Cette année, les Rencontres Photo ne devraient pas jouer l’Arlésienne. L’un des plus importants rendez-vous mondiaux de la photographie (150 000 visiteurs en 2019) n’est pas annulé et doit se dérouler du 4 juillet au 26 septembre. Soit un jour avant le festival de théâtre d’Avignon, et deux jours avant celui de Cannes, exceptionnellement programmé en juillet. Un rêve en ces temps de sevrage culturel.

Mais il ne faudra pas pour autant s’attendre à un retour à la normale. Les Rencontres d’Arles seront « resserrées » autour d’expositions moins nombreuses, recentrées sur le centre-ville et les lieux patrimoniaux de cette cité inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

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Des lieux nouveaux seront investis, comme la Chapelle des Jésuites, et plusieurs expositions auront lieu en plein air, pour mieux se conformer aux protocoles sanitaires. Des règles qui imposeront d’autres contraintes : jauge d’une personne pour 10 m2 dans les salles d’expositions, réservations de créneaux horaires grâce à une application, réduction de la jauge pour les traditionnelles soirées de début juillet au Théâtre antique.

Deux grandes dames

Une série d’expositions sera consacrée à la question de l’identité avec un volet intitulé Masculinités réunissant une cinquantaine d’artistes du monde entier « sur la manière dont la masculinité a été codée, interprétée et construite socialement des années 1960 jusqu’à aujourd’hui, par le biais du cinéma et de la photographie ».

Dans une autre exposition, The New Black Vanguard, le nouveau directeur des Rencontres d’Arles, Christoph Wiesner, souhaite mettre en avant des images « qui ouvrent la conversation autour de la représentation du corps noir et de la vie des Noirs en tant que sujet ». Un angle d’attaque qui n’est pas sans évoquer l’exposition sur le « modèle noir » du Musée d’Orsay, en 2019.

Les Rencontres célébreront aussi une grande dame de la photo, Sabine Weiss, 96 ans, en dévoilant « des séries jusqu’à présent complètement inédites », notamment des clichés américains des années 1950 de cette représentante du courant humaniste, aux côtés de Doisneau, Ronis ou Boubat.

À Arles, des Rencontres Photo 2021 recadrées en petit format

Autre grande artiste du siècle passé, Charlotte Perriand (1903-1999) sera au centre d’une exposition de sa collection de photomontages géants et de tout ce qui a permis de les concevoir, négatifs et tirages d’époque. Des fresques, que l’on a pu voir en 2019 lors de la rétrospective consacrée à l’architecte et designeuse à la Fondation Louis-Vuitton, dont le but était de dénoncer l’urbanisme insalubre et de donner sa vision de conditions de vie meilleures.