Prix Bayeux: Nikon soutient encore et toujours les jeunes photojournalistes

par Léonor Matet
By Polka

À l’occasion du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, le directeur du marketing et de la communication de Nikon, Nicolas Gillet, revient sur le soutien de la marque envers la nouvelle génération de photojournalistes. Une journée de rencontres ainsi qu’une formation pour les reportages en zone dangereuse leur sont destinées. Entretien.

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  • Région du Badakhshan, Afghanistan, 4 août 2021. La famille de Hafiza, 70 ans, ici avec son petit-fils, est originaire d’une région désormais entièrement contrôlée par les talibans. Elle a dû fuir de sa maison. L’un de ses quatre fils a rejoint les talibans.
    © Kiana Hayeri pour “National Geographic”.
  • Kaboul, Afghanistan, 20 mai 2022. Nazila, 12 ans, est la seule présence féminine sur la colline de Wazir Akbar Khan. Elle vend du bolani, un encas afghan, aux visiteurs du parc qui sont pour la plupart des combattants talibans.
    © Kiana Hayeri pour le “New York Times”.

Nikon soutient le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre depuis maintenant quatorze ans. Pourquoi poursuivez-vous votre investissement dans un tel événement?

Nicolas Gillet C’est une volonté de Nikon de rendre hommage au photojournalisme. Et je dirais même de renvoyer l’ascenseur aux photojournalistes. Notre démarche de soutien envers l’ensemble de la profession, plus particulièrement envers les jeunes, est sincère. Les reporters ont beaucoup contribué à développer notre marque et à la faire connaître en Occident.

Notamment pendant la guerre de Corée, au début des années 1950. Ils ont fait confiance au matériel, devenu léger, maniable, et qui permettait de prendre des photos instantanées dans des zones de conflit. Ce retour aux sources est dans notre ADN: nous nous devons d’accompagner les photojournalistes, pas uniquement d’un point de vue technique.

Quelles sont les actions de Nikon pendant l’événement normand?

Tous les ans depuis 2008, nous décernons le Prix Nikon dans la catégorie “photo”. Le ou la lauréate reçoit une dotation d’une valeur de 7.000€. On sponsorise également une grande exposition en extérieur qui, cette année, présente des images de Kiana Hayeri [photographe née en 1988 à Téhéran, en Iran] sur l’Afghanistan. Pendant longtemps, nous avons organisé des master class destinées aux jeunes générations, en collaboration avec différentes agences, comme Noor avec qui nous travaillons depuis près de dix ans.

La nouveauté depuis l’an dernier, ce sont les Rencontres Nikon à la Halle ô Grains. Lors de cette 29e édition, elles se déroulent le vendredi 7 octobre, et vous commencez la journée en invitant Patrick Chauvel…

En effet, c’est une manière pour nous de participer aussi à la création de contenus. Patrick Chauvel est un photojournaliste qui a plus de cinquante ans de carrière et qui, encore tout récemment, couvrait la guerre en Ukraine. Il est parti dès les premiers jours de l’invasion du pays par la Russie. Nous avions envie de l’entendre parler de ses expériences. D’autant qu’il a été doublement récompensé en 2019 à Bayeux par le Prix Nikon et le prix du public pour son reportage intitulé Syrie, la fin de Baghouz, qu’il avait réalisé en commande pour “Paris Match”.

Et l’après-midi est consacrée à des lectures de portfolios. 

Nous les avons mises en place pour soutenir, encore et toujours, les jeunes photographes intéressés par ce métier à risque. Cinq professionnels y participent: deux personnes de l’agence Noor, la photographe et réalisatrice Olga Kravets accompagnée par le directeur de la création Stefano Carini, le directeur de la photographie de “Libération” Lionel Charrier, Camille Simon, iconographe à “L’Obs”, et votre directeur de la photographie à Polka, Dimitri Beck.

C’est sur simple candidature, elles sont ouvertes à tout le monde, aux pros comme aux amateurs, mais elles sont plutôt destinées à ceux qui débutent mais qui ont déjà quelques reportages à montrer. Selon le nombre de candidatures, on fait en sorte que chaque participant puisse avoir au moins deux rendez-vous différents.

Pour la quatrième fois, vous financez la formation diplômante créée par France Médias Monde, baptisée Le Manoir [lire Polka #44 et Polka #50]. De quoi s’agit-il?

Ce stage intensif “Sécurité. Reportage en zones dangereuses” se déroule sur cinq jours, du 4 au 8 octobre, pendant le Prix Bayeux. Nikon offre à douze photoreporters la possibilité de se former aux zones à risques, par le biais de France Médias Monde qui déploie aussi ce dispositif à d’autres dates dans l’année. La différence est la prise en charge par Nikon: seuls les frais d’hébergement pour quatre nuits – environ 360€ – restent à la charge des participants.

Comme son nom l’indique, elle a pour but d’enseigner les rouages du reportage en zones dangereuses. Elle est demandée par beaucoup d’agences ou de médias qui ne veulent plus envoyer sur le terrain des journalistes qui ne l’ont pas reçue. Elle aborde tous les sujets liés au travail en zone de conflits, aussi bien la préparation en amont que la sécurité de l’information, la gestion du stress, l’apprentissage des gestes qui sauvent sur des zones de combat par balles… ou comment aider un confrère ou toute autre personne en cas de blessure. On est loin de la photo à proprement parler.

Cette année, les futures stagiaires peuvent envoyer leur candidature jusqu’au 2 septembre. Nous privilégions les photographes, mais s’il y a d’autres reporters intéressés – radio, télé, presse écrite… – et qu’il reste de la place, nous serons très heureux de pouvoir leur en faire profiter.

Lors d’un exercice, en octobre 2018, les reporters stagiaires de la formation Le Manoir appliquent le protocole de soins et portent secours à une consœur qui joue le rôle d’une blessée.
© Dimitri Beck.

Pour la quatrième fois, vous financez la formation diplômante créée par France Médias Monde, baptisée Le Manoir [lire Polka #44 et Polka #50]. De quoi s’agit-il?

Ce stage intensif “Sécurité. Reportage en zones dangereuses” se déroule sur cinq jours, du 4 au 8 octobre, pendant le Prix Bayeux. Nikon offre à douze photoreporters la possibilité de se former aux zones à risques, par le biais de France Médias Monde qui déploie aussi ce dispositif à d’autres dates dans l’année. La différence est la prise en charge par Nikon: seuls les frais d’hébergement pour quatre nuits – environ 360€ – restent à la charge des participants.

Comme son nom l’indique, elle a pour but d’enseigner les rouages du reportage en zones dangereuses. Elle est demandée par beaucoup d’agences ou de médias qui ne veulent plus envoyer sur le terrain des journalistes qui ne l’ont pas reçue. Elle aborde tous les sujets liés au travail en zone de conflits, aussi bien la préparation en amont que la sécurité de l’information, la gestion du stress, l’apprentissage des gestes qui sauvent sur des zones de combat par balles… ou comment aider un confrère ou toute autre personne en cas de blessure. On est loin de la photo à proprement parler.

Cette année, les futures stagiaires peuvent envoyer leur candidature jusqu’au 2 septembre. Nous privilégions les photographes, mais s’il y a d’autres reporters intéressés – radio, télé, presse écrite… – et qu’il reste de la place, nous serons très heureux de pouvoir leur en faire profiter.

On a entendu dire, au début de la guerre en Ukraine, que de nombreux journalistes étaient arrivés sur le terrain peu préparés…

Typiquement, cette formation aurait été idéale pour ces jeunes photojournalistes qui se sont rendus spontanément en Ukraine, en raison de la proximité géographique et de la facilité d’accès à un terrain de conflit. Car si logistiquement c’est assez simple d’aller en Ukraine, c’est moins évident d’y arriver formé. Mais beaucoup de jeunes ne sont tout simplement pas au courant de cette opportunité qu’on leur offre. Par ailleurs, c’est un stage qu’il ne faut pas hésiter à refaire car il s’agit de réflexes qu’on oublie quand on ne les pratique pas. Pour toutes ces raisons, Nikon maintient ce lien historique avec Bayeux et auprès de cette profession, par passion et avec plaisir.

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