement contenu par rapport aux compacts experts. Et il est aussi bienvenu dès que l’on commence à photographier : il tient bien en main et ne risque pas de glisser, fléau que connaissent bien les écrans brisés de nos smartphones.

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iPhone 5s à gauche et Panasonic CM1 à droite
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Panasonic CM1 à gauche, iPhone 6 au centre et iPhone 5s à droite

La prise en main est bonne quand le boîtier est tenu en mode portrait, comme tout smartphone : l’optique ne gêne jamais à l’usage. Elle reste en revanche bien visible quand vous téléphonez !

Design et finition

Au-delà de ces questions de poids et taille qui dépendent beaucoup des personnes, des usages et des goûts, le CM1 est bien fini et inspire une certaine solidité.

En terme de design, le Lumix CM1 est plus proche des compacts experts ou hybrides au design rétro que des smartphones, en tout cas sur la face arrière : son objectif proéminent dépasse d’environ 1/2 centimètre du reste du boîtier et on retrouve le revêtement simili cuir du Lumix GM1. Nous le trouvons plutôt agréable au touché et cela fait partie du charme de l’appareil mais ce sera une affaire de goût et la gamme de prix nous permettait d’espérer profiter de matériaux plus nobles.

Le métal est du plus bel effet, bien que peut-être fragile sur le long terme, mais nous n’avons pas eu de souci pendant notre essai. On sent que ses créateurs ont soigné le look and feel de leur appareil et c’est une belle façon de se démarquer.

Dernier point à noter si vous êtes du genre maladroit : il n’existe pas à notre connaissance d’étui ou de coque pour ce Panasonic. Il faudra donc redoubler de prudence à l’usage sous peine de le rayer, d’abîmer l’optique qui n’est pas protégée, ou de briser l’écran.

Fonctionnalités et options

Côté spécifications techniques, l’appareil est bien équipé : processeur Qualcomm Quad Core 2,3 GHz, connectivité 4G / GPS / Wifi / Bluetooth / NFC, 2Go de mémoire vive, 16Go de mémoire flash, slot pour une carte microSD…

C’est Android Kit Kat (4.4) qui anime ce CM1, en version nue : Panasonic n’a pas ajouté de surcouche logicielle à la version de Google. A notre avis c’est la bonne approche, cela permet de bénéficier d’une expérience sans fioriture mais surtout de s’assurer que les mises à jour seront déployées rapidement. A ce sujet, il semble que l’appareil soit éligible à Lollipop, la nouvelle mouture du système, mais cela reste à confirmer.

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Dans tous les cas, ce système d’exploitation implique que votre smartphone / appareil photo offre l’ensemble des possibilités d’Android et de son écosystème immense d’apps : prise de photos, retouches, partages, réseaux sociaux, services photos… Voici l’un des arguments majeurs de ce CM1 fasse à tous ses concurrents du monde de la photo : connecté et bardé d’applications, il offre une expérience photo bien plus complète, de la prise de vue au partage en passant par la retouche, comme vous le faites déjà souvent avec votre smartphone.

Pour mettre à profit tout cet écosystème, le CM1 s’appuie sur des caractéristiques photo en phase avec les autres compacts experts du marché : capteur photo 20Mpx de 1″, d’une focale fixe 28mm Leica DC Elmarit ouvrant de f/2,8 à f/11 avec bague manuelle, d’un obturateur mécanique de 60s à 1/16000s, du processeur Venus Engine qui équipe la gamme d’appareils photos Lumix, de l’enregistrement RAW… Attention cependant si vous appréciez le petit zoom des compacts experts (le RX100 par exemple a un 24-70mm) : le CM1 est bien une focale fixe, ce qui le rapproche plutôt des smartphones.

Le mode photo bénéficie de deux boutons dédiés que vous ne trouvez pas toujours sur les smartphones. Le premier permet de passer du mode smartphone au mode photo et inversement. Le deuxième bouton à usage unique est le déclencheur : comme sur tous les appareils photo, il permet de faire la mise au point à mi-course puis de déclencher. Il tombe parfaitement sous l’index en mode paysage, mais le format assez long de l’appareil rend son usage plus délicat en mode portait. Si vous êtes habitués à déclencher avec le bouton de volume sur la partie haute de la tranche de votre smartphone vous allez être déçus.

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Panasonic a décidé de mettre le minimum de boutons pour un appareil photo, avec seulement 2 boutons physiques : tout le reste se règle via l’écran tactile. Les amoureux des smartphones au design épuré pourront trouver que cela fait déjà trop de boutons physiques, alors que les amateurs de photos seront frustrés de ne pas pouvoir ajouter certains réglages via des boutons supplémentaires. C’est l’éternel dilemme de cet entre-deux.

Il est possible de laisser l’appareil en automatique mais aussi d’accéder à tous les réglages manuels imaginables. On retrouve sur l’écran tactile l’univers Panasonic déjà présent sur certains hybrides (on pense au GM1 par exemple), avec une interface se voulant proche des habitudes photographiques : des roues crantées virtuelles assez réactives permettant de choisir les modes Auto, P, A, S et M, ainsi que les modes préréglés, ou encore de régler ouverture, vitesse, ISO… sans oublier l’appréciable Focus Peaking.

Panasonic vante sur son site ces possibilités de réglages manuels
Panasonic vante sur son site ces possibilités de réglages manuels

A noter tout de même la présence appréciable d’une roue physique autour de l’objectif permettant de régler manuellement très rapidement certains paramètres. Si par exemple vous êtes en priorité ouverture, vous pouvez régler le diaphragme via l’écran tactile mais aussi via cette molette. Celle-ci est plus ou moins facile à utiliser en fonction de votre façon de tenir votre appareil : si vous le tenez avec pouce et index seulement la roue n’est pas accessible, mais si vous le tenez « comme un reflex » (un peu comme sur la photo ci-dessous), avec une main droite gérant le déclencheur et certains réglages à l’écran, et une main gauche soutenant l’objectif – on exagère un peu pour le CM1 ! – alors cette bague se révèle très pratique à l’usage. Je l’ai par exemple utilisé plusieurs fois en mode priorité ouverture, pour passer d’une profondeur de champ courte à longue en fonction du sujet.

Voici la liste des réglages pris en charge par la bague en contrôle manuel :

  • Zoom
  • Contrôle de la Perte de Focalisation
  • Réglage fin de la balance des blancs
  • Compensation de l’exposition
  • Sensibilité
  • Balance des blancs
  • Diaphragme
  • Vitesse d’obturation
  • Sélection de Contrôle Créatif
  • Sélection Scène Guidée

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Nous avons regretté en revanche un absent qui pourrait pénaliser certains photographes : vous ne trouverez aucun pas de vis sous l’appareil pour le fixer à un trépied. Si l’on comprend cette absence sur un smartphone classique, il est dommage que l’épaisseur du CM1 n’ait pas permis de placer ce trou dans la coque. Il faudra acheter un accessoire dédié aux smartphones, comme le Glif pour sa grande polyvalence et son montage sur trépied classique, ou un Gorillapod de Joby.

Dans le même esprit, mais c’est bien plus logique vu le format de l’appareil, il n’y a pas de viseur sur cet appareil. Ce n’est pas un manque que nous trouvons anormal et si vous choisissez ce type d’appareil c’est aussi pour sa compacité, mais comme tous les appareils photo sans viseur vous serez très gênés en cas de forte lumière, comme ce fut le cas durant notre test en montagne. Nous avons trouvé que la luminosité maximale de l’écran était trop faible de manière générale : de jour il est souvent difficile de voir correctement l’écran lorsqu’il fait beau.

Format RAW dans un smartphone : la bonne idée inachevée

Sur cet appareil, il est possible de choisir le mode RAW, comme tout bon appareil “expert” (nous espérons vivement que ce format se vulgarise, si vous ne le connaissez pas vous pouvez faire un tour sur notre MP dédié). Pour autant le bilan de ce format dans le CM1 est mitigé :

  • En mode photo puis transfert des images sur ordinateur, l’expérience est sans friction, presque comme avec un appareil photo classique. Nous n’avons pas constaté de vrai ralentissement lors de la prise de vue, en revanche le Panasonic n’est pas très rapide pour enchaîner les images, dommage. Elles sont ensuite transférées sur votre ordinateur où vous pouvez les traiter dans votre logiciel habituel, avec toute la flexibilité permise par ce format “brut”.
  • En mode smartphone, les choses se gâtent. Si par exemple vous sauvegardez le contenu de votre téléphone sur votre compte Google (proposée par Android et pratique en cas de perte ou casse), les images vont prendre chacune environ 22Mo d’espace. Vous devrez vite passer à la caisse pour acheter de l’espace supplémentaire (sans parler du temps nécessaire à l’upload de fichiers aussi lourds). Plus gênant à nos yeux, les images en RAW sont ensuite quasi inutilisables depuis votre appareil : si la retouche est plus performante en RAW, oubliez le partage de vos photos par email ou sur les réseaux sociaux, le format RAW n’étant pas pris en charge par les applications natives – elles ne les transforment pas en jpeg exploitables. Frustrant ! Il faudra obligatoirement passer par une application tierce pour transformer le RAW en Jpeg.

Nous vous conseillons donc vivement d’activer le mode RAW+jpeg pour avoir le meilleur des deux mondes, au prix d’une mémoire interne qui se remplit plus rapidement. Une carte d’extension microSD pourra alors vous offrir plus d’espace.

Performances et qualité d’image

Alors que les smartphones haut de gamme rivalisent pour être toujours plus « performants », tant en termes de capteurs que d’autofocus ou de vidéo, et que les compacts experts ont prouvé ces dernières années leur capacité à délivrer des images de très belle qualité, il est intéressant de voir comment le CM1 se positionne au milieu de cette double compétition.

Réactivité et performance en mode smartphone

Les premières utilisations de l’appareil se font pour le prendre en main et découvrir son fonctionnement, c’est donc plutôt l’usage d’Android et du mode smartphone qui est mis à l’épreuve. Et de ce côté, c’est une très agréable surprise : nous n’avons connu aucun ralentissement à l’usage, que ce soit pour des fonctions classiques (appel, message, email, web, réseaux sociaux…) ou pour des fonctions plus gourmandes (retouche, correction, application de filtres…). L’absence de surcouche logicielle facilite la tâche du processeur dédié à la partie smartphone, qui ne semble jamais dépassé.

Réactivité et performance en mode photo & vidéo

Lorsque l’on passe ensuite au mode photo & vidéo, le cœur du sujet, les performances restent positives mais le bilan est plus contrasté.

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Ainsi le lancement de l’application photo, que ce soit depuis le bouton dédié ou l’écran tactile, est assez rapide et vous êtes prêt à shooter rapidement. Nous avons notamment apprécié que le bouton pour lancer le mode photo fonctionne même lorsque l’appareil est en veille : à l’usage, il suffit d’attraper son téléphone en appuyant sur le bouton en même temps que l’on commence à cadrer : l’écran s’allume rapidement et le déclenchement est disponible dans la foulée. Cela conforte l’idée que l’appareil le plus utile est celui que l’on a sur soi, à condition qu’il soit disponible en quelques instants.

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Au moment de la prise de vue, l’autofocus nous a fait bonne impression. Rapide, il a rarement été pris en défaut, même en condition de luminosité plus difficile (photos en intérieur notamment).

Ensuite la navigation dans les menus et les réglages se rapproche de la gamme hybride de Panasonic. C’est plutôt clair, bien que parfois un peu dense. Il faut naturellement prendre un peu de temps pour comprendre la logique , mais ensuite on arrive en général à retrouver les réglages qui nous intéressent.

Enfin le mode photo offre des options intéressantes, comme par exemple un mode 4K burst qui prend un grand nombre d’images dans une rafale ultra rapide juste avant et juste après le déclenchement, pour vous laisser ensuite choisir le ou les clichés qui vous plaisent. L’application vous prévient tout de même au lancement que ce mode est particulièrement exigeant et qu’il ne pourra pas être utilisé sans limite sans faire trop chauffer l’appareil !

Mode vidéo satisfaisant, bien qu’un peu frustrant

Le mode vidéo est plutôt bon mais pas du tout à la hauteur du marketing de Panasonic. Le CM1 filme naturellement en 1080p à 30 i/s et les résultats sont corrects, sans être éblouissants : le rendu semble moins précis et contrasté que les photos, l’autofocus au tap n’est pas disponible et il n’est pas possible de changer les réglages en cours d’enregistrement. L’appareil capte également en 4K pour une qualité bien supérieure, mais uniquement à 15 i/s. C’est un mode qui se révèle vite inexploitable dans la vie de tous les jours, à moins d’immortaliser un paysage…

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En revanche Panasonic profite de la 4K pour proposer d’extraire de vos films une ou plusieurs images qui vous plaisent et les transformer en photo, avec une qualité tout à fait satisfaisante (sur le papier, nous n’avons pas testé cette fonction).

100% tactile, pari obligatoire mais pas gagnant

Il est intéressant de mettre en parallèle la progression assez douce des écrans tactiles dans les gammes d’appareil photo et l’usage obligatoire de celui du Panasonic. En effet, à l’inverse de beaucoup d’appareils photo qui possèdent de nombreux boutons physiques de prise de vue, et dont l’écran est un complément pour tous les autres réglages, le Panasonic ne peut passer que par l’écran tactile pour tous les réglages à réaliser, qu’ils soient au moment de prendre la photo ou pour paramétrer son appareil – exception faite de la bague manuelle sur l’objectif. On retrouve ainsi l’expérience que nous connaissons sur les smartphones.

Avec le recul, cet écran tactile en unique interface se rapproche de l’expérience des smartphones : on a tendance à lancer l’appareil, shooter et le ranger. Ce n’est pas nécessairement un mal et on apprécie dans de nombreuses situations cette facilité, mais l’acheteur du CM1 veut normalement en faire plus qu’avec son smartphone. Il sera alors frustré à chaque fois qu’il voudra aller plus loin : les menus manuels de l’application photo sont plutôt réussis et permettent de tout paramétrer, mais ils nécessitent de passer par plusieurs boutons ou interfaces. Ne parlons pas non plus de tous les cas où l’écran est difficile à utiliser ou voir : si vous portez des gants par exemple, impossible de régler la moindre chose sur votre appareil.

Finalement il est difficile de jeter la pierre à Panasonic : un tel format ne s’accommode pas vraiment de boutons, pas sans perdre en design ou pureté. Si vous êtes du genre à photographier en automatique ou avec un seul paramètre à votre main, le CM1 est très convaincant. Si en revanche vous aimez changer à la volée vitesse et ouverture ou ajuster les ISO, un compact expert vous conviendra plus.

Autonomie

Le Panasonic CM1 ne nous a pas surpris côté autonomie : c’est en quelque sorte un smartphone comme les autres. En usage normal (téléphone, message, mail, un peu de navigation internet ou de musique et quelques photos, il faut repasser tous les soirs par la case chargeur, pas de miracle.

Si cela n’est pas un problème si vous êtes un utilisateur frugal, cela peut être gênant pour les autres qui risquent d’être à sec en fin de journée. Pensez donc à le recharger avant de partir en balade photo.

Pour autant le CM1 n’est pas qu’un simple smartphone et on attend de lui qu’il soit opérationnel pour être utilisé comme appareil photo. En cumulant les deux usages, on devient encore plus dépendant des l’autonomie et on se fait vite piéger. J’ai ainsi été plusieurs fois surpris par une notification de batterie faible en fin de journée alors que je comptais sur l’appareil pour prendre des photos. Avec deux appareils distincts, l’usage smartphone quotidien n’empiète pas sur la batterie de votre appareil photo.

Cela peut paraître évident sur le papier, mais il est important de répéter cet aspect et de l’avoir en tête lors de votre choix. Et malheureusement ne compter par sur une seconde batterie comme on peut le faire pour les appareils photos récents mais gourmands en énergie : la batterie n’est pas accessible et est donc non amovible.

Pour booster l’autonomie de ce smartphone, il faudra se tourner vers une batterie externe comme le Anker Astro Mini 3200mAh (disponible pour 16 euros) qui, pour la taille d’un gros rouge à lèvres, permet de recharger complètement un smartphone.

Qualité d’image

Si vous êtes prêt à accepter les quelques inconvénients d’un smartphone plus lourd et épais au profit d’un meilleur appareil photo, c’est que la qualité des images vous importe. Cette partie va donc vous intéresser.

Pour rappel, le CM1 est équipé d’un capteur CMOS 1″ de 20 Mpx (le même que le Sony RX100 III) et d’une optique fixe Leica 28mm ouvrant à f/2.8. Belles prestations sur le papier, équivalentes aux compacts experts que l’appareil envisage de concurrencer. Voilà ce qu’il en est en réalité.

De manière générale, cet appareil délivre une très belle qualité d’image, à nos yeux très supérieure à ce qu’il est possible de faire avec un smartphone. Attention, nous sommes de fervents utilisateurs de nos portables pour prendre des images et il est possible de faire de très belles photos avec. Mais le piqué est en retrait et la qualité d’image se dégrade rapidement dès que les conditions ne sont pas idéales.

Dans le cas du CM1, les images sont bien piquées dans la plupart des cas, avec une dynamique à la hauteur de la concurrence des compacts experts (gamme Sony RX100 toujours, mais aussi Canon G7X ou Panasonic Lumix LX100). Les contrastes sont bons, mais l’image manque parfois de précision ou de détails – ce sera d’autant plus vrai si vous recadrez votre image. Une légère retouche dans Lightroom corrige en partie ce manque de peps mais nous aurions aimé des images plus contrastées.

En revanche, et bien que l’on soit déçu de son intégration pour le partage, nous vous conseillons vivement de garder vos images en RAW (ou RAW + jpeg), car les photos du CM1 en jpeg sont bien compressées et donc moins détaillées.

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Panasonic CM1 – 28mm – 1/200 – f/4 – ISO 125
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Panasonic CM1 – 28mm – 1/800 – f/4 – ISO 125
Panasonic_CM1_P1000025
Panasonic CM1 – 28mm – 1/1600 – f/8 – ISO 125
Panasonic_CM1_P1000213
Panasonic CM1 – 28mm – 1/2000 – f/4 – ISO 125
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Panasonic CM1 – 28mm – 1/1600 – f/6,3 – ISO 125
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Panasonic CM1 – 28mm – 1/200 – f/3,5 – ISO 125
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Panasonic CM1 – 28mm – 1/1000 – f/2,8 – ISO 125

La montée en ISO devait assez prévisible : avec un capteur de 1″ et 20Mpx, nous nous attendions à des images propres jusqu’à 1600 ISO et encore exploitable à 3200 avec quelques ajustements, puis à une qualité qui se dégrade rapidement. Par rapport à la concurrence, nous avons pu constater en réalité une qualité un cran en dessous, peut-être à cause à nouveau d’un manque de détails ou de contrastes. On reste naturellement largement au-dessus des smartphones et donc le CM1 ne déçoit pas entièrement, mais les images sans traitement ne valent pas un RX100 III par exemple.

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Panasonic CM1 – 28mm – 1/30 – f/2,8 – ISO 1600
Panasonic_CM1_P1000006
Panasonic CM1 – 28mm – 1/30 – f/2,8 – ISO 1600
Panasonic_CM1_P1000112
Panasonic CM1 – 28mm – 1/50 – f/2,8 – ISO 1600
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Panasonic CM1 – 28mm – 1/20 – f/2,8 – ISO 1600
Panasonic_CM1_P1000032-2
Panasonic CM1 – 28mm – 1/30 – f/2,8 – ISO 1600

Un appareil sur la bonne voie mais encore imparfait

Panasonic s’est attaqué au marché difficile des photophones en prenant le parti de réunir le meilleur des deux mondes : un expert compact (capteur, optique etc…) et un smartphone (Android, écran tactile…). Si nous sommes séduits par ce CM1, c’est d’abord pour l’approche innovante du constructeur, qui réussit presque là où Samsung ou Nikon ont échoué : l’appareil est aussi rapide qu’un smartphone, agréable à utiliser au quotidien, complet et performant en photo. Nous l’avons presque trouvé attachant 🙂

Pour autant nous ne pouvons cacher nos doutes quant au succès du CM1 :

  • Cette première génération présente des éléments agaçants pour le photographe, avec la mauvaise gestion des RAW (réactivité, partage), une ergonomie perfectible, un mode vidéo faiblard…
  • Certains inconvénients engendrés par cette hybridation vont rebuter les utilisateurs de smartphones (épaisseur et poids principalement)

Dans ce contexte nous le conseillerons uniquement aux plus mordus de photo mobiles, en particulier à ceux qui refusent d’avoir deux appareils différents. Pour tous les autres, il est préférable de rester sur le couple smartphone / compact expert.

En revanche nous allons suivre de près les évolutions de cette gamme et espérons pouvoir prendre en main d’ici un an une v2 plus aboutie. D’ici là, bravo à Panasonic pour la prise de risque !

Enfin pour le prix certains verront le verre à moitié plein, d’autres à moitié vide : à 750€, il est possible de s’offrir un compact expert ET un smartphone (hors phablettes haut de gamme) pour le même budget. Et n’espérez pas l’acquérir avec un abonnement, il n’est pas vendu par les opérateurs.

Vous le trouverez au tarif conseillé à la Fnac.