Login
Adresse email
Mot de passe
Confirmez votre Mot de passe

Lense

Les planches-contacts de Joel-Peter Witkin à Baudoin-Lebon

Du jeudi 13 octobre au samedi 26 novembre, la galerie Baudoin-Lebon présente une exposition dédiée à Joel-Peter Witkin. L’exposition fait partie du parcours Photo Days, une errance photographique dans Paris à travers plusieurs galeries du 15 octobre au 26 novembre. (Photo d’ouverture : Joel-Peter WITKIN, Abundance, Prague, 1997, Planche contact, 25,4 × 20,3 cm, Pièce unique © Joel-Peter Witkin courtesy baudoin lebon)

L’exposition The untold life of the photograph présente un point de vue inattendu sur l’œuvre singulière de Joel-Peter Witkin. Elle invite à plonger dans son processus créatif en présentant pour la première fois les planches-contacts de l’artiste, mais aussi des dessins, des maquettes et des accessoires.

De la photographie à la sculpture : un goût prononcé pour la mise en scène

Joel-Peter Witkin est né en 1939 à New York, d’un père juif d’origine russe et d’une mère
catholique pratiquante d’origine italienne. Aujourd’hui, il vit et travaille à Albuquerque
(Nouveau-Mexique).
Il a commencé sa carrière sans formation académique, en tant que photographe pendant la
guerre du Vietnam entre 1961 et 1964 (avec pour mission de documenter la vie quotidienne
des régiments basés en Europe). Après son service, Witkin a continué à travailler en tant que
photographe indépendant, devenant le photographe officiel de City Walls Inc. Il a ensuite
étudié la sculpture à l’université de Columbia où il a donné naissance à ses premières recherches et a enclenché son goût pour la mise en scène et les modèles hors normes, recrutés au hasard ou par le biais de petites annonces.
C’est grâce à sa rencontre avec un freak show et les liens d’amitié qu’il a noués avec les
vedettes de ce spectacle qu’il a développé son style de prise de vue et sa technique, les
rendant uniques en leur genre.

Joel-Peter WITKIN, First Casting for Milo Paris, 2003 (contact sheet) courtesy baudoin lebon
Un artisan de la photographie

Witkin réalise ses propres tirages tout seul et refuse tout procès de post-production : Il préfère réaliser ses collages manuellement, directement sur
l’épreuve finale. Chaque photographie est conçue avec minutie, à l’aide de croquis préparatoires réalisés au crayon ou au fusain.

Il réinterprète parfois les œuvres de peintres classiques tels que Goya, Courbet, Manet… Qu’elles soient clairement indiquées dans le titre de ses photographies ou que l’on en ressente simplement l’influence, les références à l’histoire de l’art sont une constante dans son œuvre. Comme nous l’avons évoqué, Witkin ne travaille pas avec les techniques numériques : il n’utilise ni appareil numérique ni logiciel de retouche. C’est au moment du tirage qu’il élabore son image à sa manière unique, rendant ses œuvres immédiatement identifiables. Il fait en effet appel à des procédés techniques, personnels parfaitement maîtrisés (grattage, déchirure, abrasion du négatif, apposition de filtres et d’obstacles divers entre le support et l’agrandisseur).

Joel-Peter WITKIN, Marriage Bogota, 2009 courtesy baudoin lebon

Véritable artisans de l’image, il ne recourt jamais à un tireur et pratique tout seul dans la chambre noire jusqu’à obtenir le tirage parfait. La photographie pour lui n’est pas seulement l’image d’une sujet mais un objet en elle-même.

Jamais destinées à être publiées ou exposées, ces planches-contacts nous permettent de découvrir non seulement les moments qui ont précédé et suivi la prise de ces photographies emblématiques, mais aussi les notes du photographe sur le cadrage, la posture, les décors, la lumière… autant d’éléments qui composent l’image et nous permettent de la décrypter. Chez Joel-Peter Witkin rien n’est laissé au hasard. Son œuvre est le fruit d’un immense travail, d’essais, d’erreurs, de tentatives plus ou moins fructueuses aussi bien lors de la prise de vue que dans l’intimité de la chambre noire.

Joel-Peter WITKIN, Prudence, courtesy baudoin lebon

Son œuvre est une référence en photographie contemporaine. En plus de faire l’objet de
plusieurs monographies comme Enfer ou Ciel (2012) publiée par la Bibliothèque Nationale
de France ou Witkin (2012) publiée par Delpire, ses photographies font aussi partie
de collections publiques et notamment celles du Centre Georges Pompidou, du MoMa
(Museum of Modern Art), du Met (Metropolitan Museum of Art), du J. Paul Getty Museum
ou du Victoria and Albert Museum. En France, Joel Peter Witkin est Commandeur d’Ordre
des Arts et des Lettres.

The untold life of the photograph est un hommage au savoir-faire technique iconoclaste et atypique de ce photographe.

Source : Baudoin-Lebon


commentaire

Ajouter le vôtre

Laissez un commentaire

Laissez un commentaire

Devenir Lenser