Bernard Plossu est un photographe français né au Vietnam en 1945. A l’âge de 13 ans, il accompagne son père au Sahara, muni d’un Kodak Brownie Flash et il entre en photographie. Il se rend au Mexique, dans la jungle du Chiapas en 1965. Il photographie ensuite l’Ouest américain, le Nevada, le Midwest. Le baroudeur fait des voyages en Inde, au Niger, en Italie, au Portugal et des escales en Belgique. Il déclenche à Liège, Anvers, Charleroi, Ostende, Bruxelles.
Photographe des villes et photographe des champs, son œil enregistre le mouvement de la rue, l’architecture d’une gare ou d’un club de jazz ; les vaches au pré à Crisnée et le béguinage de Bruges-la-morte, comme une anomalie à la vie, car Plossu, le regard vif, toujours prêt à déclencher, aime la lumière du nord, mais aussi l’ambiance des rues.
3 images
La ligne claire photographique
Nourri par la bande dessinée belge, la ligne claire dans le viseur, il capte l’humour surréaliste d’une scène ou d’un décor et retrouve l’émerveillement de l’enfance. L’ancrage belge s’est traduit notamment lors d’une résidence à Bruxelles en 2000 à l’époque où Jean-Louis Godefroid présidait aux destinées de Contretype et lors d’une mission photographique sur Charleroi en 2011 dont les images étaient présentées au Musée de la Photographie.
Le procédé Fresson
Bernard Plossu recourt au procédé Fresson pour colorer certaines images et magnifier notamment la lumière d’Ostende. Le procédé de tirage photographique quadrichrome au charbon donne des images mates, la subtilité de la couleur se confondant avec les gris de la photo noir et blanc.
Le Musée de la Photo à Charleroi présente les photos de Bernard Plossu jusqu’au 16 janvier 2022. Les éditions Yellow Now publient un remarquable album accompagné d’un texte de Bernard Marcelis.
Bernard Plossu au micro de Pascal Goffaux