En octobre, les feuilles roussissent… mais les expos fleurissent

par Camille Nivollet & Florencia Basset
Zooms Expos

La sélection d’expos de la rédaction pour profiter de la riche actualité culturelle de l’automne.

De la série “Enter As Fiction”.
© Kourtney Roy.

FESTIVAL DU REGARD, CERGY-PONTOISE
jusqu’au 21 novembre

Pour sa 6e édition, la manifestation s’intéresse à l’intime et à l’autofiction, à travers une programmation riche. Une exposition associe les photos de Marc Riboud et les textes de sa femme, Catherine Chaine, autour de leur fille trisomique, Clémence. Kourtney Roy se met en scène dans un univers pop et décalé. Franck Landron joue, lui aussi, dans ses autoportraits teintés d’humour. Un humour que l’on retrouve dans les cartes de vœux que Robert Doisneau réalisait avec sa famille. L’ensemble des expositions est à découvrir jusqu’au 21 novembre.

Cergy-Pontoise (95).

 

Catherine Deneuve, “Vogue Paris”, mai 1966.
© David Bailey.

“VOGUE PARIS 1920-2020”, PALAIS GALLIERA, PARIS
jusqu’au 20 janvier 2022

Fondé en 1920 par le groupe Condé Nast, “Vogue Paris” est l’un des plus anciens magazines de mode français toujours publié – et la seule édition de “Vogue” à porter le nom d’une ville. Il influence aujourd’hui encore le monde de la mode. L’exposition “Vogue Paris 1920-2020” célèbre ses 100 ans et met en lumière les photographes promus par le mensuel: George Hoyningen-Huene, Horst P. Horst, Guy Bourdin, William Klein, Helmut Newton ou encore Peter Lindbergh. Parmi les 400 œuvres présentées au fil d’un accrochage chronologique, on retrouve les grandes photographies qui ont marqué l’histoire du magazine, ainsi que des illustrations, des anciens numéros, les évocations de collaborations avec de grands couturiers, et même quelques modèles de haute couture et de prêt-à-porter…

Palais Galliera, Paris XVIe.

 

 

Ghazni, Afghanistan, 2 décembre 2019. Une équipe de déminage de l’armée nationale afghane fait exploser un engin explosif trouvé sur l'autoroute Ghazni-Kandahar.
© Lorenzo Tugnoli / “The Washington Post” / Contrasto.

PRIX BAYEUX CALVADOS-NORMANDIE DES CORRESPONDANTS DE GUERRE
du 4 au 10 octobre (31 octobre pour les expositions)

Depuis vingt-huit ans, le festival normand rend hommage aux reporters de guerre et défend la liberté de la presse. Cet événement est l’occasion de décrypter l’actualité internationale par le biais des cinq expositions, des projections, des soirées et des tables rondes. Le photojournaliste franco-iranien Manoocher Deghati est le président du jury de cette 28édition. Une exposition lui est d’ailleurs consacrée.

Au programme, l’exposition “Des traces d’humanité” de Rémy Ourdan et Damir Sagolj. Croisant les travaux des deux journalistes, des documents historiques et des œuvres artistiques, elle pose la question “qu’est-ce que devenir un Juste en temps de guerre?” à travers l’histoire des juifs de Sarajevo. Chaque année, le prix Bayeux présente aussi un accrochage collectif. “Myanmar printemps 2021” met à l’honneur un groupe de jeunes photojournalistes qui a couvert, malgré le danger, les événements pendant et après le coup d’Etat militaire mené le 1er février en Birmanie. Les cinq expositions se poursuivent jusqu’au 31 octobre.

Le festival se terminera par l’annonce, samedi 9 octobre, des dix lauréats de cette édition.

Bayeux (14).

 

 

De la série “Self Portrait”.
© The John Coplans Trust.

“LA VIE DES FORMES”, JOHN COPLANS, FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON, PARIS
du 5 octobre 2021 au 16 janvier 2022

Né en 1920, John Coplans ne se consacre pleinement à la photographie qu’à 60 ans, après avoir été critique d’art, commissaire d’exposition et directeur de musée, notamment au sein de The Art Gallery University of California. Huit ans plus tard, en 1988, le San Francisco Museum of Modern Art lui consacre une première grande exposition, qui est présentée la même année au MoMA de New York. John Coplans décède en 2003.

L’exposition “La Vie des formes” s’articule autour de la série “Self Portrait”, réalisée entre 1984 et 2002. John Coplans y met en scène son corps nu dans une véritable exploration photographique en noir et blanc. Représenté de façon fragmentée, semblant dépourvu de tête, ce corps devient impersonnel: il est un matériau, une forme que le photographe sculpte.

L’accrochage prolonge ce travail en intégrant les travaux d’artistes dont Coplans était proche, tels que Walker Evans, Weegee ou encore Carleton Watkins.

Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris IIIe.

 

 

De la série “Albedo”.
© Laure Winants.

RÉSIDENCE 1+2, CHAPELLE DES CORDELIERS, TOULOUSE
du 30 octobre au 28 novembre

Les photographes Grégoire Eloy, Myriem Karim et Laure Winants, ainsi que la cinéaste Margaux Chataux, étaient à Toulouse du 1er mars au 30 avril dans le cadre de la résidence 1+2. Ils étaient accompagnés par la marraine 2021 du programme: Héloïse Conésa, conservatrice du patrimoine en charge de la collection de photographie contemporaine au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France. Cette année, le thème était “Photographie & Science”.

Après avoir arpenté les montagnes des Pyrénées durant deux mois, Grégoire Eloy, Myriem Karim et Laure Winants racontent en images l’histoire de ce paysage, de son relief, questionnant l’impact humain. Collaborant avec des scientifiques issus de diverses disciplines mais dont les approches sont axées sur la climatologie, Laure Winants s’est attachée aux traces que les fluctuations et les dynamiques climatiques dessinent sur la terre et sur la matière. Myriem Karim explore les liens entre la connaissance topographique d’un territoire, que fournissent les cartes, et la perception de l’espace qu’offre la photographie. Quant à Grégoire Eloy, il a souhaité adopter la démarche du glaciologue pour s’intéresser au glacier d’Ossoue, à 3000 m d’altitude, menacé de disparition d’ici au milieu du siècle.

Margaux Chataux les a accompagnés durant leur expédition et a réalisé un portrait croisé des trois photographes et des paysages pyrénéens. Les lauréats intègrent une dimension sensible de la science dans leurs travaux.

Chapelle des Cordeliers, Toulouse (31).

 

 

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