Le prix HSBC pour la photographie 2021 décerné à Aassmaa Akhannouch et Cyrus Cornut

Le prix HSBC pour la photographie 2021 décerné à Aassmaa Akhannouch et Cyrus Cornut
L'une des photos de « Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe » de Cyrus Cornut © Cyrus Cornut

Les deux artistes, respectivement marocaine et français, ont été sélectionnés par le jury parmi les 12 finalistes du prix HSBC pour la photographie. Ces artistes avaient été proposés par Sylvie Hugues, photographe et conseillère artistique du prix cette année.

Le jury du prix HSBC pour la photographie a rendu public aujourd’hui, le 16 mars, les noms des deux vainqueurs de la 26e édition. Il s’agit d’Aassmaa Akhannouch, pour ses tirages intitulés La maison qui m’habite encore… et Cyrus Cornut, pour Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe. Ce prix, remis à des artistes français et internationaux, vise à faire émerger une nouvelle génération de photographe en acquérant leurs œuvres et en produisant des expositions et des ouvrages sur leur travail.

Deux visions de la maison

Les deux artistes se sont intéressés aux maisons, avec deux visions bien différentes : l’une à sa charge émotionnelle intrinsèque et l’autre à son potentiel destructeur. Le travail d’Aassmaa Akhannouch s’est centré sur sa maison d’enfance, la « maison rouge » où tant de souvenirs se retrouvent et où tant d’événements, apparemment insignifiants, ont construit ce qu’elle est aujourd’hui. Avec ses cyanotypes, qui utilisent une technique de tirage photographique monochrome ancienne, rehaussés à l’aquarelle, la photographe entend travailler sur la représentation de la mémoire en photographie. La série se compose autant de photographies prises dans l’ancienne maison que de reconstitution de scènes qui l’évoquent et qui ont su toucher le jury par leur atmosphère mélancolique. « C’est un peu comme si on ouvrait une vieille malle au grenier et qu’on tombait sur ces photographies », écrit Sylvie Hugues.

« Salon télé » de la série « La maison qui m'habite encore... » d'Aassmaa Akhannouch © Aassmaa Akhannouch

« Salon télé » de la série « La maison qui m’habite encore… » d’Aassmaa Akhannouch © Aassmaa Akhannouch

Cyrus Cornut adopte un postulat bien éloigné en s’intéressant à la croissance urbaine frénétique de la ville de Chongqing, en Chine, contre les conditions de terrain difficiles, à flanc de montagne. Il entend capter la destruction implacable de la nature par l’urbanisation, la « danse des grues et des pelleteuses » qui percent, fracturent, aplanissent les terrains pour « empiler les hommes ». Avec ses œuvres, réalisées à la chambre photographique, encombrante et nécessitant autant de technique que de patience, Cyrus Cornut critique la construction à outrance, tout comme la pollution et le mépris des ruraux qui l’accompagnent. Avec ses procédés laborieux, il réintroduit le temps long, celui de la nature, dans ses messages et dans sa technique, pour rendre compte de ces bouleversements géologiques.

L'une des photos de « Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe » de Cyrus Cornut © Cyrus Cornut

L’une des photos de « Chongqing, sur les quatre rives du temps qui passe » de Cyrus Cornut © Cyrus Cornut

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