Acheter son matériel d’occasion sans problème

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À l’approche des fêtes de fin d’année, certains photographes peuvent être tentés de s’offrir du matériel. La tentation du marché de l’occasion peut être grande, toutefois il faut se montrer vigilant pour ne pas se faire arnaquer d’une manière ou d’une autre.

Il existe de nombreux pièges que tout photographe soucieux d’acheter du matériel d’occasion doit connaitre pour éviter parfois bien des galères qui peuvent coûter très cher. En suivant une petite check-list, il est possible d’éviter la majorité des arnaques même si le risque zéro n’existe pas.

Il n’y a de garantie que lors d’un achat dans une boutique et celle-ci est souvent très courte. Mais lors d’un achat de particulier à particulier il n’y a pas de garantie, surtout quand le vendeur s’évapore dans la nature après l’achat.

Bien acheter son matériel photo d'occasion
Bien acheter son matériel photo d’occasion

Vérification administrative du matériel d’occasion

Cette opération peut se faire à distance. Lors de la lecture de l’annonce ou après avoir demandé des informations complémentaires au vendeur.

Chercher si le matériel n’est pas volé permet de lutter contre le vol de matériel photo.
Cela évite le recel et de faire de vous un complice indirect de ce genre d’action.
De plus cela peu permettre à un photographe de retrouver son coûteux matériel.

Aujourd’hui il est de plus en plus en simple de vendre du matériel d’occasion. Pourtant, il existe toujours un risque que le matériel soit volé. Pour éviter tout problème à ce niveau, il est préférable d’obtenir une facture au nom du vendeur, mais cela peut être un faux. Il faut donc vérifier le numéro de série du matériel.

Il suffit parfois de chercher sur Google le numéro de série affiché sur le matériel pour vérifier s’il n’est pas volé. Si aucun résultat ne sort il peut être utile d’approfondir la recherche. Les constructeurs proposent d’enregistrer le matériel. Des sites listent le matériel photo volé.

Attention au matériel issu du marché gris

Le matériel issu du marché gris est du matériel qui a été acheté en dehors de la zone européenne. Cela permet au vendeur de proposer un prix plus faible que ses concurrents notamment en ne payant pas la TVA. Mais certaines marques interdisent ce procédé. Ainsi un boitier provenant d’une autre zone géographique peut être refusé par le SAV.

Cette situation arrive assez fréquemment lors des demande de prise en charge par la garantie du matériel.

Canon propose sur son site de vérifier le numéro de série qui permet de savoir où a été vendu le matériel la première fois :

Chercher l’historique du matériel

Lors d’un achat d’occasion, il peut être intéressant pour négocier le prix de comprendre l’historique du matériel. Certains vendeurs honnêtes diront ce qu’il est, mais pour d’autres il faudra chercher. Parfois, il faudra fouiller dans les réseaux sociaux du vendeur.

Le statut du photographe peut aussi être un indice, certains professionnels revendent leur matériel quand celui-ci est rincé, trop utilisé. Ce n’est pas toujours une bonne affaire surtout s’il y a de l’usure. Mais cela dépend aussi du tarif pratiqué et des probables révisions ou réparations à effectuer.

Vérification extérieure avant l’achat du matériel d’occasion

La vérification extérieure doit prendre en compte l’histoire du matériel. Suivant l’âge annoncé il y a des éléments qui peuvent être acceptables comme des éclats sur la peinture d’une optique utilisée à l’extérieur. D’autres doivent vous interpeller. Certaines griffures mal placées, des traces de rouille sur des pièces situées à l’intérieur attireront votre attention.

Évidemment, il faut porter une attention toute particulière aux lentilles. Si extérieurement elles peuvent être parfaitement propres, parfois il peut y avoir des champignons à l’intérieur. Il est possible de les voir en faisant passer de la lumière douce à l’intérieur de l’optique.

De même il faut être attentif à l’état de la monture, son ajustement avec l’appareil ou une optique. L’état des contacteurs doit aussi être vérifié. En cas de doute sur leur état, il vaut mieux passer votre chemin.

Sur un boitier, il faut vérifier les parties mobiles, le flash, l’écran et le fonctionnement des boutons. Il ne faut pas hésiter à soulever ou ouvrir tous les caches et bouchons. Il est indispensable de vérifier visuellement l’état du capteur puis par un test (faire une photo avec une petite ouverture d’un ciel bleu par exemple) sa propreté.

Achat de matériel photo d'occasion attention aux arnaques
Achat de matériel photo d’occasion attention aux arnaques

Vérification mécanique

Enfin, il faut vérifier le fonctionnement des parties mécaniques.

Sur une optique on va tester le diaphragme à toutes les ouvertures en regardant à travers le viseur et en activant le bouton de profondeur de champ. En cas de doute, il est possible de voir les défaillances d’un diaphragme en réalisant des photos d’un même sujet en variant seulement l’ouverture. Si deux photos ont la même exposition, c’est qu’il se passe un truc suspect. Il est aussi possible de vérifier la justesse de l’exposition en comparant deux photos réalisées avec l’optique d’occasion et une optique fonctionnelle, mais attention, il faut photographier en manuel.

Il faut aussi tester la stabilisation en regardant à travers le viseur que la visée soit correctement stabilisée. Quand il y a plusieurs niveaux de stabilisation, il faut les tester l’un après l’autre.

Il faut aussi tester le fonctionnement des bagues de mise au point et de zoom s’il y en a une. Elle doit fonctionner correctement, trop dure ou trop molle peuvent être un signe de défaillance.

Que ce soit en vérifiant l’ouverture, la stabilisation ou le fonctionnement des bagues être attentif au moindre bruit suspect.

Il faut aussi vérifier l’AF, l’idéal est de pouvoir faire quelques images pour tester si l’AF est juste ou s’il y a un décalage quelconque. Bien sûr il faut faire attention de ne pas attendre le même piqué sur une optique moyenne que sur une optique « Pro ». Pour être parfait il faudrait pouvoir tester l’optique sur une mire de calibrage, mais il n’est pas toujours aisé de mettre cela en place. Je réserve cette technique seulement en cas de doute.

Vérification électronique

Cela concerne surtout les boîtiers ou les flashs. Après avoir remis le boîtier à zéro, il faut tester chaque fonction. Il faut tester les différents modes de prises de vue, les différents paramètres, etc. Cette tâche peut sembler fastidieuse, mais il est ainsi possible d’éviter de mauvaises surprises. De plus cela permet de manipuler tous les boutons et donc d’évaluer leur fonctionnement.

Paiement et livraison du matériel acheté d’occasion

Pour trouver le prix juste, il existe sur internet des argus du matériel photo. Il faut toujours le pondéré en fonction de l’état de la pièce visée. Chasseur d’images propose l’un de ces argus du matériel photo d’occasion.

Il faut se méfier si le tarif annoncé est trop éloigné des côtes proposées par les argus.

Quoi qu’il arrive, il faut toujours privilégier une remise en main propre. Si un temps de réflexion a été nécessaire pour l’une des deux parties il faut re-tester le matériel (on ne sait jamais).

Pour le paiement, il vaut mieux utiliser autre chose que le paiement liquide qui ne laisse aucune trace. Mais si le vendeur n’accepte que le paiement en liquide il faut pouvoir conserver son identité, par exemple en prenant en photo ses pièces d’identités et se faire remettre un justificatif de paiement.

Il est aussi recommandé d’obtenir la boîte d’origine et la facture d’origine mentionnant le changement de propriétaire. La facture peut être nécessaire à la réalisation d’un passeport pour le matériel. Il est préférable de l’accompagner d’une lettre de cession ou attestation de vente.

Parfois l’ancien propriétaire peut avoir fait enregistrer son matériel sur différents sites (notamment les sites constructeurs) il faudra signaler le changement de propriétaire.

Vous voilà désormais prêt à acheter votre matériel d’occasion, qu’allez vous vous offrir prochainement ? Quel matériel vous fait envie ?

4 COMMENTAIRES

  1. plein de bon conseil.
    Pour ma part mon seul achat d’occasion a été un objectif (Tokina 11-16). Super content. Le vendeur comme le matériel m’ont immédiatement inspire confiance. Il a amené l’objectif dans sa boite d’origine, avec tous les plastiques, facture d’origine etc… j’avais l’impression que l’objectif n’avait jamais été utilise…
    Mais parfois les impression sont trompeuses.

  2. Plein de bon sens !
    Mais j’ai tes du mal à franchir le cap de l’achat d’occasion pour du matériel électronique. Du coup, je certainement prendre mon prochain objectif (Nikon 200-500 pour répondre à ta question) sur le Net avec une garantie 😉

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