Test Laowa 15 mm f/2 Zero-D : objectif ultra grand-angle de niche pour hybrides

Venus Optics a lancé en 2017 son objectif ultra grand-angle Laowa 15 mm f/2 Zero-D en monture E. Offrant une solution native et compacte pour les hybrides plein format, l’objectif a ensuite été décliné pour les montures Nikon Z et Canon RF en 2019, avant d’être également proposée en monture L en 2020. Combinant grande ouverture et taille compacte, cette focale fixe lumineuse vise à séduire les photographes de paysage, d’architecture et d’astronomie. Que vaut le Laowa 15 mm f/2 Zero-D sur le terrain ? Nous avons utilisé l’objectif en monture RF sur un EOS R et voici notre test complet.

Présentation du Laowa 15 mm f/2 Zero-D

Au fil des années, les fabricants chinois d’objectifs montent en gamme, proposant des optiques toujours plus qualitatives pour des tarifs relativement contenus. Si dans bien des cas il est nécessaire de sacrifier l’autofocus, ces optiques restent très intéressantes compte tenu du peu d’options « natives » pour nos montures hybrides Canon RF, Sony FE, Leica L et Nikon Z.

Venus Optics en fait partie. Créé en 2013 par des photographes passionnés et des experts opticiens, ce constructeur chinois étend d’année en année son parc optique. Ils font véritablement parler d’eux en 2016 avec le Laowa 12 mm f/2,8 Zero-D, première optique rectilinéaire aussi large qui revendiquait une absence totale de distorsion. En 2017, Venus Optics poursuit son développement avec le Laowa 15 mm f/2 reprenant lui aussi le label Zero-D. Sa fiche technique le présente comme l’objectif rêvé des amateurs de photo immobilière, d’astrophotographie et des photographes de paysage. Contrairement au 12 mm lancé précédemment, ce 15 mm ne dispose pas de lentille frontale bombée et autorise ainsi les filtres standards. Bonus, son ouverture est plus grande, offrant 1 IL supplémentaire.

La mise au point exclusivement manuelle n’est plus aussi taboue que du temps des reflex numériques. En effet, les boîtiers hybrides voient apparaître de nouvelles aides à la mise au point, comme le focus peaking qui rend le procédé bien plus accessible au grand public. L’inconvénient majeur du tout manuel restera cependant l’absence de communication avec le boîtier. Il sera ainsi impossible de retrouver ses données d’ouverture dans les EXIFs et de s’en servir pour appliquer un quelconque profil de correction. L’absence de communication rend aussi impossible l’usage de la fonctionnalité « focus guide » de Canon.

La construction optique de cet objectif est constituée de 12 éléments répartis en 9 groupes avec 2 lentilles asphériques et 3 lentilles en verre ED afin de réduire les aberrations chromatiques et sphériques. La lentille frontale dispose également d’un revêtement Frog Eye qui permet de réduire la fixation de poussière ou d’humidité et facilite son nettoyage.

L’ouverture à f/2 du Laowa 15 mm f/2 Zero-D  est assurée par un iris à 5 lamelles circulaires. Cet ultra grand-angle Laowa se distingue également par sa faible distance minimale de mise au point, qui est de seulement 15 cm. À la clé, un rapport de grossissement maximal de 0,25 x, assez inhabituel pour ce type d’objectif. On peut ainsi capturer des sujets placés très près de la lentille frontale. Ceci ouvre des possibilités créatives avec une perspective plus large et un flou d’arrière-plan assez prononcé.

L’absence notable au chapitre des spécifications est la tropicalisation. Pour une optique qui se veut premium et destinée au paysage, cette omission peut paraître malheureuse.

Voici les caractéristiques techniques de l’objectif Laowa 15 mm f/2 Zero D :

  • Distance focale :15 mm
  • Objectif compatible plein format
  • Angle de vue : 110° en plein format
  • Ouverture maximum : f/2
  • Ouverture minimale : f/22
  • Construction optique : 12 éléments répartis en 9 groupes dont 2 lentilles asphériques et 3 lentilles en verre ED
  • Diaphragme : 5 lamelles circulaires
  • Rapport de grossissement maximal : 0,25 x
  • Distance de mise au point minimale : 0,15 m
  • Diamètre du filtre : 72 mm
  • Tropicalisation : non
  • Autofocus : non, mise au point manuelle et pas de contacts sur la monture
  • Poids : 500 g
  • Pare-soleil : oui
  • Stabilisation : non
  • Dimensions : 66 x 82 mm (L x D)
  • Montures compatibles : Canon RF, Nikon Z, Sony FE, Leica/Lumix L
  • Accessoires fournis : bouchon arrière, cache objectif, pare-soleil

Prise en main

Si nous ne savions pas d’entrée de jeu que Venus Optics était un fabricant chinois, ce n’est pas cette optique qui aurait trahi ce secret. La fabrication en métal brossé révèle une véritable attention aux détails. Nous sommes en territoire Voigtlander ici. C’est sérieux, c’est beau.

Après la qualité de fabrication, un 2e point frappant est l’encombrement de l’ensemble. Un ultra grand angle ouvrant à f/2 et qui affiche seulement 500 grammes sur la balance, ça interpelle. Monté sur notre EOS R de test, ce Laowa 15 mm f/2 Zero D de seulement 6,6 cm de long confère à notre kit une allure d’ensemble APS-C. Difficile de s’en plaindre.

Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. Les deux bagues graduées présentes sur le fût ont la parfaite résistance. Elles sont suffisamment rigides pour ne pas bouger par inadvertance, suffisamment souples pour ne pas vous donner la sensation d’aller à la gym chaque fois que vous changez votre mise au point ou votre ouverture.

On notera également la présence d’une échelle des distances gravée sur la bague de mise au point. Utile pour jouer avec l’hyperfocale notamment.

Un détail bienvenu est l’ajout d’un commutateur permettant de (dés)activer le « clic » de la bague d’ouverture. Mais selon nous, avoir un véritable ressenti tactile lorsque l’on a l’œil dans le viseur est très important, surtout dans un contexte d’absence totale de communication entre le boîtier et l’objectif. La possibilité de supprimer le « clic » peut cependant être intéressante en vidéo.

Ce très beau tableau présente toutefois deux taches notables et celles-ci concernent ces mêmes bagues dont nous venons de faire l’éloge. D’une part, la bague d’ouverture est réglable par crans de 1 IL, et non par crans de 1/3 IL comme la grande majorité des optiques manuelles. S’il est possible de passer de f/4 à f/5,6, on passe directement à f/8 puis à f/11. Impossible donc d’utiliser une ouverture f/6,3 ou f/7,1. Il faut décliquer l’ensemble et choisir des positions intermédiaires entre les ouvertures, sans vraiment savoir lesquelles et l’amplitude de rotation est tellement petite que ceci devient un exercice de style.

Sur le même sujet, la bague de mise au point tourne de seulement 90° entre la position minimale de 15 cm et l’infini dont 85° entre 15 cm et 1 m puis 5° entre 1m et l’infini.

Quelques lignes de rappel avant d’aller plus loin. L’appréciation d’une amplitude de rotation est très subjective. Toutefois, plus une ouverture est grande, plus la zone de netteté est restreinte et il est nécessaire d’avoir une bonne amplitude de mouvement pour pouvoir placer cette zone sur son sujet. Une amplitude de rotation trop faible accroît le risque de mise au point ratée. Une amplitude trop large n’est pas idéale non plus, car faire 3 mouvements de rotation de bague à chaque prise finira par agacer le plus patient des photographes. Tout est question de dosage.

Bien qu’il soit traditionnellement admis qu’un ultra grand-angle a une zone de netteté quasi infinie, avec une ouverture de f/2 ou même de f/2,8, ceci n’est pas tout à fait vrai. La mise au point s’est avérée particulièrement difficile aux grandes ouvertures avec cet objectif.

Jusque f/5,6, l’hyperfocale se situe entre 1,34 m et 3,76 m et nous n’avons que 5° de rotation entre 1 m et l’infini pour sélectionner la bonne position : une vraie galère. À titre de comparaison : Le Canon RF 15-35 mm f/2.8 L USM que nous avons testé offre une amplitude totale de rotation de 313° alors que la distance minimale de mise au point est près du double du Laowa à 28 cm. Le « vieux » Samyang 14 mm f/2.8 IF ED UMC, totalement manuel lui aussi, offrait une amplitude de rotation de 252°.

Nous avons véritablement apprécié la compacité de cet objectif, elle constitue un vrai argument d’adhésion. Toutefois, l’implémentation de cette bague d’ouverture nous laisse un sentiment d’ergonomie hautement perfectible.

Qualité d’image

Nous avons testé cet objectif sur un EOS R. Pour mémoire, ce boîtier possède un capteur CMOS plein format de 30,3 Mpx. Voici une sélection de photos, vous pouvez cliquer sur chaque image pour la voir en plus grande résolution.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 500 – 1/40s – f/2.8
Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 320 – 1/40s – f/2.8

Commençons par les bons points. La résistance au flare est très satisfaisante. Il s’invite rarement dans les clichés et lorsque présent, il n’est pas trop distrayant. Les aberrations chromatiques n’ont pas été flagrantes sur nos différents scénarii de test, un autre très bon point.

Flare relativement peu destructeur – Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 100 – 1/500s – f/5.6
Pas de manifestation flagrante d’aberration chromatique, flare contenu – Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 100 – 1/250s – f/5.6

Au chapitre de la distorsion, le nom « Zero-D » n’est pas exagéré. Si nous zoomons à 200 % dans l’image et traçons une ligne droite, nous finissons par en trouver une légère manifestation, mais il faut vraiment vouloir la trouver. En pratique, nous ne sentons pas le besoin d’appliquer un profil de correction, tant la distorsion est peu visible. C’est une étape en moins au post-traitement qui fera gagner du temps à tout le monde. C’est également un plus dans la production de JPEG, car l’absence d’électronique rend impossible l’application d’un quelconque profil de correction par le boîtier.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 100 – 0.6s – f/8

Du côté du vignettage, en revanche, les choses se corsent légèrement. Jusque f/5,6, le vignettage n’est pas neutre, il est même très marqué à f/2 et f/2,8. Le fabricant a dû faire quelques concessions pour parvenir à un objectif aussi compact – et visiblement, la résistance au vignettage en fait partie.

Ce point nous rappelle pourquoi bon nombre de fabricants optent encore pour des lentilles frontales bombées, car des objectifs comme le Tamron 15-30 mm f/2.8 G2 ou le Sigma 14-24 mm f/2.8 DG DN Art font mieux à ce chapitre. C’est ici que va se manifester notre seconde critique, pas le vignettage en lui-même, mais le fait que l’absence d’électronique rend impossible l’enregistrement de l’ouverture dans les EXIF. En fonction des ouvertures, le profil Lightroom apportera soit une correction trop faible soit trop importante au risque d’obtenir des bords blancs.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 4000 – 1/20s – f/2.8

Notre troisième critique s’invite lorsque nous analysons la résolution délivrée par le Laowa 15 mm f/2 Zero-D. À f/2, l’image n’est pas des plus définies, ou du moins, pas en ligne avec les standards récents. Le manque de contraste donne le sentiment d’avoir raté sa mise au point et nous sommes très en retrait des zooms haut de gamme f/2,8 hybrides ou reflex produits ces 5 dernières années à leur pleine ouverture.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 10000 – 1/160s – f/2
En usage pseudo macro, la qualité du flou d’arrière-plan est sympathique – Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 100 – 1/2s – f/2

Rappelons que la réussite de la mise au point à f/2 demande une sérénité de moine tibétain, il est important de prendre son temps, de zoomer dans l’image et de se battre avec la faible amplitude de la bague de mise au point. Le focus peaking ne s’est pas avéré suffisamment précis dans cet exercice. Il sera plus intéressant pour beaucoup de fermer à f/2.8 et de tolérer la présence de bruit numérique si l’on shoote en basse lumière.

À la pleine ouverture, le piqué est moyen dans le centre et trop en retrait sur les bords. Sur nos tentatives de paysages étoilés, la combinaison de bords mous et d’un vignettage marqué peut rendre l’exercice frustrant. Entre piqué et bruit, il y aura un arbitrage à faire. Nous noterons cependant que la performance en coma est rassurante, légèrement en retrait des références du secteur, mais satisfaisante. Très peu d’étoiles dans les coins se font pousser des ailes.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 8000 – 25s – f/2

Au même chapitre de l’astrophotographie, la mise au point à l’infinie n’était pas précise sur notre exemplaire de test. Il a fallu se situer un millimètre avant le bout de rotation pour obtenir la netteté maximale des étoiles. Ce genre de problème arrive pour de nombreuses optiques, à mise au point manuelle ou autofocus, et il est préférable de vérifier en Live View si le point est correct avant de déclencher.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 5000 – 1/80s – f/2.8

À f/2,8, il y a une petite amélioration de contraste. Le tiers central de l’image est correct, mais nous ne pouvons toujours pas parler d’homogénéité. Il faut attendre f/4 pour voir les coins s’améliorer. L’homogénéité n’est jamais grandiose, mais sur un travail de paysage à f/5,6 ou f/8, nous la jugeons satisfaisante.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 800 – 1/60s – f/4

Enfin, parlons de starburst. Qu’il soit question du soleil de midi ou d’un lampadaire urbain, l’effet s’amorce timidement à f/2.8 et est par la suite tout le temps visible. Nous le trouvons plutôt joli avec ses pointes longues et bien définies, mais ceux qui souhaitent un look plus sobre devront monter autre chose sur leur boîtier.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 100 – 6s – f/5.6

Face à la concurrence

Bien que le Laowa 15 mm f/2 Zero D soit une proposition relativement unique, notamment en monture Nikon Z, RF ou L, il se frotte à un marché très compétitif avec des objectifs souvent plus complets ou polyvalents, ou alors avec une meilleure construction optique, à condition d’utiliser un adaptateur. Sa qualité à la pleine ouverture nous laisse penser que beaucoup de photographes exigeants fermeront au moins d’un diaphragme et de fait, la comparaison à des alternatives moins lumineuses devient très pertinente.

Test de l’ultra grand-angle Sigma Art 14 mm f/1.8 DG HSM en monture Sony E

Avant d’aborder ce genre d’alternatives, voyons deux focales fixes très lumineuses à autofocus proposées par Sigma et Sony. Le Sigma 14 mm f/1,8 HSM Art, proposé en monture reflex Canon, est un peu plus large, plus lumineux et également plus piqué dès la pleine ouverture. Mais en plus de son poids et son encombrement plus importants, il est proposé à un tarif de 1399 € (+ adaptateur Canon) qui le place à presque le double de Laowa.

Prise en main du Sony FE 14 mm f/1,8 GM, le nouvel ultra grand-angle sans compromis de Sony

Si vous cherchez une solution en monture E, Sony vient également de sortir son 14 mm f/1,8 GM dont vous pouvez retrouver la prise en main sur le site. Il offre une solution plus large, plus lumineuse et plus légère que l’optique Laowa, sans parler de sa qualité optique exceptionnelle, mais avec un encombrement un peu supérieur et surtout un tarif de 1600 €, le double du Laowa.

Test Samyang AF 14 mm f/2,8 RF : l’ultra grand-angle pour hybride Canon plein format

Disponible en Canon RF et Sony FE, le conçurent le plus naturel est le Samyang AF 14mm f/2.8. Il est vendu 200 € moins cher et est de qualité optique comparable dès la pleine ouverture. Tout aussi compact, son ouverture est certes moins lumineuse (f/2,8 vs f/2), ce qu’on pardonne aisément, car son autofocus et la disponibilité de profils dans le boîtier le rendent sensiblement plus intéressant à l’usage. Il a une distorsion en barillet très simple à corriger avec une perte minimale. Ceci en fait une proposition tout aussi sympathique pour de la photographie immobilière. L’objectif de Laowa reste plus attractif pour ceux qui utilisent des filtres, car celui du Samyang possède une lentille frontale bombée.

Test Irix 15 mm f/2,4 Blackstone, un objectif ultra grand-angle haut de gamme

Irix propose sur des montures reflex le 15 mm f/2,4 en version Firefly ou Blackstone à partir de 459 €. Il gagne lui aussi à être fermé d’un diaphragme voire deux pour délivrer son plein potentiel et souffrira ici d’un encombrement typiquement reflex avec plus de 600 grammes.

Test Tamron 17-28 mm f/2,8 Di III RXD, zoom ultra grand-angle pour hybrides Sony plein format

En monture Sony E, le Tamron 17-28 mm f/2.8 Di III RXD, bien qu’il s’agisse d’un zoom, est proposé au même tarif de 899 € et est également de poids similaire. Nous perdons 2 mm de largeur focale mais la qualité optique est ici un étage au-dessus avec les avantages de l’autofocus et de la tropicalisation. À l’exception de l’immobilier d’intérieur, la plupart des photographes seront prêts à sacrifier 2 mm pour gagner sur les autres points.

Canon et Nikon ne sont pas en reste. Tamron propose avec un adaptateur, le Tamron 17-35mm f/2.8-4 Di OSD qui est également une alternative de choix. Il n’est commercialisé qu’à 499 €, est tropicalisé et son profil de distorsion en barillet se corrige ici aussi sans dégradation véritable. Il offre un meilleur piqué à toutes les ouvertures et est comparable en flare et vignettage. Il est tellement compact et léger que l’usage d’un adaptateur ne le rend pas beaucoup plus encombrant et ceci se fait en conservant des performances autofocus remarquables.

À qui s’adresse le Laowa 15 mm f/2 Zero D ?

899 € pour une focale fixe ultra grand-angle sans autofocus ni tropicalisation n’est pas un investissement neutre, même pour un professionnel. Nous avons évoqué plus haut un certain nombre d’alternatives très attractives. Toutefois, si l’on se reconnait dans une niche très précise d’utilisateurs, cet objectif peut avoir beaucoup de sens. Cette niche est identifiable aisément par le nom de l’objectif : Laowa 15 mm f/2 Zero-D.

15 mm f/2 : la plupart des photographes de paysage préfèreront la flexibilité d’un zoom aux contraintes d’une focale fixe. Et il existe sur Sony, Canon ou Nikon des solutions attractives ouvrant à f/4 pour cet usage en paysage. Toutefois, le photographe équipé de zooms f/4 qui a besoin d’une solution capable en astrophotographie pourra apprécier cet objectif Laowa. Il s’agit de capturer à ISO 3200 une image qui aurait été prise à ISO 12 800 avec un zoom f/4.

Certes, la qualité d’image du Laowa à pleine ouverture n’est pas grandiose, mais un gain technique de 2 IL en astrophotographie sera plus important que la dégradation de piqué. La possibilité d’utiliser des filtres à l’avant est également très appréciable pour la photo de paysage.

Canon EOS R – Laowa 15mm f/2 Zero D – ISO 8000 – 25s – f/2

Zero-D : le photographe immobilier d’intérieur saura apprécier un 15 mm avec très peu de distorsion. Il faut se rappeler que la correction de la distorsion des boîtiers se fait au prix d’un léger crop dans l’image et ceci fait du Laowa 15 mm f/2 Zero D un objectif voyant plus large en pratique que d’autres affichant la même focale par exemple le Tamron 15-30 mm f/2,8 G2 qui opère, via le boîtier, une correction des distorsions.

Canon EOS R – Laowa 15 mm f/2 Zero D – ISO 200 – 1/80s – f/2.8

Malheureusement, en dehors de ces 2 catégories de professionnels, la plupart des cas d’usage seront probablement mieux servis par les alternatives que nous avons évoquées dans la section précédente.

Laowa 15 mm f/2 Zero D, on hésite

À l’issue de ce test, le Laowa 15 mm f/2 Zero D nous a laissés hésitants. D’un côté, il n’a aucune faiblesse rédhibitoire. Les 500 grammes et la compacité de cette optique en font une solution à emmener partout, le piqué est irréprochable à des ouvertures f/5.6 ou f/8 en paysage, la gestion du flare est excellente, l’effet starburst est très esthétique et l’absence de distorsion est une véritable force. En tout état de cause, il est le seul à offrir cette combinaison de focale, d’ouverture et de compatibilité aux filtres standards… ceci, ne sera pas neutre pour certains.

Pourtant, on ne peut nier la difficulté d’usage de cette bague de mise au point de seulement 90°. Ce détail fait de cet objectif une solution quasi inutilisable en cas de mouvement dans une scène, à moins de travailler avec des profondeurs de champ plus grandes, ce qui annule le bénéfice de la grande ouverture. Combinée à une absence de tropicalisation et un piqué moyen à f/2, nous pensons que ce rapport prix/performance ne conviendra pas à tous, tant les productions récentes sont compétitives dès leur pleine ouverture.

Le Laowa 15 mm f/2 Zero-D est disponible à partir de 899 € en monture Sony E, Nikon Z, Canon RF et en monture L (Leica, Sigma, Panasonic).

L’objectif est disponible chez Miss Numérique, Digit-Photo ainsi que Camara.

Test Laowa 15 mm f/2 Zero-D : objectif ultra grand-angle de niche pour hybrides
Fabrication / Finitions
8
Qualité d'image
8
Ergonomie générale / praticité
7
Points forts
Ouverture à f/2
Qualité de construction
Légèreté
Quasiment Zero-D
Piqué honnête sans être grandiose
Points faibles
Absence d’autofocus
Absence de communication avec le boitier
Vignetage à pleine ouverture
Rotation de la bague de mise au point trop faible
Tarif débattable
7.7
sur 10