Réouverture des musées: les cinq expos incontournables

par Isaline Dupond Jacquemart
Zooms Expos

A partir du 19 mai, les lieux culturels ont à nouveau l'autorisation d’accueillir du public, en respectant jauges et mesures sanitaires. Voici la sélection de la rédaction des expos à ne pas manquer.

Dans ses dernières séries, comme “Denrées alimentaires”, Michael Schmidt utilise la couleur et se rend notamment dans des exploitations de fruits et de légumes, en Allemagne, Norvège, Pays-Bas ou encore en Italie ou en Espagne...
© Michael Schmidt.

“UNE AUTRE PHOTOGRAPHIE ALLEMANDE”, MICHAEL SCHMIDT, JEU DE PAUME
du 19 mai au 29 août

Pour sa réouverture, le Jeu de paume dédie une grande rétrospective à l’Allemand Michael Schmidt, disparu en 2014. A travers des tirages originaux, des travaux inédits, des ouvrages et un vaste corpus d’archives, l’exposition montre l’évolution du travail de ce photographe berlinois et témoigne de la reconnaissance progressive du médium comme forme d’expression artistique à part entière.

Né en 1945, Michael Schmidt commence par documenter sa ville natale à la fin de la guerre froide, avant de s’intéresser, à travers un style visuel plus fragmentaire et personnel, à la génération de la chute du mur ainsi qu’à la réunification. Dans ses dernières séries, il s’exprime autant en noir et blanc qu’en couleur et pose son regard sur les régions allemandes, laissant de côté Berlin…

Jeu de paume, Paris XVIIIe.

 

Sebastião Salgado photographie ici une Indienne Yawanawá dans l'État d’Acre, au Brésil.
© Sebastião Salgado.

“AMAZÔNIA”, SEBASTIÃO SALGADO, PHILHARMONIE DE PARIS
du 20 mai au 31 octobre

Plongez dans la forêt brésilienne avec le dernier grand travail de Sebastião Salgado: “Amazônia”. Le photographe s’est installé plusieurs semaines au sein de villages d’Indiens d’Amazonie pour documenter, dans la lignée de son projet “Genesis”, les modes de vie de ces peuples et témoigner de la complexité des paysages de cette région: des affluents sinueux de l’Amazone aux montagnes culminant jusqu’à 3.000 mètres.

L’exposition monumentale, plusieurs fois repoussée, intègre une création sonore de Jean-Michel Jarre donnant à entendre la voix des communautés autochtones ainsi que les sons de la forêt. Cette composition musicale entre ainsi en dialogue avec près de 200 images de Sebastião Salgado, complétées par des projections. Un voyage photographique qui est aussi une invitation à préserver ce fragile écosystème.

Philharmonie de Paris, Paris XIXe.

 

Ce vidéogramme de Wang Bing est tiré de son film “A l'ouest des rails“ réalisé en 2003 et tourné dans le district de Tiexi, dans l'agglomération de Shenyang, au nord-est de la Chine. L'artiste retrace la vie des ouvriers d'un complexe industriel en déclin.
© Wang Bing.

“L’ŒIL QUI MARCHE”, WANG BING, LE BAL
du 26 mai au 3 octobre

Adepte des approches expérimentales de l’image? L’exposition “L’œil qui marche” présente le travail du cinéaste chinois Wang Bing à travers une sélection de fragments découpés dans la matière de six de ses films les plus emblématiques.

Formé à la photographie à l’Ecole des beaux-arts de Lu Xun, puis à l’Académie de cinéma de Pékin, l’artiste montre l’autre facette de l’Empire du Milieu, que ce soit les exclus de la croissance économique chinoise ou les survivants des campagnes anti-droitistes de Mao Zedong. Ce qui se trouve hors du champ de la couverture médiatique officielle. Une esthétique ainsi qu’une démarche fortes pour garder les yeux grands ouverts sur le monde.

Le Bal, Paris XVIIIe.

 

Patrick Waterhouse mêle photographie et peinture dans sa série "Restricted Images". L'artiste travaille avec les communautés aborigènes Warlpiri de Yuendemu et Nyiripi qu'il invite à peindre sur ses images.
© Patrick Waterhouse avec Dorothy Napururla Dickson / Courtesy Ravestijn Gallery

SALON APPROCHE
du 26 au 31 mai

Pour sa 4e édition, le salon Approche met en lumière les pièces uniques en photographie, un pas de côté à l’ère de la reproductibilité des images. Fondé par Emilia Genuardi et Elsa Janssen et consacré aux expérimentations visuelles, cet événement fait dialoguer photographie et art contemporain.

Cette année, 17 artistes qui sont exposés dans trois galeries du IIIe arrondissement de Paris. Parmi eux, Katrien de Blauwer explore avec sa série “Isabelle a 24 ans … Isabelle a 42 ans” la fabrication d’images par le collage et la peinture. Edouard Taufenbach et Régis Campo, le duo lauréat du Prix Swiss Life à 4 mains en 2020, allient musique et symphonie visuelle du vol des oiseaux à travers leur projet “Le Bleu du ciel”. Et Coraline de Chiara travaille le cyanotype et la sérigraphie pour donner forme à des paysages et des abstractions poétiques. Un salon qui saura parler à celles et ceux qui aiment voir au-delà des limites de la photographie conventionnelle!

Galerie Christian Berst, Galerie Papillon, Espace Bertrand Grimont, Paris IIIe.

 

Yohanne Lamoulère explore le Nord de la France et ses habitants, une région frappée par la crise générale et notamment par celle fluviale.
© Yohanne Lamoulère / Tendance Floue.

L’ŒIL URBAIN, CORBEIL-ESSONNES (91)
du 27 mai au 4 juillet

“French Touch”, la France et ses territoires, telle est la thématique de la 9e édition du festival photographique de Corbeil-Essonnes L’Œil urbain. Onze expositions sont au programme de ce rendez-vous francilien. La photographe marseillaise Yohanne Lamoulère, membre du collectif Tendance Floue, documente le Nord et ses habitants. Corentin Fohlen présente son travail très personnel sur son oncle, peintre, ingénieur, poète, “fou-dingue mais doux-réaliste”. Yan Morvan, résidant de la 8e édition du festival, immortalise les habitants de la ville hôte en utilisant un grand format, le flash et le noir et blanc. Quant à Christophe Gin, le lauréat du prix Carmignac 2015, il porte son regard au-delà de la métropole et s’intéresse à la Guyane qu’il a sillonnée pendant cinq mois… Ce parcours photographique dans différents lieux culturels de la ville de Corbeil-Essonnes invite à voir la France d’un nouveau regard.

Corbeil-Essonnes (91).

 

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