«Délits de séjours», une exposition qui montre l’invisibilité à Genève
Dans le cadre des enquêtes photographiques mandatées par la ville de Genève, Laurence Rasti a choisi de rendre visible les personnes sans papiers en leur offrant la ville le temps d’une exposition. Des images à découvrir dans les rues de Genève jusqu’au 12 décembre
Pour une partie de la population, vivre à Genève est illégal. Ce sont ces personnes que Laurence Rasti a choisi de montrer à travers l’exposition Délits de séjours, ou quand le simple fait de déambuler dans les rues peut être source de stress, d’incertitudes, voire synonyme d’expulsion. Un travail compliqué, qui joue avec les paradoxes que crée le médium photographique, lui qui a tendance à mettre en lumière les sujets sur lesquels il braque son objectif. Laurence Rasti se sert de la pénombre, de l’éloignement, de l’évocation pour aborder frontalement cette thématique tout en préservant la part d’obscurité et d’anonymat que ceux et celles que l’on appelle «sans-papiers» doivent conserver par nécessité ou par survie.
Délits de séjours s’inscrit dans le cadre des enquêtes photographiques genevoises. Ces commandes documentaires servent à la création d’un patrimoine iconographique cantonal en abordant des thématiques précises. Le premier volet, commencé en 2016, mettait à l’honneur la pratique sportive en la déclinant sous trois angles: sociétal, territorial et culturel. Avec son exposition sur les sans-papiers, Laurence Rasti lance un nouveau cycle triennal sous le signe de la mobilité. Ses images prennent possession de la rue et sont affichées à différents points nodaux de la ville. Rencontre avec la photographe, à quelques mètres de l’un de ses édicules érigés sur le carrefour de Plainpalais.