Polka a sélectionné les meilleures expositions et festivals photos qui débutent au mois de juin.
FESTIVAL PHOTO LA GACILLY
du 2 juin au 30 septembre
C’est déjà la 15e édition du festival breton! Cette année, l’événement s’est choisi pour thème “La Terre en questions” laissant une grande place aux reportages et aux séries consacrés aux questions environnementales. Par exemple, le travail inédit réalisé par Emanuele Scorcelletti sur le Tamil Nadu, une région rendue aride par la déforestation et le réchauffement climatique. Les habitants ont entrepris de reverdir leurs terres en plantant un million d’arbres d’ici à 2020. Les visiteurs pourront aussi prendre de la hauteur grâce aux images de Thomas Pesquet ou se plonger dans les couleurs vibrantes de l’infiniment petit avec les photos d’organismes prises à l’échelle microscopique par Spike Walker. Dans une veine plus légère, les images de Karen Knorr mettent en scène des animaux dans des intérieurs grandioses, comme autant de fables visuelles.
A noter, si vous voulez (re)voir les travaux exposés l’année dernière, c’est possible! Il vous faudra pour ça vous rendre plus à l’Est, à Baden, en Autriche pour la première édition de La Gacilly Baden.
La Gacilly (56).
“PHOTOSTORIES”, FRANÇOIS PROST, SUPÉRETTE FILM PRODUCTION GALLERY
du 7 juin au 16 novembre
Les quatre séries de François Prost posent un regard documentaire et typologique plein d’humour sur notre époque. “Faubourg” interroge le devenir des grands ensembles d’Île-de-France à l’heure du Grand Paris en montrant la diversité architecturale étonnante de ces zones dites “sensibles”. Dans “Paris Syndrome”, le photographe crée une sorte de jeu des sept erreurs en confrontant des images de la capitale française et d’autres, prises à Tianducheng, une ville chinoise qui copie largement la ville Lumière. Les stars de la série “Champs Elysées”, des touristes, sont photographiées à la sortie du car dans une sorte de “paparazzade” largement arrosée de flash. Enfin, l’humour se teinte de kitsch avec “After Party” qui s’intéresse aux boîtes de nuits (encore en activité) mais en plein jour.
Supérette Film Production Gallery, Paris Xe.
“METAPHORAI, UN CHOIX DANS LA COLLECTION CONTRETYPE”, CENTRE RÉGIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE HAUTS-DE-FRANCE (CRP)
du 9 juin au 19 août
Le CRP s’associe à Contretype, le Centre pour la Photographie Contemporaine à Bruxelles, pour initier un projet et une série d’expositions autour de leurs collections communes, notamment constituées par les productions des résidences organisées par chacun d’eux. Première étape: Douchy-les-Mines au CRP où s’exposent les images du fonds… de Contretype. Parmi les oeuvres qui composent la collection du centre d’art belge: celles d’Isabelle Arthuis, Elina Brotherus, JH Engström, Angel Marcos, Alain Paiement ou encore Sébastien Reuzé. Tous les artistes présentés proposent un récit différent sur la même ville: Bruxelles.
CRP, Douchy-les-Mines (59).
“LE TEMPS DE LA COULEUR”, DANIEL BOUDINET, JEU DE PAUME
du 16 juin au 28 octobre
Avec plus d’une centaine de tirages mais aussi des vidéos et diverses pièces d’archives, l’institution délocalisée à Tours entend faire redécouvrir l’œuvre du photographe disparu en 1990, à 45 ans. Daniel Boudinet a su s’imposer comme une des figures du renouveau de la photographie française dans les années 70. Se détournant de la tradition photojournalistique, ce technicien hors pair compose des tableaux architecturaux intemporels et épurés prenant place dans des cadrages rigoureux. Il s’illustre aussi dans le paysage et le portrait, immortalisant de nombreux célébrités comme Isabelle Huppert ou Karl Lagerfeld. La sobriété de son style séduit le philosophe Roland Barthes avec lequel Daniel Boudinet collabore par trois fois, Barthes choisissant l’un de ses Polaroïds, devenu iconique, pour son célèbre essai sur la photographie, “La Chambre claire”.
Jeu de Paume, Tours (37).
“LES VILLES, LA RUE, L’AUTRE”, SABINE WEISS, CENTRE POMPIDOU
du 20 juin au 15 octobre
Collègue de Willy Ronis, Janine Niepce ou encore Robert Doisneau au sein de l’agence Rapho, Sabine Weiss est, à plus de 90 ans, la dernière représentante de la photographie humaniste. Celle qui a quitté sa Suisse natale pour s’installer à Paris après-guerre expose plus de quatre-vingts images prises entre 1945 et 1960. Divisé en cinq séquences thématiques, l’accrochage ne comprend que des tirages vintage. La plupart sont inédits. A Paris, New York ou Moscou, Sabine Weiss capte avec la même douceur la beauté du quotidien sans jamais verser dans le sentimentalisme. L’observation ne laisse pas de place à la critique, même quand la pauvreté et la saleté entrent dans le cadre. La photographe n’est pas là pour juger, simplement pour chroniquer les jeux d’enfants, les petits métiers, la vie des rues, en un mot, le quotidien.
Galerie de photographies, Centre Pompidou, Paris IVe.
“UN DICTATEUR EN IMAGES, LES RESSORTS DE LA PROPAGANDE, 1922-1945” ET “REGARDS SUR LES GHETTOS”, PAVILLON POPULAIRE
du 27 juin au 16 septembre
Le photographe allemand Heinrich Hoffmann a immortalisé l’un des pires dictateurs de l’histoire. Membre du parti nazi dès 1920, notre homme, après un apprentissage auprès d’un portraitiste anglais, s’est fixé un objectif: photographier son idole, Adolf Hitler. Il poussera même le vice jusqu’à inventer une fausse commande pour le compte d’un magazine américain. A plusieurs reprises, on lui oppose une fin de non recevoir. Jusqu’à ce que le Führer accepte. Pendant 23 ans, Heinrich Hoffmann sera son photographe officiel. Nuremberg, Munich, avec Pétain… Ses images illustrent aujourd’hui les livres d’histoire. Soutenue par le Mémorial de la Shoah, l’exposition regroupe une sélection de tirages auxquels sont joints des textes rédigés par deux historiens du nazisme. En regard, le Pavillon Populaire propose un accrochage rassemblant des clichés des ghettos d’Europe orientale pris entre 1939 et 1944, une exposition déjà présentée par le Mémorial en 2013. Sur les murs de l’institution occitane, deux visions s’affrontent: celle des photographes de propagande allemande, contre celle des reporters juifs — Georges Kadish, Mendel Grossman — qui se sont chargés, pendant la guerre d’une mission historique: montrer l’horreur aux générations à venir.
Pavillon Populaire, Montpellier (34).
Et aussi:
- “Récifs coralliens, un enjeu pour l’humanité”, Alexis Rosenfeld, UNESCO, Paris VIIe, du 2 juin au 30 août;
- “30 ans en 30 photos”, Mémorial de Caen, du 2 juin au 15 septembre;
- Festival du regard, Cergy-Pontoise, du 8 juin au 8 juillet;
- “Homes. Fujifilm x Magnum Photos”, Galerie Joseph, Paris IIIe, du 9 au 19 juin;
- “Colorama. The Legendary Saga”, dans tous les YellowKorner, du 14 juin au 22 août;
- “L’été”, Julien Chapsal, Galerie Folia, Paris VIe, du 13 juin au 1er septembre;
- Festival photo de Bellême, Bellême, du 16 juin au 2 septembre;
- “Invasion Prague 1968”, Josef Koudelka, Botanique, Bruxelles (Belgique), du 16 juin au 12 août;
- “Une excuse pour regarder. Archives 1980-2000”, Jean-Christian Bourcart, Musée Niépce, Chalon-sur-Saône, du 16 juin au 16 septembre;
- “Insidious”, Michael Wolf, Galerie Particulière, Paris IIIe, du 16 juin au 28 juillet.