Le Sony Alpha 7 IV est à la fois polyvalent et performant. Avec son capteur de 33 MP, il est moins exigeant avec les objectifs que le modèle haute définition, l’A7R IV. Il est donc tout à fait raisonnable de panacher les gammes optiques, au-delà des Sony G Master et Sigma Art. Voici donc nos sélections d’objectifs pour le Sony A7 IV, pour limiter l’encombrement et/ou le budget sans sacrifier la qualité.

La « Sainte Trinité » : trois objectifs zooms f/2,8 de 16 à 200 mm

La « Sainte Trinité », ce sont les trois objectifs avec lesquels un photographe peut (presque) tout faire. Elle va de l’ultra-grand-angle au téléobjectif, avec une ouverture suffisante pour travailler dans toutes les conditions (f/2,8 constant). Chez Sony, l’enchaînement logique associe les FE 12-24mm GM, 24-70mm GM II et 70-200mm GM II. La qualité sera irréprochable, mais avec une facture de plus de 8000 €, l’investissement est difficile à justifier pour un amateur !

Zooms lumineux Sigma 16-28, Tamron 28-75 et Sony 70-200

Nous vous proposons donc de sacrifier quelques millimètres au grand-angle en optant pour le Sigma 16-28mm DG DN Contemporary, et en enchaînant avec le Tamron 28-75mm Di III VXD G2. Ce remplacement fait économiser 4000 €. Vous pourrez ainsi concentrer vos moyens sur le télézoom Sony 70-200mm GM II. Celui-ci n’a en effet pas de réelle alternative en monture E : le Tamron 70-180mm reste court à sa focale maximale. Au passage, vous épargnerez 500 grammes à votre dos, tout en conservant une qualité optique adaptée à un appareil polyvalent comme l’Alpha 7 IV.

Un objectif pour aller plus loin ?

Si vous avez besoin d’un télézoom dépassant les 200 mm, vous devrez renoncer à l’ouverture à f/2,8. Le Sony FE 100-400mm GM est excellent, mais nécessite un budget conséquent ; son petit frère, le FE 70-300mm G, est à peine plus long que le 70-200mm et perd 2 IL.

Objectif animalier et sportif Sigma 150-600 Sports

Nous vous conseillons donc le Sigma 150-600mm DG DN OS Sports. Certes, il n’ouvre qu’à f/6,3 à sa plus longue focale, mais c’est le plus long téléobjectif disponible en monture E, à égalité avec le Sony 200-600mm G OSS (plus coûteux). Sa qualité optique est excellente et sa plage de focales idéale pour la photo animalière. Si vous trouvez ses deux kilogrammes trop lourds ou son « grand-angle » à 150 mm trop long, vous pouvez aussi opter pour le 50-400mm de chez Tamron, de 1,2 kg. Sa focale maximale sera un peu courte pour chasser les chamois, mais son relativement grand angle et sa légèreté feront merveille en randonnée… et sur les meetings aériens !

Un assortiment de focales fixes lumineuses

S’ils dominent le marché, les zooms ne sont pas incontournables. Les focales fixes conservent leurs avantages : compacité, légèreté et/ou luminosité. Elles offrent aussi un bon exercice de visualisation pour améliorer vos compositions.

En ultra-grand-angle, le poids du Sigma 20mm Art nous semble un peu excessif pour une focale fixe destinée aux hybrides : plus de 600 gr. Nous préférons donc le Sony FE 20mm G. Moins lumineux de 2/3 IL, il pèse en revanche moins de 400 g. Son tarif raisonnable et sa qualité élevée dès la pleine ouverture en font un excellent compromis.

Objectifs à focale fixe Sony FE 20mm, 35mm et 50mm

Sur un hybride, un 35 mm compact et lumineux est relativement facile à concevoir. Nous conseillons donc d’en profiter pour pousser à f/1,4 sur cette focale, très appréciée en photo de rue. Le Sony FE 35mm GM dépasse de peu les 500 g, ce qui reste très raisonnable pour un objectif d’une qualité exceptionnelle, capable de photographier aussi bien de nuit que de jour. Si son prix est un frein, vous pouvez sacrifier la compacité avec l’excellent Sigma 35mm DG DN Art.

Profondeur de champ réduite du Sony 50mm f/1,2
L’ouverture à f/1,2 permet au 50 mm GM de réduire spectaculairement la profondeur de champ. © Sony

Le « bon vieux 50 » est un classique incontournable en plein format. C’est la focale la plus lumineuse proposée par Sony, avec le FE 50mm f/1,2 GM. Voici donc la référence inévitable pour la photographie nocturne ou la réduction extrême de la profondeur de champ ! Réunissant les meilleures technologies de la marque, ce modèle est naturellement coûteux. Si vous ne pouvez pas investir près de 2300 € dans un « simple standard », rendez-vous à l’autre extrémité de l’échelle : malgré une construction nettement inférieure et une luminosité 1 IL plus faible, le FE 50mm f/1,8 est un des meilleurs rapports qualité-prix du marché.

Portrait et macro : 85mm et 105mm, les objectifs spécialistes

Les grands-angles et standards sont relativement polyvalents, du paysage à la photo de rue. Mais il existe deux domaines spécialisés où les focales fixes sont irremplaçables : le portrait et la macro.

Pour photographier des gens, une focale de 85 mm est parfaite. Elle permet des plans relativement serrés à environ deux mètres, et des plans américains autour de trois mètres. Ainsi, le sujet n’est pas déformé, mais il occupe l’essentiel de l’image.

Le Sigma 85mm est idéal pour le portrait
Le Sigma 85 mm f/1,4, idéal pour le portrait. © Du Li Chao via Sigma

Parmi les innombrables références correspondantes, nous vous conseillons ici le Sigma 85mm DG DN Art. Sensiblement moins cher que le Sony GM, il est aussi plus léger et compact. Pour autant, sa qualité est excellente et son diaphragme à onze lamelles assure un flou extrêmement élégant sur l’arrière-plan.

En macrophotographie aussi, il faut garder un peu de recul : les insectes, par exemple, détestent se faire approcher par un objectif ! Le bon compris se situe autour de 100 mm. La distance de mise au point au rapport de reproduction 1:1 (la macro au sens strict) est de l’ordre de 30 cm et l’extrémité de l’objectif reste à une quinzaine de centimètres du sujet.

Le Sigma 105 mm Macro Art, fait pour la macro
Le Sigma 105 mm Macro, parfait pour les fins détails. © Marc Haers via Sigma

Notre favori en monture E est le Sigma 105mm DG DN Macro Art. Spécialiste de la macro, il offre néanmoins une excellente qualité d’image à toutes les distances de mise au point. Il peut donc aussi réaliser de superbes portraits, même si son ouverture à f/2,8 ne permettra pas de jouer aussi finement sur la profondeur de champ que le 85mm f/1,4.

Des objectifs optimisés pour la vidéo ?

Les objectifs précédents sont tous utilisables en vidéo, mais ils ne sont pas optimisés pour cette tâche. C’est en revanche le cas de l’ultra-grand-angle Sony FE PZ 16-35mm G : grâce à son zoom motorisé, vous pouvez zoomer en silence avec une fluidité parfaite. Sa formule optique réduit également le focus breathing, ces décalages du plan de netteté lors des changements de focale. Comme il ne pèse que 353 g, vous pourrez aisément vous filmer pour un vlog en tenant votre Alpha 7 IV à bout de bras.

Objectifs vidéo Sony PZ 16-35mm et 24-105mm

Sony ne propose pas de transstandard grand public à zoom motorisé. Pour des productions haut de gamme, vous pourrez compter sur le FE PZ 28-135mm G OSS, mais avec 1,2 kg et 16 cm, ce n’est pas un objectif de masse ! En guise de couteau suisse vidéo, nous vous conseillons donc le Sony FE 24-105mm G OSS. Avec 663 g, il est bien plus utilisable à main levée. Sa bague de zoom est mécanique, mais assez fluide pour réaliser un travelling optique sans secouer la prise de vue. Et sa plage de focales convient aussi bien aux tournages de vlog, avec le présentateur au premier plan, qu’à la réalisation de portraits.

Un OPNI pour finir : le Tamron 35-150 mm f/2-2,8

Et si vous deviez ne garder qu’un seul objectif pour tout faire ? Les zooms polyvalents souffrent souvent d’une faible luminosité ou d’une focale maximale limitée. Le Tamron 35-150mm Di III VXD fait exception : s’il se contente d’un grand-angle à 35 mm, un peu long pour le paysage, il pousse à 150 mm côté téléobjectif. Et surtout, il ouvre à f/2,8 même à la plus longue focale ! C’est donc un objet photographique non identifié. Au-delà de sa simple polyvalence, il s’agit de l’arme ultime du portraitiste : il convient aussi bien aux photos de groupes qu’aux gros plans, au studio ou en lumière naturelle – même en soirée ! Sa motorisation VXD est idéale en photo comme en vidéo, et vous pouvez le brancher sur un ordinateur pour personnaliser son fonctionnement.

Tamron 35-150mm f/2-2,8
Le Tamron 35-150 mm f/2-2,8, polyvalent et original. © Henry Söderlund, licence CC-BY

Ce dernier point illustre une réalité : quelles que soient les sélections que nous vous proposons, vous devrez personnaliser votre liste d’équipement idéale. Peut-être suffit-il d’un objectif précis pour votre activité ; peut-être en aurez-vous besoin de six ! Pour un portraitiste, le 35-150 mm et le 85 mm sont inestimables. Mais si les animaux sauvages vous passionnent, vous n’aurez l’utilité ni de l’un ni de l’autre. En revanche, le FE 200-600 mm vous plaira beaucoup… alors que, du fait de son poids et de son grand-angle déjà très long, nous le conseillons rarement ! N’hésitez donc pas à consulter la liste des optiques en monture FE : le compagnon idéal de votre Sony A7 IV s’y cache peut-être…

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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