Nan Goldin (1953)La photographe. Dès l’âge de 15 ans, à la suite du suicide de sa sœur, Nan Goldin s’empare d’un appareil et photographie son quotidien. À la fin des années 1970, elle s’installe à New York, fréquente les cercles underground marginalisés et voyage aux États-Unis, puis en Europe, tout en capturant de manière compulsive son intimité et celle de son entourage.Son œuvre. Sa série la plus renommée The Ballad of Sexual Dependency documente la vie noctambule des communautés gays et lesbiennes dans le New York des années sida. D’abord présentée sous la forme d’un diaporama de plus de neuf cents diapositives accompagné d’une bande-son, elle est ensuite publiée par Aperture en 1986. L’année suivante, une projection est organisée au Théâtre antique d’Arles à l’occasion des Rencontres de la photographie.La polémique. Au regard de la réception controversée dont l’œuvre de Nan Goldin a fait l'objet, son travail est souvent considéré comme transgressif. Ses prises de vue en gros plan, qui dépeignent l’intimité de ses acolytes dans une atmosphère dramatique faite de couleurs saturées et de lumière artificielle, frappent par leur réalisme cru. S’aimer, se piquer, se disputer ou mourir. Toutes les actions sont montrées, et ce quotidien de la contre-culture américaine choque parfois. En 2012, le centre culturel-musée Oi Futuro, à Rio de Janeiro, refuse d’exposer l’artiste américaine et critique vivement la Ballad pour son caractère à la fois immoral et licencieux. Toutefois, la photographe ne renonce pas à exposer son œuvre au Brésil et présente ses photographies au Musée d'art moderne de Rio.