Pour le tribunal administratif, le fonds du Château d'Eau n'appartient pas à la Mairie de Toulouse

  • Le Château d'Eau.
    Le Château d'Eau. DDM - Xavier de Fenoyl
Publié le , mis à jour

l'essentiel Dans un arrêt rendu mardi 2 février, le tribunal administratif de Toulouse a confirmé que l'association Pace, qui gérait le Château d'Eau jusqu'au 31 décembre 2019, est propriétaire du fonds de la galerie photographique financée par la Mairie de Toulouse. Des milliers de tirages et de livres étaient dans la balance. 

Créé en 1974 par Jean Dieuzaide, le Château d'Eau n'est pas seulement une galerie photographique réputée nationalement. C'est aussi un important patrimoine constitué de tirages originaux et de livres. A qui appartiennent ces objets dont certains ont une belle valeur marchande ? Un conflit opposait à ce sujet, depuis plusieurs années, l'association Pace, responsable du lieu depuis juin 1985, et la mairie de Toulouse, « qui a toujours financé 90 % des dépenses du Château d'Eau » et repris la galerie en gestion directe le 1er janvier 2020. Saisi, le tribunal administratif de Toulouse a jugé hier que c'est l'association qui est bien propriétaire de ce fonds prestigieux et non pas la collectivité locale. Pace peut donc désormais proposer à d'autres structures, qui ont déjà manifesté leur intérêt pour les tirages et les livres, le soin de les exploiter. Le tout loin de Toulouse, ville dont Jean Dieuzaide paraissait inséparable.

Hier, l'avocat de l'association, Christophe Léguevaques, a crié victoire dans un communiqué. Il a notamment précisé que « la Ville tenait (certes) un rôle essentiel en assurant la prise en charge de la masse salariale (environ 75 % du budget annuel) mais n’interférait pas dans les choix artistiques ». Selon lui, elle a aussi cherché à « provoquer la mort de l’association pour récupérer ses actifs », s'enferrant dans un « refus de discuter ».

Adjoint au maire de Toulouse en charge de la Culture, Francis Grass, qui se présente en « homme de dialogue », avoue sa « déception », expliquant en substance qu'il « défend le contribuable » et ne comprendrait pas que « ce qui a été payé par la collectivité revienne à une structure privée». Pour la suite, « aucune décision n'a encore été prise, les juristes de la Mairie analysant l'arrêt du tribunal administratif ». La collectivité a 15 jours pour faire appel.

Le président de Pace, Denis Rouillard, affiche un sourire de satisfaction mais reste pondéré dans ses propos. « Je ne considère pas que nous avons gagné une bataille, plutôt la reconnaissance du travail accompli et de la valeur du fonds. Il était normal que la question soit tranchée par la justice plutôt que par une décision à l'emporte-pièce. L'arrêt du tribunal administratif est une normalisation juridique.»

Désormais, Denis Rouillard cherche à « renouer un dialogue avec la mairie... que l'association n'a jamais coupé ». Et de préciser : « On va pouvoir rediscuter, inciter les représentants de la mairie à regarder les choses autrement ».

Voir les quelque 5400 tirages (dont 2200 originaux signés) et les 13500 ouvrages (deuxième bibliothèque spécialisée en photographie en France) quitter Toulouse serait un crève-cœur pour tous les Toulousains attachés au Château d'Eau. Denis Rouillard le sait mais ne veut pas en dire plus pour l'instant sur l'éventuelle destination du fonds. Une décision sera prise « par les adhérents de Pace » lors d'une assemblée générale exceptionnelle de l'association, le 19 février. A moins que d'ici là un accord acceptable soit trouvé avec la Mairie de Toulouse. Difficile à imaginer après six ans de conflit.

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