Jeudi 12 septembre, le nouveau directeur du Jeu de paume Quentin Bajac a annoncé son futur programme pour le centre d’art dédié à la photographie, à Paris. Mais il devra attendre avant de le mettre en œuvre : de juin 2020 à février 2021, le lieu sera en effet en travaux, pour améliorer surtout des espaces non accessibles au public – les combles, le sous-sol ou les lieux de stockage. Et d’ici là, le successeur de l’Espagnole Marta Gili poursuivra le programme prévu par sa prédécesseuse, à l’exception d’une exposition qu’il a prévue à partir d’octobre 2019 consacrée au photographe américain Peter Hujar, figure de la scène new-yorkaise des années 1970 et 1980.
Pour sa reprise en mains concrète, au printemps 2021, le directeur a paradoxalement décidé de se mettre en retrait : il lance son programme avec un festival dédié à la jeune création et confié à un commissaire invité, intitulé provisoirement « Nouvelles perspectives ». La manifestation, appelée à se répéter, présentera dans l’ensemble des salles du bâtiment un panorama de la jeune création en matière d’image (photographie, vidéo, installations). Une idée que Quentin Bajac a rapportée de ses années au MoMA, où il s’est occupé de développer l’événement « New Photography », biennale consacrée aux artistes émergents. « Cela remplacera les petites expositions satellites de jeunes artistes qui étaient montrées au Jeu de paume », explique le directeur, qui prévoit à l’avenir d’organiser davantage d’expositions qui occuperont l’ensemble du bâtiment.
Focus sur des artistes méconnus
L’exposition suivante choisie par Quentin Bajac répond, comme celle sur Peter Hujar, à « une envie de faire découvrir des artistes méconnus en France » : c’est Michael Schmidt (1945-2014), figure centrale de la phtographie allemande dans l’après-guerre, qui aura droit à une grande rétrospective. Enfin, Quentin Bajac puisera dans les collections du MoMA un ensemble de photographies mordernes ayant appartenu au collectionneur Thomas Walther, acheté par la MoMA en 2001, qui comprend tous les grands noms de la photographie de l’entre-deux-guerres, en Europe comme aux Etats-Unis.
Bien avant que le sujet ne devienne prégnant dans les médias, la précédente directrice, Marta Gili, avait discrètement mis l’accent sur les femmes, qui représentaient dans sa programmation près de 45 % des artistes présentés – un chiffre exceptionnel pour les institutions françaises et étrangères. Quentin Bajac a affirmé vouloir « rester vigilant » sur ce point.
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