La Sony FX30 est la dernière-née de la gamme Cinéma du constructeur. Comme son nom l’indique, c’est la petite sœur de la FX3. Elle s’en distingue principalement par son capteur Super 35. Cependant, elle en conserve les fonctions, la connectique et l’ergonomie, appréciées des professionnels. Elle permet notamment d’envoyer des données RAW 16 bits sur un enregistreur ou d’enregistrer en Log sur des cartes CFexpress Type A.

La FX30, une caméra professionnelle

Comme les autres modèles de la gamme FX, la FX30 est une véritable caméra moderne. Elle filme donc en 4K jusqu’à 60 images par seconde (voire 120 im/s en mode haute vitesse). Elle intègre un dispositif de dissipation thermique, afin de filmer en continu sans craindre la surchauffe. Comme les FX3 et FX6, elle possède deux logements de carte CFexpress A, également compatibles avec les cartes SD.

Sony FX30 avec poignée XLR et micro

Le boîtier de la FX30 est presque identique à celui de la FX3. Comme elle, elle dispose donc de cinq pas de vis, afin de l’installer sur de nombreux supports et d’y accrocher un large choix d’accessoires. En principe, tous ceux de la FX3 sont directement utilisables !

La connectique de base est relativement simple (HDMI, entrée et sortie mini-jack, USB-C et micro-USB), mais elle peut évoluer. La griffe multi-interface permet par exemple l’installation d’une poignée de prise de son. Il est alors possible de brancher non seulement une entrée stéréo mini-jack, mais aussi deux micros XLR. La poignée intègre une mixette permettant d’optimiser l’enregistrement des quatre canaux. Autre exemple : un adaptateur branché sur le port Micro-USB permet de synchroniser le time code pour tourner à plusieurs caméras.

Dos de la FX30
Le dos de la FX30 est identique à celui de la FX3, permettant de passer d’un modèle à l’autre indifféremment.

Du côté des formats d’enregistrement, la nouvelle FX30 n’a rien à envier à la FX3. Comme elle, elle peut filmer en S-Log3 avec un échantillonnage 4:2:2 sur 10 bits. Elle peut utiliser les LUT de l’utilisateur pour prévisualiser l’effet de l’étalonnage, et intègre les rendus cinéma chers à Sony. La sortie HDMI peut également envoyer du RAW 16 bits vers un enregistreur tel qu’un Ninja V pour une souplesse maximale au montage. Les métadonnées sauvegardent aussi les informations de stabilisation d’image et la LUT utilisée, afin de simplifier le post-traitement.

Autofocus, carte de mise au point…

Comme tous les appareils Sony récents, la FX30 propose un autofocus moderne, avec détection des visages et des yeux, ainsi que des têtes d’animaux terrestres et d’oiseaux. Il est évidemment possible d’utiliser divers modes et zones de mise au point. Le logiciel sait aussi compenser les variations de cadrage lors de la mise au point – couramment appelées « focus breathing ». Mais la nouveauté concerne la mise au point manuelle.

Carte de mise au point
La carte de mise au point permet de savoir quelles zones sont en avant ou en arrière du plan de netteté.

La FX30 propose bien sûr la loupe et le focus peaking, mais aussi une nouvelle fonction : la carte de mise au point. Déjà vue sur l’appareil photo α7 IV, cette fonction utilise la corrélation de phase sur le capteur pour colorer en bleu les éléments situés au-delà de la zone de mise au point et en rouge ceux situés plus près.

Sur ce point, la nouvelle FX30 est ainsi plus avancée que ses aînées. Il aurait été logique que cette fonction voie le jour sur des caméras plein format haut de gamme, mais Sony a décidé d’en faire profiter en premier son modèle le plus accessible.

Capteur Super 35, la clé de l’abordable

Car, bien que dotée de fonctions absentes des autres FX, la Sony FX30 prend bien place en entrée de gamme. L’explication est simple : c’est la première caméra Super 35 de cette série, les précédentes ayant toutes un capteur plein format. Plus petit, ce capteur n’en est pas moins avancé : il est rétro-éclairé et propose deux sensibilités natives. Il offre ainsi une qualité optimale à 800 et à 2500 ISO. Trois modes, Cine EI, Cine EI Quick et Flexible ISO, permettent de gérer le passage d’une sensibilité de base à l’autre en fonction des besoins. Dans des conditions idéales, il offre une dynamique de 14 IL, presque identique donc à celle des modèles plein format.

Capteur Super 35 de la FX30
Le capteur plus petit est la principale différence avec la FX3.

Ce capteur compte en fait 6192 pixels de largeur : aux cadences normales (jusqu’à 60 im/s), la vidéo 4K est suréchantillonnée, ce qui améliore légèrement la résolution visuelle. Aux cadences supérieures (jusqu’à 120 im/s), ce sont les 3840×2160 pixels du centre du capteur qui sont utilisés, entraînant un recadrage de 38 % de la largeur.

Logiquement, comme les appareils hybrides Alpha série 6000, la FX30 peut photographier en 26 MP. La principale différence est l’absence d’obturateur mécanique.

Enfin, ce capteur est bien entendu stabilisé sur cinq axes, avec le mode Actif pour tourner à main levée.

La FX30, pas réservée aux débutants

Sony destine la FX30 en priorité aux apprentis cinéastes et aux créatifs indépendants. Mais elle peut également proposer des avantages aux utilisateurs les plus avancés. D’abord, le capteur Super 35 permet d’utiliser une focale plus courte à cadrage identique. Les objectifs sont alors généralement moins encombrants, ce qui permet de suivre des mouvements plus rapides à main levée. La profondeur de champ supérieure simplifie également la gestion de la netteté.

Tournage avec la Sony FX30
Si le boîtier lui-même est identique à la FX3 (650 g environ), la légèreté des objectifs APS-C facilite les tournages à la volée.

Elle propose aussi des fonctions plus avancées que ses aînées, notamment pour la mise au point. Nul doute que les prochaines versions de caméras plein format seront dotées de la carte de mise au point ; mais, en attendant, ceux que cette fonction bien pratique intéresse trouveront le modèle d’entrée de gamme plus attractif que les alternatives plus coûteuses…

Deux nouvelles CFexpress type A, 320 et 640 Go

Cet été, Lexar a présenté ses premières cartes CFexpress Type A, concurrençant directement les modèles de Sony : les Lexar Professional Gold 80 Go et Gold 160 Go. Moins chères et légèrement plus rapides, celles-ci ont sans doute poussé Sony à réagir : voici deux nouveaux modèles aux capacités accrues.

Les nouvelles Sony CFexpress type A Tough 320 Go et Tough 640 Go conservent les débits des versions 80 Go et 160 Go, avec des pointes à 700 Mo/s en écriture et la classe VPG400. Elles permettent donc elles aussi de filmer en 4K à 120 im/s. Plus original, elles sont classées IP57, ce qui devrait permettre de les utiliser dans des conditions hostiles sans crainte pour ses données.

Prix et disponibilité

La Sony FX30 sera disponible d’ici novembre, en deux versions :

Les cartes mémoire arriveront pour leur part à des dates différentes :

  • Sony CFexpress Type A 320 Go : 710 € dès octobre
  • Sony CFexpress Type A 640 Go : 1350 € à partir de décembre
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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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